Selon le site du journal scientifique et technique du Mali, des chercheurs maliens ont mené une étude sur la «Prévalence de Salmonella et de Campylobacter dans les carcasses de poulets de chair vendues dans le District de Bamako». Un échantillon de 72 poulets de chair entiers frais a été analysé, dans les six communes du district de Bamako.
Les résultats sont assez inquiétants.
L’étude a été présentée à la 9ème conférence de la Société Malienne des Sciences Appliquées (MSAS). Cinq chercheurs ont pris part à l’étude dont Dr Fassé Samaké, Fatoumata Cissé ou encore le Pr Amadou Hamadoun Babana. Ce sont des chercheurs du Laboratoire de recherche en microbiologie et biotechnologie microbienne (LaboREM-biotech) de la Faculté des Sciences et Techniques (FST), du Laboratoire Central Vétérinaire (LCV) et de l’Institut des Sciences Appliquées, Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako.
Pour ces chercheurs, les toxi-infections d’origine alimentaire constituent la cause la plus fréquente de maladies intestinales chez l’homme dans la plupart des pays développés. Parmi les bactéries impliquées, Salmonella et Campylobacter sont à l’origine de plus de 90 % des cas signalés de toxi-infections alimentaires d’origine bactérienne dans le monde. Au Mali, la prévalence «anormalement élevée» s’expliquerait, selon l’étude, par le fait que le poulet est abattu au niveau des marchés, dans de petites unités de transformation dans de mauvaises conditions d’hygiène, conservé et commercialisé dans des conditions où les ruptures de la chaîne de froid sont très fréquentes.
Pour l’étude, les prélèvements ont été effectués au niveau des points de vente de viande de poulet dans les marchés des différentes communes du district de Bamako. Dans chacune des communes, 12 poulets entiers ont été prélevés. Chaque échantillon a été mis dans un sac plastique et est accompagné par une fiche indiquant la date, le lieu de prélèvement, le nom du vendeur. Les résultats montrent que 63 soit 87,50% des carcasses de poulets de chair contenaient des salmonelles tandis que le Campylobacter était présent dans 48 soit 66,66% des poulets de chair vendus dans le District de Bamako.
Les résultats de l’étude inquiètent les chercheurs. «Il serait intéressant de déterminer les causes de cette prévalence élevée», assurent-ils. Et de conclure : «Au vu de ces résultats, le contrôle de Campylobacter dans la chaîne aviaire au Mali doit devenir une cible majeure des institutions en charge de la sécurité alimentaire».