Le siège de l’Ong Savama-Dci (Sauvegarde et valorisation des Manuscrits-Défense de la culture Islamique) a servi de cadre le vendredi 24 novembre 2017, à la conférence de presse animée par le président de l’Ong Savama-Dci, Dr Abdel Kader Haidara et le directeur de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERIAB), Abdel Kadry Maiga, et Maria Luisa Russo de l’université de Hambourg, partenaires des deux structures pour la valorisation des manuscrits du Mali.
L’objectif de cette conférence de presse, souligne Abdel Kady Maiga dans sa déclaration liminaire, est de relayer les informations sur les manuscrits. Selon lui, c’est ensemble qu’on peut faire des manuscrits un facteur incontournable de développement. Comment faire cela ? Les deux structures qui travaillent depuis belle lurette main dans la main pour la conservation des manuscrits anciens, révèlent leur stratégie. «D’importantes actions ont été menées, des milliers de manuscrits ont été sauvegardés, des actions de protection ont été entreprises, grâce aux ressources fournies par l’Etat et aux appuis divers apportés par de nombreux partenaires. Mais toutes ces actions ont besoin d’être complétées par la recherche et la vulgarisation de contenus de ces manuscrits.
Après des décennies de collecte et de sauvegarde des manuscrits qui étaient menacés de dégradation, l’heure est venue de valoriser tout cet acquis en passant à l’exploration et à l’exploitation scientifique de leur contenue. Ceci est une attente forte pour les citoyens du Mali et des peuples africains en général qui sont impatients de découvrir le contenu de ce patrimoine qui mobilise toute la communauté internationale. C’est une attente forte aussi pour les pouvoirs publics intéressés par les leçons de gouvernance et des opportunités d’un développement socioéconomique et culturel durable et endogène », déclare Abdel Kadry Maiga dans sa déclaration liminaire.
La recherche scientifique, dit-il, ne se fait pas en s’isolant.
« C’est un domaine interactif qui nécessite une large ouverture sur d’autres horizons. La complémentarité autour des manuscrits est nécessaire car ils sont détenus par des familles, dans des bibliothèques, sous le regard de la communauté scientifique et elles doivent toutes être impliquées dans la définition des stratégies et des voies et moyens pour une meilleure exploitation scientifique au profit des peuples africains », indique Dr Abdel Kadry Maiga.
Aujourd’hui, conclu-t-il, les structures veulent d’avantage conjuguer leurs efforts et mettre ensemble leurs synergies afin de faire l’exploitation scientifique des manuscrits un facteur du développement pour le Mali et la sous-région.
Et Haidara d’ajouter : «beaucoup de travail a été fait depuis plus de 30 ans dans la conservation, dans la sauvegarde. Mais nous avons décidé aujourd’hui, aller vers l’exploitation de ces manuscrits pour savoir ce qui est leur contenu».
Les plus de 400 000 manuscrits recensés au Mali et qui représentent un précieux trésor que nos prédécesseurs nous ont légué au fil des siècles, sont concernés par cette recherche scientifique. Mais pour l’instant, seuls quelques projets de recherche sont concernés d’abord au niveau des deux institutions avec l’appui des partenaires comme l’Université de Hambourg, l’Unesco, etc.