Les élections des conseillers de cercle, de région et du district de Bamako ont été reportées en avril 2018 par le conseil des ministres extraordinaire du 27 novembre 2017. Pendant ce temps, plusieurs proches du président de la République appellent à voter IBK en 2018. Et, au même moment, l’ORTM s’est transformé en instrument de propagande pour le régime. Ces pratiques sont inacceptables, selon le président de l’ADP-Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Il se dit tout simplement peiné pour le Mali et pense que le régime s’amuse avec la vie de la nation. Il appelle le peuple malien à se réveiller…
Le «report» est l’un des vocables sinon le plus prisé du régime IBK. Tout est reporté depuis l’accession du candidat Ibrahim Boubacar Keïta à la magistrature suprême du pays. Le procès d’Amadou Haya Sanogo et co-accusés a été reporté à une date ultérieure ; les élections communales ont été reportées à trois reprises avant d’être bâclées le 20 novembre 2016. Car, non seulement elles n’ont pu être organisées sur l’ensemble du territoire national, mais elles ont aussi donné lieu à des fraudes massives. L’annulation des suffrages dans plusieurs circonscriptions électorales, comme dans la commune du Mandé, l’atteste.
Pendant que les candidats étaient en plein dans la précampagne électorale, un conseil des ministres extraordinaire, tenu le dimanche 27 novembre 2017, dans la salle de délibération au palais présidentiel de Koulouba, a reporté jusqu’en avril 2018 les élections des conseillers de cercle, de région et du district de Bamako. Ce report n’a pas surpris l’ADP-Mali, selon son président Amadou Thiam. D’autant que la date de ces élections avait été fixée de façon unilatérale sans la moindre consultation.
Pour l’ADP-Maliba, les partis politiques, les groupes armés signataires de l’accord pour la paix, issu du processus d’Alger, et les forces vives de la nation devraient être consultés avant toute fixation de date pour la tenue des élections. «Et si le gouvernement se permet de fixer la date des élections sans la moindre consultation, cela démontre son insouciance», pense-t-il.
À propos de l’insécurité, l’honorable Thiam estime que la priorité du gouvernement devrait être de stabiliser le territoire, notamment permettre le redéploiement de l’administration dans le nord du Mali, afin que l’élection présidentielle puisse se tenir dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, les propos du ministre des Affaires religieuses et du Culte à Kita, appelant à voter pour IBK en 2018, sont qualifiés de propagande à outrance par le député Thiam. En effet, Thierno Oumar Hass Diallo avait appelé l’église catholique à voter pour IBK en 2018. Pour Amadou Thiam, ces propos sont inconcevables à ce niveau de responsabilité. «En tant que ministre, tenir de tels propos et en de tels endroits et dans de telles circonstances, c’est inacceptable», déplore-t-il. Mais il pense que «c’est une situation qui a été encouragée par le régime qui est caractérisé par le clientélisme et l’amateurisme».
La télévision nationale est devenue un outil de campagne pour le chef de l’Etat «alors qu’on n’est même pas en période de campagne», fustige l’honorable Thiam. «Pis, la Haute autorité qui est l’autorité de régulation des organes de presse est inactive. Alors qu’elle doit mettre fin à ces dérives de l’ORTM», peste-t-il.
Au demeurant, pour le président de l’ADP Maliba, il faut sauver la République, puisque toutes ses institutions sont aujourd’hui infiltrées et influencées par l’exécutif. «Il est important que l’esprit républicain revienne afin que ces institutions soient fortes», souhaite-t-il.
À signaler, le groupe parlementaire ADP-Mali/SADI a déjà fait des communiqués pour dénoncer ces «différentes dérives». La HAC a aussi été saisie au sujet des dérives de l’ORTM et d’autres actions sont en cours pour mettre les choses sur de bons rails. Enfin, l’honorable Amadou Thiam estime qu’il est «inacceptable que le régime s’amuse avec la vie de la nation». Il invite alors le peuple à se réveiller…