Rien ne va plus au sommet de l’Etat. Après la démission avec fracas du ministre de la Justice Maître Mamadou Ismaïla Konaté, c’est au tour d’un jeune général de quarante-cinq ans de rendre le tablier au sein des forces armées et de sécurité pour se lancer dans la conquête du pouvoir en 2018 après un constat d’échec du régime actuel. Moussa Sinko Coulibaly, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a qualifié la gouvernance actuelle de chaotique avant de dire qu’il est un impératif absolu de réaliser l’alternance en 2018. Avec cette démission, s’agit-il de la dernière digue qui se rompt pour emporter les chances de réélection d’IBK ?
A six mois de la fin du premier mandat d’IBK, l’étau se serre autour de lui, avec des départs de toutes parts de ses soutiens, faisant ainsi voler en éclats, les derniers espoirs d’une réélection. Après la série de démissions de la Majorité de SADI d’Oumar Mariko, de l’ADP –Maliba d’Amadou Thiam et de Yéléma de Moussa Mara, il y eut celle du ministre de la justice Maître Mamadou Ismaïla Konaté. Si toutes ces démissions n’ont pas empêché le régime de dormir, celle du Général Moussa Sinko Coulibaly fait jaser IBK et son entourage et alimente aujourd’hui les débats politiques dans les états majors des partis politiques, dans les grins, et dans les salons feutrés. La question que bon nombre d’observateurs se posent est celle de savoir pourquoi c’est seulement maintenant qu’il démissionne et pour quelle fin? Pour rappel, Moussa Sinko Coulibaly était le ministre de l’Administration Territoriale en 2013.
La bonne organisation de l’élection présidentielle durant la transition a permis de connaitre le jeune Colonel et y est certainement pour beaucoup dans son maintien à la tête du ministère de l’Administration Territoriale avant d’être remercié par IBK. Moussa Sinko Coulibaly a été auparavant directeur de cabinet du président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo, son condisciple au Prytanée, avant que les rênes du département de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire ne lui furent confiées le 24 avril 2012 dans la première équipe constituée par la Transition.
La seule grosse erreur politique qu’il a commise était sa tentative de proclamer IBK vainqueur dès le premier tour, avant de se ressaisir. Il fut l’un des acteurs majeurs de l’élection d’IBK, avant de se retrouver aujourd’hui parmi ses farouches opposants. On peut affirmer que les carottes sont cuites pour le Président sortant. En plus de tous les secrets de l’élection d’IBK qu’il dévoilera probablement, il battra campagne contre lui en tant que l’un des rares membres du CNDRE en liberté et portera valablement la voix de ses compagnons d’infortunes qui ne sont pas libres de leurs mouvements.
En somme, par sa mal-gouvernance, le Président IBK a fait de beaucoup de ses proches des adversaires qui sont aujourd’hui dans tous les secteurs de la vie. La liste est loin d’être close. Au suivant !