La participation de l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali (ANGESEM) à la COP 23, en Allemagne à Bonn du 10 au 16 novembre 2017 a été salutaire ; car en plus du lobbying réussi par la Directrice Générale, Mme Sangaré Assian Sima, elle a permis de mettre la structure en contact avec certains partenaires potentiels pour son développement.
Forte d’une cinquantaine de personnes, la délégation malienne était conduite par Mme le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Keita Aïda M’Bo. Elle était constituée des représentants des services techniques, de la société civile, des Institutions de la République : Assemblée Nationale, Haut Conseil des Collectivités, Conseil Economique, Social et Culturel ; d’anciens Ministres, des ONG.
Deux sites ont abrité les activités de cette année à Bonn ; il s’agit de Zone Bula et de Zone Bonn où se trouvaient les stands d’exposition.
Le mardi 14 novembre 2017, l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali a diffusé un magazine sur les réalisations de la structure et les expériences acquises dans le traitement des eaux usées et a fait une présentation sur deux projets.
Pour la Directrice Générale de l’ANGESEM, la COP 23 présentait un double objectif pour sa structure : donner plus de visibilité à travers les expériences avérées dans le traitement des eaux usées au Mali, mais aussi faire un clin d’œil aux potentiels partenaires pour le financement de ses projets.
Pour cela, le magazine réalisé a été diffusé dans le pavillon du Mali. Ce magazine fait le point des différentes réalisations de l’ANGESEM de sa création à nos jours.
Dans le magazine en question, les missions de l’Agence, les réalisations, les difficultés rencontrées et les perspectives sont expliquées et commentées par la Directrice Générale et les Chefs d’Antennes au niveau régional. Les témoignages des responsables des collectivités et des usagers ont été recueillis. Il a été apprécié et salué par l’assistance composée de représentants des Institutions de la République du Mali, des services techniques et associations, des partenaires et de nombreux invités.
La diffusion de ce magazine a été suivie par la présentation de deux projets ficelés sur la mise en œuvre des schémas directeurs d’assainissement des villes de Kayes et de Bamako par la Directrice Générale de l’Agence.
Pour la Directrice Générale, le développement des infrastructures d’assainissement des eaux usées est une contribution forte au développement socio-économique du pays.
En milieu urbain, l’accès à l’eau potable a permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie de nos populations. Cependant, le drainage des eaux pluviales et surtout la gestion des eaux usées demeurent une problématique importante pour l’Etat et pour les collectivités.
Les enjeux liés à cette gestion font régulièrement l’objet de débats publics autour des questions récurrentes de la réglementation et du financement des services et des infrastructures d’assainissement, en un mot de la gouvernance du secteur et de la planification des investissements.
Aux grands maux, les grands remèdes
D’une année à l’autre, les impacts des changements climatiques sur le régime de nos cours d’eau sont de plus en plus perceptibles et se posent avec acuité dans nos villes au risque de compromettre leurs capacités d’autoépuration.
Au-delà de la réduction croissante de nos réserves d’eau douce, le déversement, au quotidien, des eaux usées, sans traitements appropriés, devient de plus en plus inquiétant. Il affecte l’ensemble des nappes aquifères et augmente par conséquent la vulnérabilité et la précarité des populations. C’est pourquoi, dans une perspective de correction et d’adaptation à ces nouveaux défis, la mise en œuvre des Schémas Directeurs d’Assainissement constitue une réponse et une contribution forte à la résolution de cette problématique environnementale. L’objectif visé est de rendre nos villes plus conviviales à travers la mise en œuvre de solutions permettant d’une part, de développer l’accès aux ressources, de les préserver et de les renouveler ; et d’autre part, de renforcer la confiance et la coopération entre les acteurs (Etat, collectivités, secteur privés, etc.) pour la création de valeurs à la fois financière, sociale et environnementale.
