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La coqueluche des hommes politiques : Ne faut-il pas assigner d’autres missions citoyennes à Haidara ?
Publié le lundi 11 decembre 2017  |  Infosept
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie de clôture du Mawlid 2016
Bamako, le 18 Décembre 2016 SEM Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’État a pris part à la cérémonie de clôture du Mawlid 2016. La cérémonie était organisée par le Guide Spirituel Ansar-Dine El Hadj Ousmane Cherif Madani HAIDARA au Stade du 26 Mars de Yirimadio
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Le guide spirituel des Ançars a encore émerveillé lors du Maouloud 2017 par sa gigantesque mobilisation. Il est indéniablement le leader, qu’il soit religieux ou politique, le plus populaire au Mali. Ousmane Chérif Madani Haidara, par son aura et sa grande influence, fait l’objet de convoitise de tous les leaders politiques afin de bénéficier de son soutien électoral. Au-delà de la courtisanerie politique, n’est-il pas temps que l’Etat lui assigne des missions citoyennes ? Du Président de la République, au Chef de file de l’Opposition en passant par l’ancien Premier ministre, tous ont assisté au Maouloud avec en ligne de mire la présidentielle. Alors, va-t-il donner une consigne de vote en 2018 ?

De mémoire de Maliens, aucun leader n’a jamais fait le plein d’un stade de 50 000 places trois fois de suite en une semaine. Ousmane Chérif Madani Haidara, le guide spirituel des Ançares l’a fait avec la plus belle des manières. Ses adeptes, voire fans, sont venus de partout à travers le monde pour assister au Maouloud. Cette année, la surprise n’a pas été le défilé de la plupart des leaders politiques, qui ont tenu à être présents aux côtés du Chérif avec certainement une contribution en nature ou en espèce, mais l’octroi par le Président IBK d’un titre foncier de 150 hectares, ce qui ne manquera pas de susciter une polémique. A la première occasion, à savoir la nuit de la naissance du Prophète (PSL), on a pu noter la présence de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, entre autres leaders politiques. Au deuxième rassemblement, la nuit du baptême, le chef de file de l’Opposition, l’honorable Soumaila Cissé a tenu à être présent.

Enfin, au troisième et dernier rassemblement consacré aux bénédictions, c’est le Président de la République, soi-même, qui a tenu à être présent avec à la clé une grande annonce, celle d’offrir gracieusement une parcelle de 150 Hectares en Titre foncier au Chérif. Cette annonce accueillie avec joie par des milliers de fans du guide, a été diversement interprétée. Si d’aucuns trouvent qu’il le mérite eu égard au nombre de plus en plus croissant de ses partisans, d’autres par contre condamnent avec la dernière énergie cet acte à l’endroit du seul Chérif parmi beaucoup de leaders religieux.

Nombreux sont les Maliens qui ont été excédés au point de trouver injuste qu’on octroie 150 hectares à un seul individu, fut-il chef d’une communauté religieuse parmi tant d’autres, au moment où des milliers d’autres se battent pour avoir un lopin de terre. Ils pensent à tort ou à raison que le Président IBK, en octroyant cette parcelle, attend du guide et de ses partisans un soutien électoral voire des consignes explicites. D’ailleurs comme IBK, tous les autres leaders politiques qui ont assisté à ses prêches, espèrent son soutien.

Le Chérif a-t-il intérêt à donner une consigne de vote en 2018 ? La réponse est non, rien qu’en se référant au cas Mahmoud Dicko, le Président du Haut Conseil Islamique, qui en 2013 aurait appelé à voter pour son ami IBK. Aujourd’hui, au regard du bilan du Président IBK, l’imam Dicko semble avoir perdu son aura d’antan et s’est même discrédité aux yeux de beaucoup de ses multiples inconditionnels. Donc, comme en 2013, le Guide doit refuser de donner une consigne pour avoir, après les élections présidentielles et législatives, sa liberté de critiquer comme il se l’est toujours permis.

Le Guide des Ançars dont l’influence et l’aura dépassent les frontières du Mali, peut jouer un rôle important dans ce travail d’information citoyenne. Pour cela, l’Etat devrait créer les conditions légales et idoines afin que Haidara puisse prendre le relai de certaines campagnes d’utilité publique.
Youssouf Sissoko
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