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Drapeau de l’Azawad au Mémorial Modibo Keita : Entretien Imaginaire entre IBK et Modibo Keïta
Publié le vendredi 15 decembre 2017  |  Carrefour
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© AFP par Byline
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Lors des premières assises des femmes du Mali pour la paix, tenues du 25 au 28 novembre 2017, une dame du nom de Minetou Wallet Bibi, faisant partie de la délégation de Kidal, était couverte d’un drapeau dit de l’Azawad. Les journées relatives au thème à savoir comment faire régner la paix par l’entremise des femmes à cet effet se sont tenues au mémorial Modibo Keïta, qui porte le nom du père de l’indépendance du Mali. Cette dame couverte du drapeau dit de l’Azawad était face à la première dame du Mali, au Président de l’Assemblée Nationale et de la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille (MPFEF). Cette scène prouve que le régime d’IBK amène le Mali vers sa partition.





Nous imaginons que Feu le Président Modibo Keïta ait appris cette nouvelle et qu’il a demandé à rencontrer le Président IBK en catimini et à huis clos à ce sujet. Voici donc ce qu’ils pourront se dire en substance.

Modibo Keïta : Mon fiston de président, bonjour

I.B.K : Tonton, bonjour. J’espère que tu es dans les grâces du bon dieu dans le séjour éternel ?

M.K : Oui j’avais la conscience tranquille jusqu’au jour où le drapeau de l’Azawad a été porté au vu et au su de tous dans une salle dédiée à mes œuvres et moi. Je pense bien que c’était du 25 au 28 novembre 2017. Comment cela a-t-il été possible en votre temps ?

I.B.K : Il faut reconnaitre que j’avais une vision fausse de la situation avant de prendre le commandement à Koulouba. En plus lorsque je me suis installé à Koulouba, c’est là que j’ai compris que non seulement la porte de Koulouba s’ouvre sur le Palais français appelé l’Elysée, mais que le palais est resté un territoire français car son titre foncier se trouve dans les archives coloniales à Nantes et il est jusque-là la propriété de la France.

M.K : Comment se fait-il que ce titre est encore une propriété de la France coloniale ? Qu’ont fait donc mes successeurs Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Toure et surtout Alpha qui paraissait être un vrai nationaliste pourtant, et même toi fiston depuis 4 ans que tu exercices à Koulouba ?

Donc, tu n’es pas au courant de l’histoire de Koulouba ?

I.B.K : Tonton, je la connais, mais sommairement.

M.K : Attend. Il faudra donc que je te l’enseigne, car on ne peut gérer Koulouba, sans connaitre son histoire. Prend une feuille et un bic. Ça sera la dernière fois que j’enseignerai cela aux cadres maliens et surtout aux dirigeants.

I.B.K : Oui j’ai déjà mon bloc-notes à portée de main, tu peux donc commencer !

M.K : Retient une bonne fois pour toute que cette terre de Bamako et de Koulouba appartiennent à Samalé Bamba Keïta du village de Badougou sur la route de Kangaba. Il est le premier habitant de toute la zone allant des montagnes de l’actuel Lafiabougou jusqu’aux abords du fleuve Niger. Ce dernier est un ancêtre à toi et à moi. Il était très brave et avait des connaissances surnaturelles, car à l’époque, il était un donso. C’est lui qui a fait installer les Niaré venus de Ségou et des maures blancs hôtes des Niaré.

Les Niaré le savent bien et d’ailleurs je leur en veux du fait qu’à l’occasion de l’intronisation de Dramane Niaré, l’actuel chef du clan des Niaré le chef de village de Samalé du nom de Bamba Keïta, homonyme du fondateur de Bamako n’a pas été invité, ni informer. Sais-tu que lors de la cérémonie de pose de la première pierre du Palais de Koulouba en mars 1905, par le général Trentinian Edgard, gouverneur du Haut-Sénégal-Niger à l’époque a demandé au chef des Niaré d’inviter un représentant du propriétaire de la zone de Koulouba pour donner le premier coup de pioche de la fondation du Palais.

