Les anciens travailleurs de la compagnie Air-Mali-, qui a déposé le bilan après le coup d’Etat de 2012,- revendiquent le reliquat de leurs droits de licenciement et la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale.
Dans une correspondance en date du 4 décembre dernier, les anciens employés d’AIR – Mali SA, regroupés au sein du Groupement des Professionnels Aéronautiques au Mali (GPAM) interpellent le ministre des Transports, Baber Gano, sur le drame psychologique et économique qu’ils vivent depuis la fermeture unilatérale de leur société, à la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012. La Société nouvelle AIR MALI (SN-AIR-Mali – SA), faut-il le rappeler fait partie des dizaines d’entreprises qui se sont émoussées dans le tourbillon de la crise multidimensionnelle qu’a connue le Mali en 2012.
Les doléances contenues dans cette lettre gravitent autour de trois points essentiels : le payement du reliquat de leurs droits de licenciement, leur redéploiement comme prévu dans la lettre de licenciement qui leur avait été remise par le conseil d’administration de l’entreprise et la création diligente d’une nouvelle compagnie aérienne, au sein de laquelle, ils seront prioritaires à l’embauche. Ces doléances tombent au moment où une nouvelle compagnie aérienne est annoncée dans le ciel malien pour reprendre la place de la SN AIR – Mali SA. Il appartient au ministre Baber Gano d’examiner avec attention la requête de ces travailleurs compressés. En tout état de cause, les anciens de la SN AIR-Mali SA sont des professionnels expérimentés. Et cela pourrait être un atout de taille pour la nouvelle compagnie en gestation.
Dans la même correspondance, le GPAM demande la réaffectation de l’ancien avion présidentiel, le Boeing 727, acquis par l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré. Selon le Groupement la remise en service pour exploitation commerciale de l’ancien appareil avec son équipage technique et commercial, constitué de personnel local, pourra augmenter la flotte de la nouvelle compagnie. Ces professionnels se disent prêts à servir et espèrent que leur cri de cœur fera échos au sommet de l’Etat.
Pour rappel, selon le GPAM, suite aux événements de mars 2012, la direction de la compagnie SN Air Mali sous l’impulsion de son partenaire du Groupe Aga Khan avait proposé dès le 18 octobre 2012 un plan de restructuration. Mais celui-ci, n’a pas été retenu. Ainsi, trois (3) mois après, le Conseil d’Administration du 11 décembre 2012 a décidé de mettre en sommeil la compagnie pendant neuf(9) mois.
Et à la surprise générale, du personnel, ils ont décidé de liquider la compagnie. Conséquences : la vente aux enchères de ses biens, le transfert des aéronefs et de leurs pièces de rechanges au Burkina, l’exploitation des avions sous immatriculation non malienne et l’organisation des vols conjoints avec Air France. Aujourd’hui, la question qui taraude tous les esprits est de savoir : qui a profité la somme issue de ces cessions de biens ? Car selon les membres du GPM, le département des transports n’a jamais, à ce qu’ils sachent reçu de rapport à cet effet de la part du président du Conseil d’Administration, l’ancien ministre des Affaires étrangères du président ATT. Or celui-ci était censé représenter l’Etat du Mali au sein du Conseil d’administration de la compagnie. Les anciens travailleurs d’Air-Mali trouvent aussi paradoxal que le directeur général de ladite compagnie, qui était jusqu’alors seul travailleur à demeurer en poste, soit désigné plus tard patron d’Air Burkina. Laquelle compagnie utilise désormais les équipements de SN AIR – Mali SA. Selon eux, il est temps que le ministère des Transports tire les choses au clair.