Annoncées dans la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre, en vue d’apaiser le climat social, les conférences sociales ont démarré lundi par les assises de la table ronde sur l’éducation. Durant trois jours, les principaux acteurs du système éducatif ont discuté et proposé des mesures concrètes et des actions durables à même à relever les multiples défis auxquels l’Ecole malienne est confrontée depuis plusieurs décennies.
La cérémonie d’ouverture solennelle de ce forum s’est déroulée au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bah, sous la haute présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. C’était en présence du Chef du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga, du Coordinateur Général des conférences sociales, Pr Doulaye Konaté et plusieurs invités de marque.
L’école malienne va mal aujourd’hui. Et cela n’est un secret pour personne. Or, notre pays fut une référence en matière de performance scolaire dans l’Afrique sub-saharienne. Face à cette situation désastreuse, il urge pour l’ensemble des acteurs concernés d’œuvrer pour une école performante et résolument tournée vers l’excellence. D’où la tenue de cette table ronde.
Après l’exécution de l’hymne national, le Maire de la commune V, Amadou Ouattara a été invité à venir souhaiter la bienvenue à ses hôtes. Selon lui, depuis la réforme de 1962, l’éducation n’a cessé de figurer au centre des préoccupations.
L’assistance a ensuite eu droit de découvrir un sketch sur les maux de l’école malienne du groupe Tobadji dirigé par Kari Bogoba Coulibaly communément appelé « Madou Wôlô». Le message livré par ce groupe N’Gnogolon, est celui d’aller sans complaisance à l’application stricte des recommandations de la présente table ronde.
De son côté, Pr Doulaye Konaté a indiqué que les conférences sociales ont pour objectif principal d’« encourager l’obtention des consensus entre les principaux acteurs du monde du travail pour résoudre les questions économiques importantes ; favoriser la paix et la stabilité sociale pour stimuler l’économie ». Selon le Coordinateur Général des conférences sociales, la vision de ces activités est de prévenir les conflits en sortant du dictat du conjoncturel. A l’entendre, la démarche adaptée pour l’organisation des conférences sociales se veut résolument partenariale et inclusive. A ses dires, l’éducation joue un rôle central dans la construction nationale. Le Pr Doulaye a reconnu que le système éducatif malien connait depuis de nombreuses années une crise persistante malgré les énormes efforts consentis par l’Etat, les autres acteurs et partenaires de l’école malienne. Il a poursuivi en notant que : « l’école satisfait de moins en moins les attentes des utilisateurs. La faiblesse de ses performances est décriée dans un contexte de compétitivité croissante au plan régional, africain et international ». Aussi, le Pr Konaté a déploré le fait que l’école ressemble à un champ de confrontation des acteurs avec des violences en augmentation au lieu d’être un espace dédié à l’espace à la formation citoyenne. « Le mal de l’école traduit en fait la crise de la société », a déclaré le Coordinateur Général des conférences sociales. Comme solution, le vieux Konaté a estimé que la situation requiert un renouvellement du pacte social établi au moment des indépendances. A en croire le doyen, les acteurs de l’éducation doivent privilégier l’esprit du Mali.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a d’abord rendu un vibrant hommage à Amadou Hampâté Bah, nom donné au mythique Palais de la Culture. Selon lui, l’éducation c’est la famille. Il a soutenu que la famille est un ensemble sociétal. « Il s’agit d’inclure dans la vie quotidienne la culture du connais-toi, toi-même », a précisé IBK. Toutefois, il a noté que l’éducation passe avant l’instruction. Le Chef de l’Etat a aussi fait comprendre que chacun de nous doit s’interroger pour que le fil perdu quelque part soit retrouvé pour que nous puissions remonter.
Aux dires du Président IBK, nous devons réfléchir pour que « l’école pour tous » soit une réalité. Car selon lui, l’école malienne connait une crise multiforme sans précédent. De même, fera-t-il remarquer que le gouvernement en connait les affres. Le locataire de Koulouba a fait croire que lorsque la cause est juste, la foi, le courage et la détermination ne peuvent pas échouer.
Jean Goïta