Le réalisateur Jacques Sarasin revient en minibus promener sa caméra dans la capitale du Mali. Seuls les Suisses ont diffusé, fin novembre, ce film décapant.
Le réalisateur et amoureux du Mali, Jacques Sarasin, a toujours en tête, comme un prisme qui aide à comprendre le pire et à le dépasser, les analyses de Joseph Stiglitz, le prix Nobel d’économie pourfendeur des ravages de la mondialisation, auquel il a consacré un documentaire percutant en 2009 sur Arte.
A Bamako en effet, le diagnostic est alarmant. Le Mali, pays aux ressources naturelles abondantes et riche en potentiel humain, est aujourd’hui ravagé par les dérives d’un pouvoir corrompu, d’une mondialisation libérale débridée…et d’une islamisation rampante pas si rampante que cela. Quitte à donner tort aux “experts” et journalistes français qui, sous l’étroit contrôle des militaires présents au Mali, ne veulent pas voir la réalité.
Jacques Sarasin, lui, n’est pas du genre à lâcher prise et à céder aux clichés vus de Paris. D’où “ce retour à Bamako”, une passionnante ballade en minibus au coeur des méfaits de la mondialisation malheureuse et à l’écoute des Maliens ordinaires.