L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont promis, le mercredi dernier à Celle-Saint-Cloud, en France, une enveloppe de cent trente millions (130) d’euros en soutien aux forces du G5 Sahel. La sécurité du Sahel : un enjeu mondial.
« Le Mali est une digue, si elle rompt, l’Europe sera submergée », le président en exercice du G5 Sahel, Ibrahim Boubacar Keïta, tire ainsi la sonnette d’alarme, dans les colonnes de l’hebdomadaire internationale, Jeune Afrique. Cette inquiétude du président IBK est partagée par ses homologues du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron. Sur invitation de ce dernier, une rencontre de haut niveau s’est tenue le mercredi dernier à Celle-Saint-Cloud, en France. Elle a mobilisé autour de la table, les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Idriss DébyItno du Tchad, le Mauritanien, Mohamed Abdoul Aziz, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et d’autres dirigeants du monde. Face à l’urgence sécuritaire, la coalition sahélienne, épaulée par Emmanuel Macron cherche des financements pour sa force antiterroriste. A l’issue de cette rencontre de Paris, l’Arabie Saoudite a promis une enveloppe de 100 millions d’euros et les Emirats Arabes Unis, 30 millions d’euros, soit 130 millions d’euros au total. Quelques mois avant, les pays membres du G5 se sont engagés à hauteur de 50 millions, l’Union Européenne 50 millions d’euros, la France 25 millions d’euros et les Etats Unis d’Amérique, 60 millions de dollars. Les pays membres du G5 Sahel et leurs partenaires espèrent mobiliser le reste des 450 millions d’euros nécessaires à l’opération en février prochain à l’issue d’une conférence des donateurs prévue à Bruxelles.
« C'est donc une réunion très opérationnelle et concrète que nous avons conduite aujourd'hui avec des réorientations, des engagements très concrets, la volonté d'aller plus loin encore sur le plan financier », s’est réjoui le président français Emmanuel Macron. Mais pour lui, tout comme pour les chefs d’Etat du G5 Sahel, le temps presse et il faut agir vite pour venir à bout du péril terroriste dans le Sahel. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, s’inquiète lui, d’éventuelle arrivée des combattants islamistes de Syrie ou d’Iraq.
« En ce qui nous concerne au G5 Sahel, nous sommes conscients que le temps nous est compté, nous sommes conscients qu'avec ce qui s'est passé au Moyen Orient, avec la fin de la guerre en Syrie, il y aura un reflux vers nous et nous ne souhaitons pas que ce qui n'a pas été engrangé par certains au Moyen Orient le soit dans le Sahel », a-t-il prévenu. Avant d’ajouter : « je viens de dire l'urgence aujourd'hui à faire en sorte que notre force G5 Sahel aboutisse rapidement à des résultats concrets dans sa lutte contre le terrorisme ». Si les Etats membres du G5 Sahel et la France sont assez déterminés pour en découdre avec la coalition terroriste du Sahel, ils restent toujours confrontés au problème de financement. Le compte est encore loin des 450 millions d’euros estimés pour le déploiement effectif des 5000 éléments de la force conjointe entre les frontières des cinq pays. Mais avec le peu de moyen dont il dispose, le G5 Sahel a déjà mené ses premières opérations dans le fuseau centre, la zone la plus complexe. A savoir le triangle Mali, Niger, Burkina Faso. Dans cette zone, les groupes armés sèment la terreur et règnent en maîtres.
Mines, embuscades, attentats à la voiture piégée, les militaires maliens, burkinabés, nigériens, et les forces internationales de ‘’Barkhane’’ et de la MINUSMA y sont régulièrement pris pour cibles. L’opération ‘’Serval’’ de janvier 2013 a certes libéré les régions occupées du Mali, mais le problème sécuritaire s’est paradoxalement empiré pour s’étendre au Niger et au Burkina Faso. Il urge donc de sauver le Sahel pour éviter un naufrage collectif.