Elle vise à renforcer la lutte contre la violence et la discrimination basées sur le genre, tout en soutenant les femmes et filles les plus défavorisées et marginalisées, celles de milieux ruraux et reculés, les réfugiées, entre autres
ONU-Femmes et le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ont officiellement lancé l’édition 2017 de la campagne contre les violences faites aux femmes et aux filles. "De la paix à la maison à la paix dans le monde. Ne laisser personne de côté: mettre fin à la violence à l'égard des femmes". Tel est le slogan de la campagne de 16 jours d'activisme d'ONU-Femmes, présentée le jeudi 30 novembre au Mémorial Modibo Keita. La cérémonie empreinte de solennité et d’engagement populaire a eu lieu sous la présidence de Madame le ministre en charge de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ; Traoré Oumou Touré en présence du représentant résident d’ONU-Femmes au Mali, Dr Maxime Houinato.
Le coup d’envoi de cette campagne a été marqué par un engagement de tous, en écharpe et T-shirt orange, afin de sensibiliser et intensifier la mobilisation à cette cause jusqu'au 10 décembre. La campagne d’activisme constitue l’occasion d’attirer davantage l’attention de l’opinion publique sur les violences perpétrées quotidiennement à l’encontre des femmes. Le département sous la houlette de Traoré Oumou Touré, en collaboration avec ses partenaires, attache beaucoup de prix à cette campagne dans l’implication des individus et des organisations à travers le pays. Lors de ce lancement, un tour d’horizon a été fait sur la situation des violences faites aux femmes au dans le monde et au Mali et les avancées en matière de législation.
Pour le représentant résident d’ONU-Femmes au Mali, la violence perpétrée à l'égard des femmes et des filles est une pandémie mondiale qui continue de sévir dans l'espace public et dans la sphère privée. Selon Dr Maxime Houinato, malgré les avancées notables accomplies, le taux de prévalence reste préoccupante et la violence à l’encontre des femmes persiste.
Dans le cas spécifique du Mali, poursuivra-t-il, il y a une résistance plus marquée que dans d’autres pays en Afrique de l’ouest, surtout au niveau local, là où les avancées sont les plus mitigées. Parlant de la législation sur les violences faites aux femmes, Dr Maxime Houinato a noté que presque tous les pays de l’Afrique de l’ouest ont une loi et, c’est aujourd’hui que le Mali est en train de se lever et de mettre ensemble les ingrédients nécessaires pour faire cette loi. Il a conclu son intervention en déclarant que ONU-Femmes reste mobilisé pour accompagner le Mali.
Pour sa part, c’est par un cri de cœur que Madame le ministre a fait plusieurs témoignages sur des cas avérés de Violences basées sur le genre (VBG), expliqués par le passé, par devant elle au niveau de son ONG, par des hommes et des femmes. Elle a mis l’accent sur la mobilisation des hommes, car selon elle, parmi les causes profondes des violences faites aux femmes, la non-sensibilisation des hommes et des garçons est un facteur majeur.
Rappelons que la campagne vise à renforcer la lutte contre la violence et la discrimination basées sur le genre, tout en soutenant les femmes et filles les plus défavorisées et marginalisées: celles de milieux ruraux et reculés, les réfugiées, entre autres. Il s’agit de sensibiliser aux VBG en tant qu’atteinte aux droits de la personne ; de renforcer le travail local autour de la prévention et la protection et offrir une tribune de partage des stratégies, entre autres.
Daniel KOURIBA