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Que sont-ils devenus ? Assitan Touré dite Yaoundé : Tel mari, telle épouse !
Publié le samedi 16 decembre 2017  |  Aujourd`hui
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Pour la première fois, nous parlons d’un couple dans votre rubrique préférée ” Que sont -ils devenus ? “. Ils ont une passion commune, le Djoliba AC, et le destin les a unis pour le meilleur et pour le pire. Il s’agit de Seyba Coulibaly (notre précédent héros) et Assitan Touré dite Yaoundé. Ils ont fait carrière ensemble à la même période dans le même club, le Djoliba AC, l’un en football, l’autre en basket ball. Après leur mariage en 1981, ils ont rejoint la France trois ans plus tard. Nous avons fait un saut dans leur foyer. Vous l’aurez compris, Assitan Touré ” Yaoundé ” est notre héroïne du jour. L’enfant de Bamako-Coura Bolibana (famille Sourakala à une concession de la famille de Bréhima Traoré dit Allah ka Bourama, cette autre légende du football malien) revient sur son parcours, tout en faisant un clin d’œil sur sa vie de couple dans l’hexagone. Mais, question préalable : Comment leurs destins se sont-ils croisés pour aboutir à un mariage ? Yaoundé se souvient de sa première rencontre avec l’ancien international du Djoliba, Seyba Coulibaly. La réponse au tout début de cet article. Bonne lecture !

J’ai commencé le basketball à la Renaissance, une équipe de Ouolofobougou. On s’entrainait à l’école fondamentale de Bolibana, sise au Badialan I. Un soir, par le pur hasard, Seyba et son ami sont venus assister à notre séance d’entrainement. Je ne sais pas comment parmi toutes les joueuses, j’ai pu faire balancer le cœur de Seyba. Après l’entrainement, il m’a abordée et nous avons échangé. Très sincèrement, à l’époque, j’étais très jeune et je ne pensais qu’au basketball. Mais Seyba ne s’est pas du tout découragé. Nous avons gardé le contact. Finalement, nous nous sommes mariés en 1981″.



De son vrai nom Assitan Touré, Yaoundé n’est pas née à la période de la fameuse CAN de Yaoundé 1972 où les Aigles ont atteint la finale. Mais c’est une de ses tantes, en provenance du Cameroun, qui lui a apporté un tee-shirt floqué de “Yaoundé 72”. Elle portait ce tricot pour aller aux entrainements. Un encadreur, qui ne maîtrisait pas son nom, l’appelait toujours par le surnom “Yaoundé”, au moment de faire le classement. Les joueuses lui emboitèrent le pas et finalement Yaoundé est devenu son sobriquet.

Un an de suspension…pour le Djoliba

C’est en 1976 qu’elle a intégré le Djoliba, après avoir purgé une année de suspension. Joueuse de la Renaissance de Ouolofobougou, elle décida de jouer au Djoliba, suite à une rencontre qui avait opposé son équipe aux Rouges de Bamako. Ce jour-là, elle était fascinée par la classe de Salamata Maïga dite Bébé. Ce qui créa en elle l’envie de transférer au Djoliba AC. Déjà engagée avec la Renaissance, elle accepta de prendre une année de suspension. L’essentiel pour elle était d’évoluer au sein de la génération dorée du Djoliba, auprès des Salamata, Adiza Maïga et Penda N’Diaye dite Pinpin. Ce qu’elle réussira facilement grâce à son courage, ses qualités et surtout son sérieux. Son parcours au Djoliba sera couronné par une coupe du Mali et cinq (5) titres de champions.



Il faut reconnaitre que son temps au Djoliba a coïncidé avec ces joueuses qui avaient des qualités. Comme Yaoundé aussi savait où poser les pieds, pour avoir commencé le basketball dès le bas âge, cette chance lui a permis d’avoir sa plume pour écrire avec cette génération l’une des belles pages de l’histoire du basketball du Djoliba AC.

Certes à l’époque, le sport au Mali n’avait pas encore connu ces retombées fulgurantes pour ses pratiquants, mais dans la plupart des cas, les sportifs ont bénéficié d’une notoriété et des relations qui continuent de servir certains d’entre eux.

Notre héroïne fait partie des sportifs qui sont reconnaissants vis-à-vis du basketball malien. Pour son cas précis, c’est grâce à la discipline qu’elle a pu décrocher un diplôme. Tiécoro Bagayoko, grand fan du Djoliba, a payé deux ans d’études pour elle dans un collège où elle a validé un diplôme. Munie de ce sésame, le général Mamadou Coulibaly la fit embaucher à l’Office des postes et télécommunications.

Du Djoliba à l’AS Lila, 24 ans de carrière

Femme courageuse et ayant évolué dans un giron où la médiocrité était bannie, Assitan Touré confirmera ses talents par sa sélection en équipe nationale en 1976. Son mariage avec Seyba Coulibaly, six ans plus tard, l’éloigna momentanément du plancher. Retenons qu’en tant que Aigle dame, elle a participé à trois championnats d’Afrique féminins et à plusieurs tournois de la zone II du Cssa.

Un an après son mariage, Yaoundé reprit du service au Djoliba. Mais d’après elle-même, les critiques du doyen Demba Coulibaly l’obligèrent à mettre définitivement un terme à sa carrière. En effet, notre défunt chroniqueur de l’Ortm comprenait mal qu’une femme mariée puisse continuer à pratiquer le basketball, alors qu’elle avait autre chose à gérer dans son foyer. Ayant tourné le dos à sa passion, le basketball, un autre problème était venu troubler sa tranquillité dans le foyer. Les trois ans de mariage ne lui avaient pas permis d’avoir un enfant. Ce problème crucial et déterminant dans la vie en couple l’avait contrainte à se rendre en France au mois de mars 1984 pour des traitements appropriés. Quelques mois après, son mari, également en fin de carrière au Djoliba, l’avait rejointe. Aujourd’hui, ce problème est résolu, le couple a quatre enfants. Ceux-ci ne sont pas d’accord que leurs parents ont été de grands joueurs, voire des champions, dans le temps. A chaque fois qu’ils leur parlent de leur parcours au Djoliba et en équipe nationale, la progéniture se précipite sur Google pour chercher l’histoire de leurs géniteurs. Mais en vain ! La technologie n’avait pas encore connu une telle révolution en Afrique.

