Le maire de Ouenkoro offre 10 millions aux sinistrés
En attendant les résultats de l’enquête ouverte sur l’incendie, qui a ravagé le marché Rose, ayant fait d’importants dégâts matériels estimés à plusieurs milliards de FCFA, le maire Adama SANGARE n’écarte pas la thèse d’un acte prémédité. Il a tenu ces propos, hier mercredi, en marge de la cérémonie de remise d’un chèque de 10 millions FCFA offert par Cheick Harouna SANKARE aux victimes de ce drame.
La cérémonie a été précédée d’une visite sur le décombres et les cendres des marchandises partis en fumée. La remise du chèque de 10 millions de FCFA de la part du maire de Ouenkoro, Cheick Harouna SANKARE, aux sinistrés a eu lieu dans la salle de délibération de la mairie du District, sous la présidence de M. Adama SANGARE. Djéri COULIBALY, porte-parole des commerçants, a réceptionné le chèque au nom de toutes les victimes du drame estimées à de centaines de personnes.
Sur le site du sinistre de plusieurs mètres carrés, il ne reste que les ruines, les cendres et les décombres de désolation de l’incendie ravageur du marché Rose de Bamako de la nuit du lundi dernier. 48 heures après l’incendie, des victimes désespérées rodent toujours sur les lieux. Certains n’en reviennent pas encore, d’autres, par contre plus fatalistes, s’en remettent à Dieu.
Assis, sur les ruines, Amadou vendait des chaussures et des bijoux de divers genres. Ce jeune diplômé reconverti au commerce confirme avoir tout perdu à part ses économies en banque. La main à la hanche, il redoute le calvaire qu’il avait vécu durant son chômage pendant plusieurs années avant de s’installer au marché Rose de Bamako.
« Je n’ai plus l’économie nécessaire pour rependre mon activité. Je suis pessimiste quant à mon avenir et celui de ma famille. Car je sais les souffrances endurées pour atteindre ce niveau », déclare Amadou d’un ton triste avec une voix tremblante.
Plus loin, Fatoumata COULIBALY, regardant le dégât enregistré par son mari, sur ses affaires, n’a pu s’empêcher de pleurer. Des passants et certaines victimes s’affairent autour d’elle pour la consoler. Cette dame se souvient encore la galère vécue par son mari avant d’avoir les moyens de ses besoins.
« Nous vivions presque sans rien dans notre famille. On mangeait seulement une seule fois par aujourd’hui avant que mon mari n’arrivait à développer son commerce. Maintenant, tout ceci est parti dans cet incendie. Qu’allons faire avec toutes les charges de la famille », se confie-t-elle à ses consolateurs.
La solidarité pour les victimes
Des scènes de tristesse qui ne laissent certains responsables politiques, administratifs et même des citoyens lambda indifférents. Ceux-ci sont nombreux à apporter leurs soutiens aux victimes de ce drame. Parmi lesquels, le maire de Ouenkoro, Cheick Harouna SANKARE, qui leur a remis la somme de 10 millions de FCFA, hier mercredi, à la marie centrale du District de Bamako, après une visite sur le site. Il revenait d’une mission au Niger où il a appris la mauvaise nouvelle de l’incendie au marché Rose. Connu par sa philanthropie, l’élu communal de Ouenkoro estime qu’il est du devoir de tous les Maliens d’apporter leur soutien aux personnes affectées par ce sinistre. C’est le moment ou jamais, admet-il, pour les Maliens de prouver que la solidarité est légendaire chez nous. À côté de sa vie politique, M. Cheick Harouna SANKARE est également guide spirituel. C’est d’ailleurs, précise-t-il, qu’il participe à la solidarité envers les sinistrés.
« Le gouvernement seul ne peut pas tout résoudre. Il faut que les uns et les autres se mobilisent pour aider les personnes qui ont été victimes de cet incendie », lance-t-il.
De son côté, le maire du District de Bamako, qui a lancé un appel de soutien envers les victimes de ce marché, s’est réjoui du geste de son collègue de Ouenkoro.
« Ce geste est si émouvant et fraternel. Il vient à point nommé et participe à soulager un peu la souffrance et la douleur de ces commerçants qui n’attendent que la solidarité des Maliens. 48 heures après l’événement, ce geste mérite d’être soutenu », a félicité le maire du District de Bamako.
Également attristé par l’événement, il ajoute : « on ne peut pas réparer entièrement ce qui s’est passé ni dédommagé les victimes. Mais nous demandons aux populations d’être sensibles à ce drame. Cet incendie nous rend le cœur triste ».
L’espoir de ces personnes réside, selon le maire du district, dans la solidarité de la population. La plupart de ces victimes sont responsables de famille en moyenne, ils ont en charge au moins 4 personnes.
Quant au porte-parole des commerçants du marché Rose, qui a réceptionné le chèque de 10 millions de nos francs, il a promis une gestion efficiente de la donation.
Un acte de banditisme derrière l’incendie ?
Après le sinistre de la nuit du lundi, plusieurs responsables de l’association des commerçants du marché Rose confirment que l’incendie de la nuit du lundi bat tout le record en termes de dégâts matériels et de blessés. Sans aucune estimation officiellement, les pertes sont évaluées à plusieurs milliards de FCFA. Comme pour les 2 précédents incendies, des soupçons d’actes de banditisme sont évoqués par certains responsables y compris le maire du District de Bamako.
« Trois foyers d’incendie de façon simultanée toujours entre 3 heures à 4 heures du matin ne sauraient être réellement un fait du hasard. C’est la 3e fois que ce marché prend du feu. C’est toujours quand le marché est vide où il n’y a que les gardiens. Sur ce sujet, l’enquête qui a été ouverte nous donnera davantage d’informations », pense le maire Adama SANGARE.
Sans vouloir influencer les enquêteurs dans leur travail, le maire oriente les autorités policières à suivre de près les gardiens qui surveillaient les lieux. Les premiers indices recueillis sur place laissent penser que l’incendie a été provoqué, martèle le maire du District de Bamako.
Accréditant la thèse du complot, M. Djéri COULIBALY a ajouté que bien avant l’incendie du lundi, des agents se réclamant de l’EDM-SA étaient sur les deux poteaux électriques qui sont à l’origine de l’incendie.