APA- Un total de 1.116 filles et femmes devenues impotentes parce-que souffrant des séquelles de l’excision, ont été médicalement prises en charge au Mali depuis 2012, selon le Programme national de lutte contre l’excision (PNLE).
Ce nombre ne constitue que la partie visible de l'iceberg de dégâts causés par le phénomène de l'excision puisqu'il ne recouvre que les seules femmes villageoises aux revenus modestes n'ayant disposé d'autre solution que de passer par le biais du PNLE et de ses partenaires nationaux et internationaux.
Les prises en charge, effectuées à partir d'un fond des victimes, ont porté récemment sur un groupe de 20 femmes convoyées du village pour des traitements qui leur ont pris un mois à Bamako, la capitale, a indiqué M. Anaye Sagara, chef de la division Suivi et Evaluation au PNLE.
Le reste du temps, les opérations ont concerné de petits groupes de cinq à six victimes avec un coût moyen de 250.000 francs CFA. Un seul cas a requis l'évacuation de la victime en Italie pour un coût de 8 millions de francs CFA.
Cela n'a pourtant pas conduit à une rémission totale et complète de la victime qui devra vivre le restant de ses jours avec les séquelles d'une incontinence urinaire résultant de la coupure de son méa-urinaire, a assuré l'expert Sagara.
Au Mali, l'excision est, à des dégrés divers, pratiquée dans toutes les religions et chez toutes les ethnies. Toutefois depuis 2012, 543 villages ont publiquement et solennellement déclaré leur abandon de la pratique.
Une autre preuve que les lignes bougent, les défenseurs de la pratique font de moins en moins valoir l'argument religieux depuis que celui-ci a été battu en brèche par certains imams et leaders religieux.
A en croire l'imam Fousseïni Doumbia du Réseau Islam et Population, la survivance du phénomène ne tiendrait en fait plus qu'aux seules traditions et habitudes prises par les populations.
Mais il convient cependant de rester sur ses gardes car les partisans de l'excision n'ont pas encore totalement désarmé, a-t-il affirmé.