L’insécurité prend une tournure inquiétante tant au Nord qu’au centre du Mali. Les attaques contre les civils, les autorités locales, les Casques bleus et les forces de sécurité se multiplient. Hier samedi, cinq agents de l’entreprise Huawei, chargés de l’installation de la fibre optique ont été froidement abattus dans la région de Tombouctou.
Cette semaine, au moins 7 personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres blessées au nord ainsi qu'au centre du pays. Les corps sans vie de 5 personnes dont 3 Maliens, un Burkinabé et un Togolais ont été retrouvés ce samedi, à 8 km de Dianké, dans la région de Tombouctou. Il s’agit des agents de l’entreprise Huawei chargée de l’installation de la fibre.
Ils avaient été enlevés hier après-midi après avoir fini de réparer des fibres optiques coupées par les bandits armés. Un peu plus au centre, précisément à Nara, le préfet et son chauffeur ont été victimes d’une attaque ce samedi aux environs de 12 heures à quelques kilomètres de Mourdiah sur la route de Bamako. Selon nos sources, lors des échanges de tirs entre les assaillants et les gendarmes de Mourdiah, le préfet et son chauffeur ont été légèrement blessés. À cette attaque, s'ajoute la longue liste d'attaques que connaît le nord du pays.
Dans la région de Kidal, une mine a explosé vendredi dernier au passage d’un camion à Wailalam, localité située à 7 km au sud-ouest d’Aguelhoc. Le bilan de l’explosion est d’un mort et un blessé. À la frontière Mali-Burkina, les corps de deux réfugiés maliens au Burkina Faso, ont été découverts, le samedi 2 décembre dernier. Selon des témoins, les victimes auraient subi des sévices corporels avant d'être froidement assassinés et dépossédés des montants qu’ils avaient et leur moto incendiée. Les auteurs de ce crime n’ont pas encore été identifiés.
Selon des témoins, l’assassinat des agents de l’entreprise Huawei a provoqué la panique dans la région. La méfiance et la peur s’y sont installées. Pour cet habitant du cercle de Niafunké, cela peut impacter négativement les activités génératrices de revenues.
D'après certains observateurs, la généralisation de l’insécurité sur l’ensemble du territoire résulte d’un manque de volonté politique. Pour Ibrahim Ikassa Maiga, spécialiste des questions sécuritaires et Professeur de droit à l’Université du Mali, il est difficile de comprendre que les forces en présence, notamment Barkhane, Minusma et les Famas n’arrivent pas à coordonner les actions pour faire face aux djihadistes.