Le chef Niaré, a fait appel à un vieux maçon à la retraite du nom de Kanda Keïta venant du village de Nafadji, non loin de Badougou Samalé. C’est ce dernier en tant que descendant de Samalé Bamba qui a donné le coup d’envoi des travaux du Palais. Donc le palais est ta propriété en tant que Keïta. Pour être libre dans cet édifice que tu as embelli, j’ai eu les échos, il faudra d’abord mettre le titre foncier au nom du Mali, sinon, tout Keïta qui viendra dans cet édifice sortira par la petite porte. Cela semble être ton cas.

I.B.K : Tonton, cette histoire est extraordinaire cas même !

M.K : As-tu constaté que depuis que tu as pris possession de Koulouba, rien ne te réussit. Tu as divisé le Mali par tes deux accords signés sous la pression de la France à savoir l’Accord de coopération militaire de juillet 2014 qui laisse la main libre aux forces françaises de sillonner le pays sans rendre compte, sans même te demander la permission et en interdisant à ton armée de mettre pied dans les villes qu’elles occupent. Ensuite il y a l’Accord d’Alger de 2015, qui n’a rien à voir avec celui d’ATT de 2006 qui en fait était de la poudre aux yeux des rebelles.

C’était un bon accord qui a amené la paix, sans donner satisfaction aux rebelles. Mais ton accord a divisé le Mali, je me suis rendu compte que ton accord a non seulement crée l’Azawad, mais il l’a officialisé, et il a permis au soit disant drapeau de l’éphémère République d’Azawad, de venir jusqu’à Bamako et s’exhiber dans la salle qui porte mon nom. Je ressens cela, comme ma deuxième mort après celle provoquée par le Docteur Faran Samaké, Tiécoro Bagayoko et autres selon certaines sources.

Fiston, si tu as peur des autorités françaises, tu devrais l’étaler devant le peuple tout entier. Elles n’ont peur que du peuple, la masse exprimant leur ras-le-bol. Concernant l’avenir même du Mali, un de tes collègues présidents, je pense que c’est celui du Niger, a dit que : « l’Etat malien peut s’écrouler à tout moment’’. Tu t’images fiston, cela peut-il arriver sous le règne d’un Keïta. As-tu fait sien dans ce cas de l’hymne à la bravoure c’est-à-dire plutôt la mort que la honte ? Pourquoi n’as-tu pas fait comme le roi Babemba Traoré de Sikasso, qui a préféré se suicider après avoir ordonné à Tiécoura, le chef de ses gardes de le tuer ? Ce dernier avait comme serment : « Moi vivant, les français ne mettront pas les pieds à Sikasso ».

Ton serment devrait être « Moi vivant le drapeau de l’Azawad et les rebelles ne pénétreront jamais à Bamako, a plus forte raison à Koulouba ». Voici que tu as tout raté, même ton honneur, ta dignité et ceux du peuple malien. C’est à toi de tirer les conséquences de cette défaite. Je suis sûr maintenant que Soumaïla Cissé qui a été ton adversaire au deuxième tour de l’élection était la solution, pour tirer le Mal de cette crise. Mais la junte militaire l’a empêché d’être à Koulouba. Par ton manque de vision, tu as fait qu’à cause de tes mauvaises solutions, 700 militaires maliens sont morts aux combats. Sont-ils morts pour rien ? Je le crois réellement, étant entendu que le drapeau de l’Azawad est désormais à Bamako.

Fiston, je suis fatigué, je veux retourner dans mon repos éternel

I.B.K : Tonton, je t’offre 150 hectares de terre pour tes besoins et un million de F CFA.

M.K : Fiston donne le million aux militaires qui restent encore aux fronts sans déserter. Cette somme les motivera et les 150 hectares, choisit-les entre Anefis et Kidal et fait construire sur cette terre un camp militaire bien équipé en avions de combats adéquats pour libérer le nord. Ta gouvernance n’a pas permis que je dorme en paix fiston. Je ne te le pardonnerai jamais !

A dieu !

Badou S KOBA
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