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Edito : Attribution de 150 hectares par le président Ibrahim Boubacar Keita à Haidara au nom la fédération des ansar dine international (fadi): une décision à revoir rien que pour notre machine démocratique
Publié le jeudi 14 decembre 2017  |  l'aube d'afrique
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“La séparation de l’état de la religion est une nécessité sans détour, condition sinequanone pour une vraie démocratie, car la religion reste toujours l’opium du peuple” .
De Mémoire de quinquagénaire, aucun Président n’a jamais fait un acte a la fois grandiose et contesté, un acte a ne pas encourager dans un Mali actuel ou des individus sans fois ni lois de Moïse ont brandi la religion comme arme pour diviser le pays en semant la terreur sur l’ensemble du territoire depuis 2012 en commençant par la partie septentrionale. Nous ne disons pas que Haidara et ses adeptes font partie de ces individus mais il ne doivent pas avoir un traitement unique dans l’attribution des domaines de l’Etat pour une secte religieuse parmi tant d’autres. Aucune dénomination religieuse n’a bénéficié d’une telle largesse de la part de l’etat et ne doit pas pas sincèrement a commencer par les musulmans dans l’ensemble, les catholiques et protestants.Toutes les denomination religieuses ont acheté leurs lieux de culte, d’Établissement scolaires ou culturels par les voies d’attribution domaniales normales.



Ce geste ayant fait un tollé à l’intérieur du pays aussi bien qu’à l’étranger continue d’animer les débats houleux à présent sur les réseaux sociaux. Si les uns et les autres y compris les disciples du chérif de Tamani affichent une pleine satisfaction, certains estiment qu’il n’y avait pas lieu de donner tant de terres à une seule personne ou à une communauté au moment où des Maliens se battent pour avoir un logement décent. Adhérant à la seconde vague de réaction, ll est de notre devoir d’exprimer haut notre point de vue, non pas dans le but de donner des leçons à qui que ce soit, mais dans Le soucis d’apporter notre partition dans l’apaisement du climat social actuel pour une paix durable.

En vérité cette manière d’attribution des terres de l’État n’est pas recommandée et serait injuste envers les autres couches de la société. Si cela devait arriver, elle devrait être présentée sous forme d’édifice par l’état pour tous les citoyens de toutes
confessions comme le stade du 26 Mars ou le CICB. Un tel geste aurait été acclamé avec distinction si c’était pour notre système éducatif dans le but de rehausser le taux d’alphabétisation du pays, pour faire des innovations dans nos structures de santé en vue d’améliorer la qualité et la quantité des soins médicaux, pour le Ministère de l’Emploie pour l’insertion des jeunes, surtout avec cette histoire d’esclavage en Libye, pour les logements sociaux, pour la construction des foyers pour les enfants de la rue qui sont pour la plupart, victimes de la cupidité de leurs maîtres coraniques, pour la mise en place d’un système qui assurerait l’auto suffisance alimentaire et les soins gratuits a ceux qui n’ont pas les moyens et enfin pour toute entreprise pour la recherche de la paix et la cohésion sociale.
Si cette attribution doit avoir lieu, elle doit se faire dans le soucis d’améliorer la vie des couches vulnérables de la société avant toute autre considération.

Nous demandons en toute sincérité au Président Ibrahim Boubacar Keita de réexaminer à la loupe cet acte qu’il vient de poser pour éviter encore des clash au sein de la société. Comme certains le disent déjà, il est injuste d’attribuer la chose de l’Etat à qui l’on veut étant donné que tous les citoyens doivent être traités delà même manière pour éviter l’injustice sociale.

Cet acte risque de produire l’effet contraire, car la religion reste une manifestation individuelle et privée que chaque citoyen a le choix libre de pratiquer. Elle ne doit rien avoir avec l’état et ses ressources dans un pays laïc. Gare au pouvoir que l’état est entrain de conférer aux différentes sectes religieuses qui risque d’entraîner d’autres conséquences fâcheuses. Il ne s’agit pas de donner satisfaction à de potentiels supporteurs, mais de poser un acte qui aura un impact positif sur la vie des citoyens à la longue. Ces politicards-religieux ou pseudo religieux sont à la course pour le pouvoir et nous disons non à leurs implications dans les affaires de l’Etat. La fréquence de leurs activités avec nos institutions étatiques doivent être limitées par peur qu’ils ne corrompent la mentalité des populations vulnérables qui ne sont en réalité que proies faciles à ces faiseurs d’avenir.
Le pays est dans l’ornière et a besoin de coup de piston pour le propulser en avant et non de coups de points fatals pour le faire basculer davantage. Si nous voulons tous vraiment agir pour l’intérêt commun de la patrie, laissons à César ce qui lui appartient en vue d’apaiser le climat social sous nos cieux et espérons pour un heureux dénouement de l’incertitude qui y plane là-dessus. Ainsi soit il.

Henriette Samake Traore

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