Cinq ans après le début de l’intervention française, Paris cherche une porte de sortie, mais les obstacles semblent insurmontables
Le président de la République, Emmanuel Macron, réunira mercredi au Château de La Celle-Saint-Cloud (78), une vingtaine de chefs de délégation en soutien au G5 Sahel. Angela Merkel participera à cette réunion, ainsi que des délégations saoudienne et émiratie. Le G5 Sahel rassemble cinq pays impliqués dans la lutte contre les groupes terroristes : Mauritanie, Mali, Burkina, Niger et Tchad.
Dans un mois, le 11 janvier, la France « fêtera » le cinquième anniversaire de son intervention militaire au Mali, sans qu’aucune perspective sérieuse de désengagement ne soit envisageable. Pourtant, chacun connaît le nom du ticket de sortie : FC-G5S, pour force commune du G5-Sahel. Mais, malgré les efforts de la France, ce billet est encore loin d’être valide…
À Paris, l’Élysée et les Armées espèrent toujours « réarticuler » l’opération Barkhane, sans « baisser la garde » mais « en reconsidérant le mode de présence », selon un chef militaire. Nous n’y sommes pas et la France est contrainte de maintenir une forte présence, avec environ 4 500 militaires. Cet engagement coûte plus d’un million d’euros par jour et 20 militaires français ont perdu la vie dans la bande sahélo-saharienne.
Lancée au début de l’année, l’idée de la force commune est de donner aux cinq pays de la région (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) les moyens de prendre en charge eux-mêmes l’essentiel des opérations militaires au sol contre les groupes terroristes. La France et d’autres pays occidentaux continueraient à fournir un soutien logistique et un appui aérien mais pourraient retirer la moitié des effectifs déployés. Un grand classique de l’histoire militaire récente : avant-hier la « vietnamisation », hier « l’afghanisation », aujourd’hui l’africanisation.