En bloc, il s’agit de réduire les impacts des actions anthropiques sur le milieu de vie. Pour la ville de Bamako, le schéma prévoit 3 phases :
La Phase 1 qui est de 5 ans (2017, 2018, 2019, 2020, 2021) s’élève à 36 milliards et porte sur le développement des Infrastructures d’assainissement. Ainsi, elle prévoit le traitement des boues de vidange, avec à l’appui, l’achat d’une trentaine de camions aspirateurs. S’y ajoute, le remplacement et/ou l’amélioration d’environ 28 000 systèmes autonomes.
Également, la Phase 2 sera exécutée en 5 ans (de 2022 à 2026) pour une enveloppe globale de 50 milliards. Ici, il sera question du renforcement des capacités et appui aux structures d’intervention du Projet. Cette phase envisage le début de réalisation des STERU principales ; le début du déploiement des réseaux collectifs et le raccordement des populations en 2026.
S’agissant de la Phase 3 qui portera sur la Gestion et Coordination du Projet, elle sera de 5 ans (de 2027 à 2031) pour un montant total de 50 milliards. Elle sera la poursuite de réalisation des STERU principales.
Le coût global du projet est estimé à près de 31,251 milliards de FCFA, au taux de l’UC de juin 2016, dont 24,751 milliards de francs CFA (part de la BAD) et environ 6,5 milliards de francs CFA, part Gouvernement du Mali (dédommagement des investissements réalisés sur les sites de construction d’ouvrages du projet).
Signalons que la Banque Africaine de Développement a déjà mis à disposition 25 milliards de FCFA pour la 1 ère phase du projet.
Concernant le schéma directeur d’assainissement de la ville de Kayes, pour les populations, les services administratifs, les hôpitaux et les centres de soins, les établissements scolaires et les unités artisanales et commerciales de la zone et, de manière plus diffuse, la ville entière et ses environs 208 440 concessions seront branchées et 2 765 970 m3/an d’eaux usées seront traitées à l’horizon de la tranche prioritaire. Le coût des travaux s’élève à 27, 612 milliards FCFA.
D’énormes impacts prévisibles sur le développement socio-économique des villes de Bamako et de Kayes
Sur le plan de la valeur agro-écologique, l’impact environnemental est inestimable. En plus de protéger les sols et les ressources en eaux, à l’horizon du programme, ce sont près de 250 000 m3 d’engrais naturels qui sortiront des installations de traitement d’eaux usées et des gadoues. Un vrai produit de substitution à l’urée dont le Mali, pays d’agriculture est grand consommateur. En effet, sur le plan agronomique, cet engrais bio est de loin préférable à l’urée en raison de son caractère hygroscopique et qui a tendance à acidifier les sols.
Sur le plan de la Valeur économique, une source de revenu très appréciable pour l’économie de ces villes.
Sur le plan sanitaire, il faut noter la réduction des maladies d’origine hydrique. Une contribution forte à la préservation de la santé et à l’amélioration de la qualité de vie de nos populations.
En matière de création d’emploi, environ 100 emplois directs seront créés. Près de 200 emplois indirects et 1500 emplois saisonniers dans chacune de ces villes seraient générés par les circuits privés de commercialisation de ce type de produit très apprécié dans l’agriculture.
À l’issue de la présentation du projet, la Directrice Générale de l’ANGESEM, Mme Sangaré Assian Sima, a lancé un appel vibrant aux partenaires techniques et financiers pour s’ajouter à la BAD, afin de boucler le financement de la tranche prioritaire de la ville de Bamako et pour financer le projet de la tranche prioritaire de la ville de Kayes.
C’est ainsi que la Directrice Générale a reçu les félicitations de l’assistance surtout des représentants de l’Assemblée Nationale et d’anciens ministres de la république.
En attendant, les présentations de la Directrice générale de l’ANGESEM ont suscité un intérêt auprès de certains partenaires qui ont déjà pris un rendez-vous. Il s’agit du représentant de Via Water au Mali, de H2FLOW du Canada et de GLOBAL MECHANISM d’Allemagne. Du coup, l’ANGESEM gagne un jackpot pour l’assainissement au Mali