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Mara dans l’invité Politik d’Africable Télévision : «Ceux qui sont de la majorité, comme ceux qui sont dans l’opposition, ne sont pas crédibles pour porter le changement.»
Publié le mercredi 13 decembre 2017  |  le Figaro du Mali
BOAD-Mali:
© aBamako.com par Dia
BOAD-Mali: 40 ans d`Intervention-Bilan et Perspective
Bamako,le 11 octobre 2013 à l`hôtel Salam. De 1973 à 2013 : 40 ans d`Intervention au service du développement du Mali; la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) vient de faire le Bilan de ses réalisations.PHOTO: Moussa MARA, Ministre malien de l`Urbanisme et de la politique de la ville
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Ancien maire de la commune 4, ancien ministre de l’Urbanisme avant de prendre les rênes de la primature malienne, Moussa Mara retrouve la plénitude de ses mots et la latitude de ses attaques contre l’adversité politique. De son entrée en politique à la trajectoire de l’alternance  que lui aussi prône, celui qui avait connu bien d’actes et de scandales va à l’offensive contre son ancien chef suprême. La position de son parti, les événements de Kidal, le pouvoir face aux religieux, le Président de Yelema résiste aux assauts de Mohamed Attaher Halidou.

  L’implication de l’ancien maire de la commune 4 est venue de la vie associative depuis sa jeunesse. La volonté de vouloir aider les autres nécessite une plongée dans la politique qui est l’activité la plus noble pour s’impliquer. L’homme estime donner au pays ce que la nation lui a offert comme possibilité et chance.
Parlant de ses références politiques ou idéologiques, Mara évoque deux modèles : le sud-africain Nelson Mandela et le burkinabè Thomas Sankara.

Le premier choix s’explique par la capacité de l’ancien président sud-africain à dépasser les souffrances endurées et à pardonner après  les 27 ans de prison. Aussi, Mara tire son admiration de l’homme dans le renoncement de Madiba à briguer un second mandat alors qu’il avait toutes les chances de continuer, mais il a souhaité se retirer. Moussa Mara estime que l’exercice du pouvoir est une question d’actualité et bien de dirigeants sont dans la posture de s’éterniser au pouvoir. Le président de Yelema pense ceux qui durent au pouvoir semblent s’amuser. Il faut songer à céder la place aux autres, soutient-il.
Son attachement à Thomas Sankara réside dans le trait de caractère qui a une cohérence entre le discours et l’action. Tel n’est pas le cas au Mali et en Afrique. C’est  le soubassement pour arriver à concrétiser des projets.
Les premiers pas en politique

Les coups bas et autres astuces de l’arène politique, l’expert-comptable dit avoir connu quelques épisodes. Sur le terrain politique, il faut être prêt à subir beaucoup de difficultés. Mes listes ont été invalidées au tribunal en 2004 et en 2009. Il a invoqué une coalition de partis politiques qui s’étaient érigés contre sa candidature en 2007 face à IBK. Cela s’expliquait, à l’époque, par la simple raison qu’il était candidat indépendant. L’homme résiste et dit se battre pour faire aboutir ses ambitions.

Maire, ministre et premier ministre, chaque poste de responsabilité avait sa particularité. Quand on est maire, on est patron. On décide facilement et on possède une grande marge de manœuvre : « Au poste de ministre, on compte deux patrons dira Mara : Le PM et le Président de la République. Et quand on est premier ministre, c’est un seul chef à qui on rend compte. »
Rester tout ce temps maire, Mara pense que ça n’aurait pas contribué à le murir politiquement car il avoue avoir énormément appris sur lui-même et sur les autres. Des actions peuvent certes être critiquées et les erreurs, reconnait-il, ne manquent jamais dans ce genre de responsabilité. La communication est une exigence pour le combat politique. Les nouvelles technologies offrent cette opportunité, il sera dommage de s’en privé. »
Les 150 hectares de titres fonciers octroyés à Ansardine

La religion est un maillon de la société, elle utile constitue un aspect politique : « La religion est quelque chose de positif pour la société. » Faisant cas de la laïcité, l’homme (Mara) qui est très fréquent des milieux religieux estime qu’il faut l’équidistance de l’Etat consistant à permettre à chaque confession d’exercer son culte. Ce geste ne saurait être une garantie électorale, il faut, insiste-t-il, faire confiance à la conscience individuelle des maliens. Ce  sont les hommes politiques étaient partis chercher les religieux pour les impliquer dans le milieu.
L’attribution de cette parcelle, Moussa Mara la dénonce dans la forme. Il trouve que c’est regrettable car le chef de l’Etat donne l’impression de vouloir plaire.  Aussi, le lieu, selon lui, pose problème. Ce n’est pas à Bamako, il n’est pas souhaitable que ce soit à Kati car les quelques parcelles disponibles devraient être destinées à des compensations. Les 150 ha correspondraient à 4000 lots affirme l’ancien maire très imprégné et certain de son estimation. Les compensations.
Etres vous du centre ou de l’opposition ?

