Dans le cadre du programme MUSIC IN AFRICA CONNECT, soutenu par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et la Fondation Siemens, le Groupe Lolo de Yanfolila a sillonné les 8 communes rurales du cercle de Bougouni. Selon le président de l’Association Voix et Musique pour l’Intégration Culturelle (AVMIC) et fondateur du Groupe, Abdoul Berthé, l’objectif de la tournée est largement atteint.
À la suite des différentes éditions du Festival International les nuits du Kamalen n’goni, le coordinateur général du festival et président de l’Association Voix et Musique pour l’Intégration Culturelle (AVMIC), Abdoul Berthé, a mis en place un groupe musical suite à une session de formation financée par la coopération suisse au Mali, sur les techniques d’utilisation, de fabrication des instruments de musique en voie de disparition dans les aires culturelles de Wassoulou ainsi que les pas de danse. Ce groupe se nomme «Groupe Lolo de Yanfolila» et est composé de musiciens et danseuses.
La tournée, qui s’est déroulée du 21 au 30 novembre 2017, est le fruit du partenariat entre l’Association Voix et Musique pour l’Intégration Culturelle et la Fondation Music In Africa. Le groupe sillonne les 8 communes rurales du cercle de Bougouni (Koumantou, Niamala, Sanso Moréla, Dèbèlin, Massigui, Wola,Domba et Zantiébougou).
L’objectif visé est de sensibiliser les populations cibles par rapport à l’apport dans la culture, dans la recherche de la paix dans un pays en période de crise d’une part, et l’apport des artistes au développement économique, socio-culturel et environnemental du Mali.
À travers cette tournée, le groupe a pleinement joué sa partition dans le cadre de la réconciliation et la cohésion sociale du Mali, en offrant des prestations scéniques et artistiques dans les 8 communes rurales du cercle de Bougouni. Et cela, compte tenu du fait que les différentes chansons de l’orchestre traitent de nombreux problèmes et fléaux qui minent notre société et qui freinent aussi l’épanouissement des artistes ruraux, compte du poids d’une islamisation galopante au Mali.
Avec des instruments traditionnels (n’goni, Korokoto, le balafon, la calebasse qui a remplacé le Dembé), le groupe Lolo est parvenu à sensibiliser les populations sur la paix, le vivre ensemble, le pardon, la tolérance ainsi que la marginalisation et la discrimination des artistes locaux.
Pour le président de l’Association Voix et Musique pour l’Intégration Culturelle (AVMIC) et fondateur du Groupe, Abdoul Berthé, l’objectif est atteint à 90%. Selon lui, chaque spectacle a enregistré environ une moyenne de 300 à 400 personnes dont des femmes (50%), des jeunes (30%) et les enfants de 10 à 15 ans (20%).
À en croire M. Berthé, durant la tournée, des rencontres ont eu lieu avec les autorités locales, les chefs coutumiers et religieux, les jeunes et les femmes pour parler de la paix. Au cours de ces rencontres, ces différentes couches ont souhaité la pérennisation d’une telle tournée et l’implication des artistes du terroir afin de les permettre de prendre part aux grandes rencontres artistiques, notamment le festival international du Kamalen n’goni et d’autres festivals.
Concernant les difficultés, M. Berthé n’a pas caché la réticence de certaines autorités locales et jeunes au début, n’ayant pas bien compris l’importance de la tournée. Mais, selon lui, tout est rentré dans l’ordre par la suite.
À la suite de cette tournée, le coordinateur du festival International les Arts et Culture de Wassolo (FICAWA) a déclaré que les préparatifs de la 5e édition (du 22 au 25 mars 2018 à Yanfolila) vont bon train. Il a précisé que des rencontres avec les organisateurs et les partenaires ont déjà commencé pour corriger les insuffisances du passé.