Il s’agit, à travers cette journée, d’inciter les pays africains à s’engager dans le processus industrialisation et de susciter une prise de conscience au niveau national et international en faveur du développement industriel de notre continent.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, accompagné du Premier ministre, chef du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga, a présidé lundi, le 4 décembre 2017 au Parc des expositions, la cérémonie d’ouverture de la 6e édition de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, couplé au Salon Made in Mali organisé par l’Organisation patronale des industriels (Opi) et le ministère du Développement industriel, en partenariat avec l’Onudi et avec le concours de plusieurs sponsors.
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre en charge du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. Les présidents des institutions de la République, le président de l’Opi, Cyril Achcar, la représentante de la coordinatrice du Système des Nations unies au Mali, Traoré Habi Sow, le 3e adjoint au maire de la Commune V, Adama Konaté et plusieurs personnalités du secteur de l’industrie et du commerce étaient également présents.
Le 20 Novembre de chaque année, la Communauté internationale célèbre la Journée de l’industrialisation de l’Afrique décrétée ainsi par les Nations unies un 22 décembre 1989. Son but ultime est d’inciter nos pays à s’engager davantage dans le processus industriel et susciter une prise de conscience au niveau mondial en vue de mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique. Chaque année, cette célébration permet de s’interroger sur les solutions à mettre sur pied pour promouvoir l’industrialisation de nos pays en vue de combler le fossé qui nous sépare des pays développés, communément appelés pays industrialisés.
Pour l’édition 2017, l’évènement s’est tenu du 4 au 10 Décembre 2017 au Parc des expositions de Bamako sous le thème ‘’l’écosystème de l’industrie, état des lieux et opportunité’’. Plusieurs activités étaient au programme. JIA 2017 a été marquée par des messages de plaidoyer en faveur des autorités pour qu’elles s’impliquent davantage dans l’industrialisation du pays.
La deuxième journée ou journée des panels, parrainée par le Premier ministre, a vu la présentation de panels de haut niveau sur différents thèmes, avec aussi la participation des écoles et des centres de formation technique et professionnelle.
La troisième et dernière journée, dédiée au public a été consacrée à des espaces de démonstration de production, mais aussi des ventes promotionnelles des produits«Made in Mali».
Dans son intervention, le président de l’Opi a d’abord salué l’implication du département du Développement industriel dans la célébration de cette 6ème édition. Cyril Achcar a ensuite dressé un tableau peu reluisant de l’état de l’industrialisation dans notre pays et de l’environnement industriel malien. Le président de l’Opi a, à ce titre, rappelé que le Pin de la manufacture est de 6 % au Mali, contre une moyenne Uemoa de 11 %, avec 15 % pour le Sénégal et 19 % pour la Côte d’Ivoire. Le nombre d’unités industrielles maliennes avoisine les 800, dont 100 relèveraient du système informel. Pendant ce temps, les Sénégalais et les Ivoiriens sont à plus de 3000 et 6000 unités, a signalé le président de l’Opi.
Cyril Achcar a, par ailleurs, attiré l’attention sur l’application correcte des textes communautaires aux nationaux et l’accès à la commande publique en faveur du Mali in Mali. Pour faire du Mali un pays industrialisé, il suggère un investissement massif dans les infrastructures routières et ferroviaires et la disponibilité d’énergies compétitives, le renforcement de la sécurité des zones industrielles, l’élaboration d’un climat des affaires lisible et protecteur des investisseurs, un système financier harmonisé, la mise en œuvre d’un partenariat public-privé et une contribution des Ptf.
Le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim, a rappelé que l’institution d’un ministère dédié à l’industrie est un acte emblématique, qui marque la volonté du président de la République de donner à notre pays un modèle industriel sous régional et continental.
«Aucun nation, ne peut se développer significativement dans un système économique réduit à fournir aux autres des intrants à bon marché avec une main d’œuvre servile et ne recevoir en retour que des produits finis à des prix prohibitifs», dénonce le ministre du Développement industriel. Il a promis que son département jouera toute sa partition en créant un environnement attractif propice à l’accélération de l’industrialisation de notre pays. Ce qui nécessite un accompagnement multiforme impliquant la mise en place de nombreuses mesures incitatives souhaitées par les acteurs du secteur, a estimé Mohamed Aly Ag Ibrahim. Et, cela passe également par le dépouillement d’un secteur productif soucieux surtout de la qualité de ses produits et le respect strict des normes internationalement admises, poursuit-il.
Le ministre du Développement n’a pas manqué de saluer la bonne collaboration, qui existe entre son département et l’Opi, qui fait de bonnes études et des propositions intéressantes pour l’avenir des industries maliennes et le développement du pays.
Le chef de l’Etat, après avoir procédé à la coupure du ruban symbolique et visité quelques stands s’est confié lors de la presse : «Je sais combien les choses doivent être revues et corrigées. Il nous faut des infrastructures attractives, de bonnes routes, des conditions d’investissements favorables. Mais, nous sommes sur la bonne voie», a indiqué le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. «Nous avons la volonté de faire du Mali un pays qui sera parmi ceux qui comptent et compteront», a-t-il promis.