Moussa Mara est revenu sur une démarche indépendante qu’il avait faite lors de l’élection présidentielle en 2013 auprès du candidat IBK. Malgré les difficultés, pour lui, le chef de l’Etat pouvait réussir. Mais la majorité est vidée de sa substance. Elle n’arrive pas à mettre l’action publique en marche, d’où le départ de son parti.

Pour l’ancien premier ministre, la vraie tâche n’est pas celle que porte ce qui reste de la majorité : « La majorité tente de vendre la candidature du président de la République. Elle n’est pas une organisation politique digne de ce nom. Ceux qui sont de la majorité comme ceux qui sont dans l’opposition ne sont pas crédibles pour porter le changement. »

Le fait d’avoir été premier ministre, si c’était un piège, le président de Yelema pense s’être bien en sorti. Le parcours et l’expérience, en dépit de quelques crocs-en-jambe, ont étoffé sa petite carrière. Il dit qu’il revendique ses termes  je ne démissionnerai pas : « c’est un droit que le président avait et c’est lui qui m’a demandé de passer le flambeau à Modibo Kéïta. C’est le président qui m’a fait partir. Dans notre régime qui est semi-présidentiel sur le papier, hyper-présidentiel dans la réalité. J’ai exercé les responsabilités publiques avec conviction et je les ai quittées la conscience tranquille. »
Kidal et le carnage du 17 Mai 2014

S’agissant de son voyage malheureux à Kidal, l’ancien PM dit être parti sur instruction du chef de l’Etat qui l’avait revendiqué à l’époque. Il estimait que Kidal fait partie du Mali et que s’il avait à refaire ce voyage, il le refera : « Je ne suis pas parti pour négocier, je ne suis pas parti pour provoquer qui que ce soit. La visite était très bien préparée et j’étais avec 7 ministres. »
Ce qui est regrettable, c’est qu’il y a des fauteurs de troubles, des criminels qui doivent être cherchés pour répondre de leurs actes. Il s’est dit également justiciable, prêt à aller dans tous les tribunaux pour donner sa version des faits : « Si on doit me poursuivre, on n’a qu’à le faire. »
Lors d’une tournée dans la région de Ségou, le président de la République avait exclu tout déplacement à Kidal pouvant entrainer des morts ; Mara juge que c’est contradictoire au vu de son adresse à la nation le lundi 19 Mai 2014. Revendiquant la visite ayant mal tourné, les services de renseignements et le chef d’Etat-major général des Armées avaient tous confié que la visite pouvait se faire.
La place des jeunes dans le changement

Il faut savoir passer le flambeau à plus jeune, à plus compétent. Mara rappelle qu’il est à son dernier mandat à la tête de son parti. Mais il continuera à faire de la politique au service et accompagner ceux qui seront par devant.

Evoquant au passage l’idée d’alternance, le président de Yelema rejette toute implication dans les actes que pose Ras Bath : « Je le connais depuis 20 ans. Ce qu’il fait aujourd’hui, il l’a commencé chez nous. Il m’a interpellé plusieurs fois. Les maliens l’ont découvert il y a deux, trois ans. »  Il mène un combat pour éclairer les maliens, il mène un combat pour intéresser les maliens à la gestion nationale.

Se focaliser sur Ras Bath, c’est oublier l’essentiel. Nous devons changer de méthodes, d’idées et de logiciel. IBK n’a pas pu apporter le changement pour lequel il a été élu, cela est incontestable, soutient son ancien ministre et premier ministre totalement tourné vers un autre camp.
« Antè Abanna » n’avait pas raison quant à la lutte contre la constitution. Il y a une obligation de révision constitutionnelle mais il faut revoir les aspects qui n’étaient pas bons. Aujourd’hui, l’homme n’a pas de relation avec le président car il ne s’inscrit plus dans sa majorité : «Ce que je regrette, ce qu’il n’ait pas été à la hauteur de ses responsabilités.» C’est le temps dit-il, de donner la chance à des hommes jeunes, neufs et compétents.
« Le bilan du président, il n y a pas de quoi à en être fier.»

L’homme s’est montré très critique vis-à-vis de ses anciens amis de la majorité sans admirer l’opposition politique. Il faut instaurer le débat entre les candidats, leurs actions, leurs passé, leurs ambitions. Le président et moi, nous ne sommes pas dans le même camp, martèle Moussa Mara. Il se dit antisystème, sans faire de fixation sur un homme. Moussa Mara pense que le chef de l’Etat et le chef de file de l’opposition sont tous du système.

Quant à l’ex-général Moussa Sinko Coulibaly, son homonyme trouve qu’il a sa place dans le dispositif du changement, du combat qui consiste à convaincre le plus de maliens. Il dit  l’avoir connu en tant que chef cabinet du capitaine Amadou Aya Sanogo. Aussi, ils se sont retrouvés dans le même gouvernement. Mara le qualifie d’homme intelligent ayant le sens élevé de la patrie. Son discours contient des éléments qui rejoignent beaucoup de nos propositions et le deuxième ex-premier ministre du régime actuel, sourire aux lèvres, salue la décision de son ami Sinko Coulibaly.
ABC
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