Le chef de l’Etat, président du Conseil supérieur de la magistrature, Ibrahim Boubacar Keïta, a accordé une audience au Syndicat des magistrats. Les échanges ont essentiellement porté sur l’enlèvement par des individus non identifiés du président du Tribunal d’instance de Niono, Soungalo Koné.
Les magistrats ont également profité de l’occasion pour exprimer au chef de l’Etat leur inquiétude face aux campagnes de dénigrements en cours dont ils sont victimes.
À sa sortie d’audience, M. Coulibaly, porte-parole de la délégation, «nous sommes venus rencontrer le président de la République, président du Conseil supérieur de la Magistrature pour lui exprimer notre souhait ardent de voir notre collègue revenir sain et sauf parmi nous. Nous avons été extrêmement heureux de trouver chez le premier magistrat une oreille attentive, très concerné qui nous a donné une assurance par rapport à toutes ces questions».
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, quant à lui, a insisté sur la préoccupation majeure du président de la République, Premier magistrat, et de l’ensemble du gouvernement du Mali de retrouver le juge Soungalo Koné sain et sauf. «Je pense que l’occasion était bonne de venir rencontrer le président de la République qui est le Premier Magistrat du Mali, à la demande des Syndicats de magistrats, pour évoquer les sujets qui sont de premières préoccupations aujourd’hui. Je rappelle très simplement que le juge du Tribunal d’instance de Niono a fait l’objet d’un enlèvement par des individus aujourd’hui qui ne sont pas identifiés… Il était important pour le président de la République de rappeler les efforts de l’Etat du Mali, de l’engagement du gouvernement du Mali à assurer la sécurité totale et entière pour l’ensemble des magistrats, au-delà pour toutes les personnes qui sont au service de la Nation aujourd’hui…
L’objectif premier ultime, c’est de retrouver le président Soungalo Koné sain et sauf, de le remettre à sa famille… Mais au-delà du président Soungalo Koné, c’est aussi le sort de l’ensemble des magistrats… les juges ont été révoltés parce que souvent montrés du doigt violemment sous le couvert de critiques, sous le couvert presque de la calomnie pour certains de nos juges souvent la haine au cœur, la bave dans la bouche sans aucune espèce de retenue…
C’est pour cela qu’il faut appeler les uns et les autres à la retenue. Un certain nombre de propos malencontreux, un certain nombre d’actes irrépréhensibles, un certain nombre d’attitudes peuvent exposer le juge… je peux entendre et comprendre la critique, vis-à-vis de la justice, la critique vis-à-vis des juges autant insupportables de voir les gens calomnier le juge. Avoir la haine au cœur contre les juges et la bave à la bouche contre le juge et tout ce propos malencontreux peuvent exposer. Je pense qu’il faut aujourd’hui que la raison revienne, que les uns et les autres soient situés dans le cadre de leurs responsabilités et qu’ils entendent leurs limites, leurs propres limites de manière à ce que la justice que l’on sauve aujourd’hui, la justice que l’on sauve demain, c’est pour le bonheur de l’Etat de droit, et nous sommes là pour l’Etat de droit, bien évidemment».
Auparavant, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita avait évoqué cette préoccupation majeure qui est la sienne en recevant les populations de Niono dans la salle des Banquets du Palais de Koulouba. «J’ai instruit au Premier ministre de mettre tous les moyens en œuvre pour ramener sain et sauf le juge du tribunal d’instance de Niono. S’attaquer au juge, c’est s’attaquer à l’Etat de droit. Nous devons protéger les juges, nous devons sécuriser les juges et sauvegarder les juges. Les juges, c’est l’Etat de droit», avait déclaré le chef de l’Etat.