Le PARENA, le parti du Bélier Blanc, n’est guère surpris de la décision de report des élections régionales, locales et communales (partielles) du 17 décembre prochain. Pour Tiéblé DRAME et les siens, ce report est la manifestation de ‘’l’incapacité du gouvernement à trouver une solution à l’insécurité de plus en plus grandissante’’ est à l’origine de ce report. Le PARENA pense ainsi trouver un alibi pour mettre le régime au pilori devant un public qui est loin d’être dupe.
L’insécurité est aujourd’hui une préoccupation majeure dans notre (des autorités aussi bien que de la population), mais elle est loin d’être un manque vision de la part des plus hautes autorités encore moins une absence d’efforts de leur part pour endiguer le phénomène. Contrairement aux allégations du parti du Bélier blanc, l’insécurité est un facteur, mais ne résume pas l’ensemble des motifs qui ont prévalu à ce report du scrutin du 17 décembre par le Conseil des ministres du dimanche dernier.
En effet, suite aux décrets en date du 09 octobre 2017 de convocation des collèges électoraux, le 17 décembre 2017, à l’effet de procéder à l’élection des conseillers des collectivités territoriales, certains acteurs du processus électoral ont exprimé des préoccupations qui ont fait l’objet de larges concertations organisées par le ministre de l’Administration territoriale. Ces préoccupations diffèrent d’un acteur à un autre (gouvernement, signataires de l’accord pour la paix, partis politiques et partenaires techniques et financiers du Mali). C’est pour un besoin d’inclusivité que le gouvernement a jugé opportun d’intégrer l’ensemble des préoccupations soulignées pour la réussite du scrutin qui doit être un facteur de paix et non de division.
Mettre ce report sous regard du seul angle sécuritaire relève d’un regard biaisé et de la mauvaise foi du PARENA. Car notre pays a organisé des élections présidentielle et législatives alors qu’il ne disposait d’aucun représentant (gouverneur, préfet) dans certaines localités du pays. En novembre 2016 des élections communales ont eu lieu dans la presque totalité des communes du pays, alors que le pays était sous le poids de l’insécurité. Au regard de ces constats, le report des élections de 2017 se situe plus dans le cadre d’un besoin de large consensus qu’une question de sécurité.
Si le pays est toujours en proie à l’insécurité, deux ans après la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation nationale, ce n’est ni par manque de vision du gouvernement ni par faute d’efforts pour endiguer le phénomène.
Le régime a bel et bien une vision claire pour la sécurité du pays, pour la paix et la stabilité du Mali. C’est d’ailleurs dans ce sens que la Loi d’orientation et de programmation militaire (Lopm) qui concrétise la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, ambitionnant de doter le Mali d’un outil de défense capable de relever les nombreux défis sécuritaires du moment, a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale au mois de mai 2015. Le texte prévoit un immense investissement pour l’armée d’un montant de 1230,563 milliards Fcfa sur la période 2015-2019. Aujourd’hui, les fruits de cette volonté politique sont perceptibles sur le terrain.
Pour mieux encourager les hommes sur le terrain, notre pays a considérablement amélioré son effectif en homme à travers de nouveaux recrutements et acquis des équipements dignes d’une armée républicaine. Il s’agit notamment des avions de transport de troupes, des hélicoptères de combat, dont la performance ne fait l’objet d’aucun doute.
Pour mieux encourager les hommes à bien mener leur mission sur le terrain, les autorités du pays ont également fait voter par les députés la loi portant statut général des militaires. Il s’agit d’un ensemble d’efforts qui rentrent dans la construction en cours de notre outil de défense, depuis 2013. Aujourd’hui, les observateurs sont unanimes à reconnaitre que cette reconstruction ne peut se faire du jour au lendemain, mais s’étale sur la durée. La crise que traverse notre pays est si profonde qui prétendre la résoudre du jour au lendemain peut relever d’une chimère.