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Défense : l’Elysée pousse la force G5 Sahel
Publié le mardi 12 decembre 2017  |  Les Echos
G5
© AFP par HABIBOU KOUYATE
G5 Sahel
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Emmanuel Macron organise un nouveau sommet pour plaider en faveur d'une aide financière aux forces africaines afin de permettre à la France de réduire la voilure au Sahel. L'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis vont contribuer.

Tandis que l'Elysée étudie les moyens de diminuer son engagement dans l'opération Chammal en Irak et en Syrie, où les djihadistes de Daech viennent d'être liquidés militairement, il célébrera l'an prochain ce qui n'avait jamais été envisagé en janvier 2013 : sa cinquième année de présence au Mali ! Le tout pour un résultat difficilement mesurable, puisque le processus de paix entre le Sud et le Nord du pays n'a toujours pas abouti, tandis que l'activité des djihadistes connaît un regain dans le Sahel, région désertique difficile à sécuriser car grande comme l'Europe, notamment dans la région des trois frontières entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Entre 500 et 1.000 groupes terroristes

L'opération française Barkhane pour contenir les mouvements terroristes dans le Sahel mobilise toujours plus de 4.000 soldats français sur cinq pays : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, et Tchad. Elle coûte plus d'un million d'euros par jour à la France. En 2013, on évoquait des milliers de groupes terroristes capables de tenir un terrain. « Aujourd'hui, l'ennemi, difficile à identifier, compterait entre 500 et 1.000 petits groupes terroristes, qui mènent des actions ponctuelles plus ou moins coordonnées mais d'ampleur limitée », constate un spécialiste de l'Etat-major.

Mais sans la présence de Barkhane, appuyée par les forces onusiennes au Mali (Minusma), et les forces nationales, ces mouvements terroristes reprendraient pied. Il n'y a donc pas de désengagement rapide possible, sauf à passer peu à peu le relais à la force G5 Sahel mise sur pied en juillet dernier par Paris et les 5 pays concernés.

Force africaine

L'Elysée convoque un nouveau sommet mercredi à la Celle-Saint-Cloud. Emmanuel Macron y fera le point, aux côtés d'Angela Merkel, la chancelière allemande, et de ses homologues du Niger, du Burkina Fasao, du Mali, de la Mauritanie et du Tchad, ainsi que du Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, des représentants de l'ONU, des Etats-Unis et de l'Union européenne. Un sommet d'étape avant la principale réunion des donateurs prévue à Bruxelles en février prochain.

Pour monter cette force africaine qui doit parvenir d'ici à l'été prochain à mobiliser 5.000 hommes, le budget envisagé atteint 460 millions d'euros par an. Les cinq pays mitoyens du Sahel occidental figurant parmi les plus pauvres du monde, une aide financière internationale est indispensable. L'Union européenne a promis 50 millions d'euros, la France 8 millions (surtout en matériels), chacun des cinq pays fondateurs 10 millions, et les Etats-Unis ont consenti 60 millions de dollars mais sous forme de participations matérielles. Ce mercredi, deux nouveaux acteurs, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis devraient promettre plus de 100 millions de dollars.

Pas de désengagement

L'Elysée souhaite toutefois une logique du « donnant-donnant », avec plus d'engagements sur le terrain en échange de davantage de soutien international. Le G5 Sahel a mené sa toute première opération en octobre dernier. Un test qui a surtout démontré la nécessité de l'appui continu de Barkhane, notamment sur le plan de la logistique et du soutien aérien. Pour l'heure, il est trop tôt pour diminuer par deux Barkhane, comme le souhaite la France. L'espoir serait au moins de pouvoir diminuer la voilure lors de la sixième année d'opération.

Anne Bauer et Yves Bourdillon
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