Dans les lignes qui suivent, nous allons mettre l’accent sur la politique d’investissement de la CMDT et son poids dans le budget de l’État, la transformation du coton, la politique industrielle de la CMDT ainsi que la Politique du prix des intrants.
Le plan de campagne récemment adopté par les autorités maliennes est assez ambitieux.
La politique d’investissement de la CMDT et son poids dans les caisses de l’État.
La Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) est une entreprise malienne d’État créée en 1974 pour gérer la filière coton. Elle est chargée d’organiser la production et la commercialisation du coton sur l’étendue du territoire malien. Elles possèdent plusieurs sites de production à travers le pays, notamment à Koutiala et Fana.
Le coton est une culture très stratégique pour ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. Elle contribue au budget national par l’apport de recettes très intéressantes avec la vente de fibre de coton sur le marché international. Elle fait tourner l’économie locale, car près de 3 millions de personnes vivent de cette spéculation. Les nombreux marchés et appels d’offres, que suscite cette culture permettent à une multitude d’opérateurs économiques de faire des affaires. Ainsi de l’approvisionnement des paysans en engrais, pesticides (insecticides et herbicides), en passant par les lubrifiants et pièces de rechanges pour les unités d’égrenage de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), l’entretien des pistes rurales, ce sont autant d’activités qui font tourner l’économie nationale.
La politique industrielle de la CMDT
Le coton malien est reconnu pour sa qualité extrême, sa transformation offre des produits d’une qualité incomparable que l’État pourrait mieux exploiter pour le bien-être de tous les Maliens. Mais les hommes et femmes du pays qui militent pour le développement du textile sont découragés par les mesures anarchiques du gouvernement qui ruine la productivité et la compétitivité du coton malien sur la scène tant internationale que nationale. Le pays exploite très mal ce potentiel économique qui pourrait faire de lui l’un des pays africains les plus avancés en matière de mode et de haute couture.
Selon un haut responsable du secteur coton, les importations de produits finis et les exportations du coton à l’état brut sont proportionnelles. « Le même coton que nous produisons nous revient après transformation, et on paie cher pour l’avoir. La situation peut changer si l’État revoit ses priorités dans ce domaine. Le Mali peut devenir non seulement le premier producteur de coton en Afrique, mais aussi le premier pays exportateur de produits textiles de qualité et même de luxe », a-t-il mentionné.
Les grands artistes et créateurs maliens de renommée internationale peuvent certainement contribuer à faire de l’industrie textile malienne une industrie de renommée mondiale. Pour certains, les exportations de coton doivent être revues à la baisse pour ensuite en confier la transformation aux experts de la mode. À en croire ces derniers, la population bénéficiera de la création de nouveaux emplois et de la qualité de produits « Made in Mali ».
Politique du prix des intrants
Au Mali, le marché des intrants agricoles est essentiellement centré sur les engrais (environ 175 000 tonnes par an) et les insecticides destinés aux zones de production cotonnière de la CMDT et de production rizicole de l’Office du Niger. En zone cotonnière, la CMDT assurait depuis sa création l’achat des intrants par appel d’offres international, ainsi que leur distribution aux producteurs de coton et la gestion du crédit de campagne correspondant.
Depuis la création de la mission de restructuration du Secteur Coton (MRSC) par Décret n° 042/P-RM du 5 février 2000, le Fonds de Soutien (FDS) de la filière coton a été constitué, dont la gestion est assurée par un Groupement d’intérêt Économique (GIE) comprenant l’Union Nationale des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton (UN-SCPC), devenue Confédération Nationale de producteurs de coton, la CMDT et l’OHVN. C’est donc le GIE qui organise le processus d’approvisionnement en engrais en zones CMDT et OHVN.
Selon M. Jean-François Marmontel « Si les paysans et les agriculteurs n’obtenaient, par le travail le plus rude et le plus constant, qu’une existence malheureuse, ce ne seraient plus des citoyens, mais des esclaves : leur condition leur deviendrait odieuse et intolérable ; ils y renonceraient, ils changeraient de classe, ou cesseraient de se reproduire, et de perpétuer leur activité de père en fils ». En tout cas, les inquiétudes de M. Jean-François semblent avoir été saisies par les autorités maliennes, qui d’ailleurs viennent d’accorder 15 % du budget national au secteur de l’Agriculture. Pourvu que les milliards servent réellement pour la cause.
KANTAO Drissa