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Enseignement supérieur : La mauvaise gestion compromet les acquis de l’Université de Ségou
Publié le samedi 16 decembre 2017  |  Nouveau Réveil
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La 5ème session de l’Université de Ségou (US) s’est tenue à un moment ou l’établissement universitaire se trouve dans une situation économique dramatique.

À en croire nos sources, les caisses sont vides. Désespérément vides. Conséquence : la rentrée académique repoussée, les professeurs fonctionnaires et permanents ont menacé d’aller en grève pour non paiement d’arriérés de salaires.



De nos jours, l’Université de Ségou est un des services publics de la région voire du Mali qui ne cesse de défrayer la chronique de par la gestion calamiteuse de ses ressources humaines et financières. Et ce n’est pas la nomination du Pr Souleymane Kouyaté, vice- recteur du Pr Abdoulaye Traoré, recteur relevé, qui mettra fin à ces pratiques d’outre-tombe qui y ont cours.

Depuis sa création, l’Université de Ségou (US) fait face à une mal gouvernance de la part de ses responsables qui dépasse tout entendement. L’éthique et la déontologie sont foulées au pied au profit du vol à outrance, de la corruption, la magouille, la prostitution intellectuelle, les guerres d’intérêt et de clans. Aucune politique digne de ce nom pour promouvoir l’essor de cette belle initiative du gouvernement malien qui mérite d’être fortement saluée.

Pilotage à vue

Avec l’arrivée du Pr Souleymane Kouyaté à la tête du rectorat de l’US, l’on se croirait ailleurs que dans une structure universitaire au regard du désordre, du laisser-aller et laisser-faire qui rythment le quotidien de ce service. Et pour avoir à «se gaver le ventre» avec eux, bénéficier d’une promotion ou d’une formation quelconque, il faut appartenir à un clan.

La tension est palpable entre certains travailleurs qui bénéficient de tous les avantages tels que primes, formations, carburant, cartes téléphoniques alors que d’autres sont traités comme le cheveu tombé dans la soupe. Des commissions de travail sont créées toutes les semaines avec les mêmes personnes, juste pour se faire les poches avec les fonds PADES, de la Banque mondiale et du Projet Niche. Une commission étant rémunérée à 100.000 F CFA par personne.

Les finances au rouge

La Banque mondiale et les Pays-Bas, à travers le Fonds Niche, appuient fortement l’Université de Ségou à travers des financements. Mais à quoi servent réellement ces appuis se demandent certains fonctionnaires ? Si ce n’est que pour entretenir les chefs, nous ont-ils lancé ! Chacun des responsables qui siègent dans le comité de pilotage se retrouve avec une bonification de 500.000F CFA par mois en plus du salaire et des avantages liés au poste. Une mission d’un de ces projets à Bamako coûte 300.000F CFA par responsable. N’allez surtout pas dire en ville que vous travaillez à l’US pour qu’on vous monte les enchères !

Et au moment où certains fonctionnaires attendent avec impatience les salaires du mois de décembre 2017, ceux de l’Université de Ségou sont toujours dans l’attente de leurs émoluments du mois de novembre 2017. Et ce, dans l’indifférence totale du rectorat. Et le hic, c’est que les contractuels de cette structure ont été payés depuis le 15 novembre. Un responsable du service des finances nous a confié que la ligne de crédit de fonctionnement est au rouge depuis bientôt deux mois. Cela s’explique par les nombreuses missions des responsables et agents, les permanentes commissions de travail et la surfacturation des heures supplémentaires qui engloutissent une part importante du crédit.

En outre, l’absentéisme du recteur constitue un véritable facteur de blocage de l’administration de l’US. En effet, il est connu de tous que depuis sa nomination, il a passé rarement une semaine pleine dans son bureau à Ségou. Avec son vice-recteur et d’autres chefs de service, ils sont régulièrement en mission à Bamako ou à l’extérieur. Et des missions de deux semaines ou plus et sans impact, confie un agent. Le seul objectif inavoué est de se tailler le maximum de frais de mission. « Il arrive des fois où tous nos chefs sont en mission. Et pour narguer les jeunes, ils nous disent : votre tour viendra, nous nous irons à la retraite bientôt. En octobre, nos salaires ont pris du retard, ce mois-ci, c’en est trop » s’est plaint un agent de l’US.

En attendant, c’est toujours le clanisme qui est la règle à l’Université de Ségou et le secrétaire général, le Dr Métaga Coulibaly, la 3ème personnalité de la structure et non moins ancien syndicaliste du SNESUP, est un des animateurs de tout le désordre qui règne au rectorat.

Cyrille Coulibaly
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