Sékou Sow, le maire de la commune de Sougoulbé (localité située dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti), a été enlevé, dans la nuit du 4 au 5 décembre dernier, par des djihadistes. Les djihadistes reprochaient à l’élu de refuser de payer la dette d’une personne qui est venu se plaindre auprès d’eux. Après 48 heures de captivité, selon des sources locales, plus précisément le jeudi 7 décembre, le maire, après avoir payé la somme (1. 900 000 FCFA) qu’il devait à son créancier, a été libéré par ses geôliers. Aujourd’hui, les djihadistes s’impliquent de plus en plus dans la justice dans le centre du Mali où ils mènent une chasse aux sorcières contre les représentants de l’Etat malien.
A l’absence de l’Etat malien, les djihadistes font aujourd’hui le beau temps et la pluie dans plusieurs localités du centre et du nord du Mali. La semaine dernière, un fait interpellateur s’est déroulé à Sougoulbè, une localité située dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti. Dans la nuit du 4 au 5 décembre, le maire de cette petite commune, pour avoir refusé de payer une dette qu’il avait contracté, a été enlevé par les djihadistes. L’élu local ne sera relâché que deux jours plus tard après avoir payé sa dette qui s’élève à 1 9 000 000 FCFA, rapporte des sources locales.
Un fait très banal en ce moment dans le centre et le nord du Mali où les djihadistes « défilent à visage découvert ». Dernièrement, le président du tribunal de Grande instance Niono, Soungalo Koné a aussi fait les frais de la main mise des terroristes sur cette partie du Mali. En effet, il a été enlevé le 16 Novembre, entre 19h et 20h, à son domicile du quartier B5 par des présumés djihadistes circulant à bord de véhicules tout-terrain. Il est apparu, le 5 décembre dernier, dans une vidéo diffusée sur internet. Dans la vidéo, le juge affirme qu’il a été enlevé parce qu’il n’appliquait pas la charia. « La seule chose qu’on me reproche est d’avoir appliqué une loi différente de la Charia islamique », indique –t-il.
Chasse aux représentants de l’Etat malien
Dans le centre et le nord du Mali, les assassinats, les rackets et les enlèvements sont devenues monnaie courante. Les symboles de l’Etat, les écoles et les forces de défense et de sécurité sont ainsi pris pour cible par les terroristes. A cause de l’insécurité, les élections communales et régionales de décembre 2017 ont été reportées à avril 2018.
« Depuis le début de 2015, un groupe armé islamiste, connu sous le nom de Front de libération du Macina ou Katiba Macina, placé sous les ordres d’un prédicateur islamique, Hamadoun Koufa Diallo, a attaqué des bases de l’armée et des postes de police et de gendarmerie. Ce groupe a exécuté de nombreuses personnes qu’il considérait comme étant des informateurs de l’armée, ainsi que des agents de l’État, dont des maires et des administrateurs locaux », indiquait, dans un rapport en avril dernier, Corinne Dufka, directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch.
M.K. Diakité