Une fois le problème d’enfant résolu, Yaoundé, par l’intermédiaire d’un de nos compatriotes, reprit les entrainements avec une équipe de niveau régional, AS Lila. Elle avait encore des notions pour relever le défi d’un nouveau challenge qui venait de s’offrir à elle. Sa venue dans ce club a créé un changement dans le management. AS Lila est parvenue à atteindre le niveau supérieur et les dirigeants finiront par procéder à d’autres recrutements pour maintenir l’élan de leadership suscité par la venue de Yaoundé.

En 2000, l’âge commençant à se faire sentir, après avoir monté une équipe des benjamins et des minimes, Assitan Touré dite Yaoundé décida maintenant de rompre définitivement avec le basketball. Aujourd’hui, elle dit s’occuper de son mariage et de l’éducation de ses enfants.

Cependant, elle est toujours de cœur avec le basket au pays : “Je suis handicapée par deux facteurs qui ne permettent pas d’avoir des ambitions pour le basketball malien. Cela fait plus de trente ans que j’ai quitté le pays. Donc je n’ai aucun repère, auquel il faut ajouter la distance. Sinon, je suis de très près l’évolution du basketball malien. J’étais à Bamako lors du dernier Afrobasket Women que notre pays a abrité. L’occasion était bonne pour moi d’être tous les jours avec les joueuses de ma génération : Guinto, Pinpin, Sali Dembélé, Waraba 10 et autres. Le basketball fait partie de notre vie. Donc, nous ne pouvons pas être en marge de la discipline”.

Face cachée de la rubrique

Nous tenons à rassurer nos fidèles lecteurs que nous accordons une attention particulière à leurs critiques, suggestions et observations, concernant la rubrique “Que sont-ils devenus ?”. Parce que la direction du journal est persuadée que sa survie et sa notoriété sont liées à l’intérêt que les lecteurs lui accordent. Ce témoignage est consécutif aux différents coups de fil que nous avons reçus. Un Malien résidant à New York, aux Etats Unis, du nom de Bamadou Diallo, a joint votre humble serviteur au téléphone. Durant une quarantaine de minutes, il nous a entretenus en donnant de nouvelles pistes assorties de propositions concrètes. Malgré la distance, il dit être un fidèle lecteur de la rubrique.

Cet autre lecteur estime qu’il ne faut pas se limiter aux seules disciplines du football et du basketball. A tous, nous disons merci, tout en leur exprimant notre profonde gratitude. Le choix porté jusque-là sur les anciennes gloires de ces deux disciplines n’est pas fortuit. Il relève de la disponibilité de nos héros. Sinon cela fait des mois que nous cherchons deux athlètes de l’Usfas qui ont marqué leur temps. Ils se sont tous les deux distingués avec l’Usfas à travers les compétitions nationales et internationales, et surtout lors des cross-countries de la mairie de la Commune III, juste avant la chute du régime de Moussa Traoré. L’un est garde, l’autre est gendarme. En ce qui concerne le premier, quand nous l’avons connu dans les années 1980, il logeait au camp des gardes en face de l’école Franco-arabe de N’Tomikorobougou et portait le grade d’adjudant. Tamashek de son état, il doit être à la retraite aujourd’hui. Par deux fois, nous avons fait le tour des logements sociaux de Niamana et de Yirimadio, sans pouvoir le localiser. La personne qui semble le connaitre n’a pas pu nous dire exactement à laquelle des cités de logements sociaux il habite.

L’autre est gendarme, il se prénomme Djibril. Il était le seul véritable rival du champion du Mali, l’ex ministre (des Sports) Adama Koné. La dernière fois où nous l’avons vu c’était en 1992, lors du procès crimes de sang. Il avait en charge la sécurité des anciens dignitaires. A l’époque, il était lieutenant ou capitaine.

La rubrique “Que sont-ils devenus ?” s’intéresse à toutes les couches. Pour preuve, des héros non sportifs sont déjà passés dans nos pages, à l’image de Djibril M’Bodge, Baba Djourté et Sokona Gakou. Egalement, sur nos tablettes, des anciens diplomates, ministres, fonctionnaires, opérateurs économiques, artistes, artisans et autres.

Que les uns et les autres soient rassurés, la direction du journal prendra en compte leurs préoccupations et posera toujours des actes allant dans le sens de leur satisfaction. O. Roger Sissoko

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Complément d’informations

Suite à notre article sur Seyba Coulibaly, dans le numéro précédant de votre journal préféré, nous avons reçu la réaction de l’intéressé pour un complément d’informations. Seyba remercie particulièrement la Femafoot pour son implication dans l’organisation du jubilé de notre compatriote Cheick Fanta Mady Keïta. Les mêmes remerciements s’adressent à Alou Wane, ancien international malien résidant en France, à Abdel Kader Sangho dit le Saint du Comité national olympique et sportif et à Mme Fatim Sangaré de la commission d’organisation dudit jubilé.

Dans la même foulée, Seyba Coulibaly, l’auteur de 36 buts en une saison, marque sa reconnaissance à l’endroit de son père adoptif, Namakan Keïta, pour tout ce qu’il fait pour lui.

O.R.S.
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