Elu avec une majorité écrasante à la présidentielle de 2013 pour être le porte-étendard du changement souhaité par le peuple malien, le président Ibrahim Boubacar Keïta a transformé le Mali en un champ de ruines, de désolation, de désespoir, de misère rampante pour la satisfaction de son désir personnel. Pire, sa politique de sauver son ‘’fauteuil doré de Koulouba’’ est en train de semer les graines de la division, de la haine dans le cœur des Maliens et de précipiter notre pays au bord du chaos généralisé.
Quatre ans après son arrivée à Koulouba, le Mali nouveau que les Maliens comptaient construire avec leur président élu dans l’allégresse totale, ont fait le deuil du changement et sont désormais décidés, s’il y aura élection, en 2018, à tourner définitivement sa page et avec elle celle de la classe politique insolente qui gère impunément le Mali, depuis 1992. Et durant ces quatre ans de gestion des affaires de l’Etat, le peuple malien a fait sa religion de celui qui était censé incarner l’espoir en donnant du travail aux Maliens, de logements, de soins de santé décents et une école performante dont les produits allaient être compétitifs sur le marché mondial. Il a finalement compris qu’IBK n’a ni la volonté ni les capacités ni les hommes de redonner espoir à ses compatriotes.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le comportement du président IBK sied bien à ce dicton ‘’Après moi, le déluge’’. L’homme, dans sa gestion des affaires publiques, a balayé d’un revers de main les questions d’ordre national sur lesquelles il était très attendu au profit de ses dépenses extravagantes et de son confort personnel qui saignent dangereusement le Trésor public malien. Les problèmes auxquels il devrait faire face pour restaurer l’autorité de l’Etat sont bafoués et sacrifiés sur l’autel de sauvetage de son fauteuil présidentiel auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux.
Cette politique de «ne touchez pas à mon fauteuil» a conduit le président Keïta à faire du Mali un Etat néant. Sa reculade s’est traduite par ses compromissions. Et si on n’y prend pas garde, elle conduira le Mali à sa faillite. Les accords qu’il a signés ont dépouillé l’Etat malien de sa souveraineté.
A commencer par l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Il contient les germes de la partition de notre pays. Il s’est précipité à signer un accord de défense avec la France lequel ne garantit rien au peuple malien. Mais il permet à IBK une certaine protection au détriment des intérêts nationaux. Cet accord néocolonial prévoit que les dégâts causés par l’armée française sur le sol malien sont pris en charge par l’Etat malien. C’est ce qui explique le silence du président malien signataire de ce chiffon de papier à ne rien dire sur les onze (11) militaires maliens tués dans un bombardement de Barkhane.
Autre fait qui montre que le Mali n’est pas le souci du président IBK, élu avec 77,66% des suffrages exprimés, c’est la suspension de la Loi sur l’enrichissement illicite. Face à la grogne syndicale d’une minorité de travailleurs de la fonction publique, le président pour sauver son fauteuil a fait marche arrière en sacrifiant les intérêts supérieurs du peuple malien.
Cette suspension ouvre le boulevard du vol crapuleux des ressources de l’Etat. Sans le dire ouvertement, il a invité sa famille et ses courtisans à pomper impunément les caisses de l’Etat. Mais attention, il ne s’agit pas des petits poissons qui n’ont pas de soutiens en haut.
Pis, les agents de l’Etat sont pris en otage. Et IBK n’en a cure. Il ne fait aucune allusion à ses agents qui ont accepté d’aller représenter l’Etat dans des zones à risque. Le commandant de brigade de Guiré, dans le cercle de Nara, est entre les mains des terroristes depuis plus d’un mois. Idem pour le juge de Niono. Ces enlèvements ne disent rien à IBK et au gouvernement. Comme il a su bien le dire tant que Bamako n’est menacée, tout va bien. Tant qu’IBK est dans cette dynamique, bonjour les dégâts.
Et la justice sur laquelle un pays doit donner espoir à tous ses fils est de nos jours aux ordres d’un président qui se bat uniquement pour sauver son fauteuil. Les jugements sont abandonnés au nom de sauver toujours le fauteuil d’IBK. Mais il ne s’agit pas encore de tous les Maliens.
Il est clair aujourd’hui que la lettre de démission du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté, a touché du doigt les plaies béantes ouvertes par IBK pour sauver son fauteuil et non le Mali. Il écrit «… Je note l’attente du régime de passer par un tel chemin vers l’apaisement et l’accalmie. L’accalmie délétère du moment nous conduit à courber l’échine devant des anomalies, à fermer les yeux devant les violations et à accompagner les anomalies de peur des affres, des troubles et des violences de rue.
Le régime en donnant échos à une telle vertu se sauve sans la République…»
Ce cri de Me Konaté doit interpeller tous les Maliens qui ont conscience du danger qui guette leur pays, crée par IBK pour sauver son fauteuil. Il montre que le président des Maliens est sourd au changement pour sauver le Mali d’un chaos généralisé.
Ce repli tactique, version IBK, dans la gestion des affaires publiques, a sérieusement affaibli l’Etat malien. Le Mali n’a rien à envier à la cour du roi Pétau. Il serait bon que Bamako soit menacée pour voir les capacités réelles du président IBK à réagir.