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Boubacar Tandia, président de la commission d’organisation de la JIA 2017 : “Consommer le Made in Mali est un acte citoyen”
Publié le samedi 16 decembre 2017  |  Aujourd`hui
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Les lampions se sont éteints sur l’édition 2017 de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA) couplée à un Salon sur le “Made in Mali”. Ce qui a permis à nos industriels d’exposer leurs produits pendant une semaine au Parc des expositions de Bamako et de cogiter sur le devenir de leur secteur d’activités à travers un panel. Boubacar Tandia, le président de la Commission d’organisation désignée par l’Organisation patronale des industriels (Opi) nous livre ses impressions, à travers un entretien exclusif.

Aujourd’hui-Mali : En tant que président de la Commission d’organisation de la JIA 2017, êtes-vous satisfait du travail accompli par votre Commission ?



Boubacar Tandia : Je suis très satisfait du travail accompli par tous les industriels du Mali et surtout par les membres de la Commission d’organisation que je remercie au passage. C’est un travail d’équipe qui a été effectué et ensemble nous pouvons nous réjouir d’avoir relevé le défi de l’organisation. C’est l’occasion pour moi d’exprimer ma gratitude à l’Organisation patronale des industriels qui m’a fait confiance et au ministre du Développement industriel pour son engagement et son dévouement et aussi à ses collaborateurs avec qui nous avons passé de bons moments car ils sont restés disponibles pour nous aider à réussir l’organisation de cette édition de la JIA.

Mes remerciements vont aussi aux sponsors et aux partenaires pour leur contribution de qualité. Mais comment ne pas aussi remercier spécialement le président du Cnpm, le grand-frère que nous appelons affectueusement Coulou et l’autre grand-frère qui est président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf Bathily, pour leur soutien et accompagnement. C’est aussi le lieu de décerner un coup de chapeau à l’Agence Spirit Mc Cann qui a prouvé, une fois de plus, que l’on peut compter sur elle pour réussir ce genre de manifestations.

Mais ma plus grande satisfaction, c’est le grand intérêt que nous ont manifesté les autorités au plus haut sommet de l’Etat. Effectivement, malgré son calendrier chargé, le chef de l’Etat a tenu à être présent à la cérémonie d’ouverture et surtout, il a pris le temps de visiter tous nos stands afin d’avoir une meilleure idée des offres de produits de nos entreprises industrielles.

Et quels enseignements tirez-vous de cette JIA 2017 ?

Ce fut une très bonne occasion pour les acteurs du secteur industriel de se retrouver pendant quelques jours pour échanger et surtout pour discuter sérieusement sur leurs préoccupations, disons même leur avenir pour proposer des solutions. Les industriels que nous sommes, avons démontré qu’à chaque fois que nous sommes unis, nous obtenons de très bons résultats dans ce que nous entreprenons.

Il faut remarquer qu’au niveau de l’Organisation patronale des industriels (Opi) que préside si bien Cyril Achcar, nous avons l’habitude de faire parvenir aux autorités et même aux partenaires des pistes de solution à chaque fois que nous soulevons un problème lié à nos activités. La JIA 2017 n’a pas dérogé à cette tradition car elle nous a permis, après le panel qui a eu un franc succès, de produire des réflexions débouchant sur des propositions de pistes d’action pour booster l’industrie malienne.

Par ailleurs, le Salon du Made in Mali a été un cadre idéal de promotion des produits du secteur industriel qui a montré son savoir-faire.

Les industriels sont sortis de cette JIA vraiment requinqués et personnellement j’ai foi en l’avenir de l’industrie malienne au vu des engagements des acteurs du secteur, des partenaires et surtout de l’Etat qui a manifesté sa ferme volonté de nous accompagner pour que l’Industrie puisse jouer le rôle de levier du développement économique de notre pays.

Avez-vous l’impression d’avoir été entendu par les autorités du pays et les populations ?

Au vu de ce que j’ai dit tantôt, je pense très bien que oui. Non seulement les autorités ont très bien entendu les industriels qui ont toujours bénéficié d’une oreille attentive du président de la République et de son gouvernement, mais ce qui est remarquable, c’est l’engagement et la détermination de leur part à développer l’industrie malienne. C’est pourquoi, l’Opi par la voix de son président, Cyril Achcar, a rendu un vibrant et solennel hommage au président de la République qui a démontré une fois de plus qu’il est et reste aux côtés des industriels du Mali pour les accompagner à réaliser son vœu, celui de voir nos matières premières et produits agricoles exploités sur place, au lieu d’être exportés pour nous revenir sous forme de produits finis. Le président de la République n’a jamais cessé de le dire et il nous appartient maintenant, à nous industriels, de relever ce défi avec son soutien et celui de tout le gouvernement.

Il faut aussi remercier le ministre du Développement industriel, Mouhamed Ali Ag Ibrahim, qui ne ménage aucun effort pour traduire par son engagement et sa passion, sous les directives du Premier ministre, la vision du bon devenir de l’Industrie malienne exprimée par le chef de l’Etat.

Nous pensons aussi que les populations nous ont entendus car elles sont venues pour visiter nos stands et prendre conscience que le Made in Mali est une réalité en mesure de répondre au consommer malien. Nous comptons surtout sur votre efficacité, vous de la presse, pour faire la promotion du consommer malien.

Et les partenaires dont les Banques qui doivent vous accompagner ?

Dieu merci, les industriels et les banquiers entretiennent de bonnes relations. Même si nous estimons que les Banques peuvent encore mieux faire dans le financement de l’économie en général et de l’industrie en particulier. C’est ce que nous leur avons toujours fait comprendre et à l’occasion de cette JIA clôturée par un Panel sur l’Ecosystème de l’industrie malienne, un des thèmes-phares concernait le financement de l’industrie. Ce fut l’occasion d’un dialogue constructif entre les professionnels des industries et le secteur bancaire et financier et nous pensons avoir amélioré la compréhension mutuelle, après l’identification des contraintes et des pistes d’action. Ce sont d’ailleurs des échanges à faire souvent pour mieux avancer car les banques ont besoin de nous et nous aussi, nous comptons sur elles. Dans ce cas, il faudrait trouver les voies et moyens de s’investir dans une collaboration mutuellement avantageuse.

Un appel à lancer aux autorités ?

D’abord les remercier pour la grande attention prêtée au secteur industriel et leur dire que nous prenons acte des différents engagements qui ont été pris et qui nous enchantent. Nous savons que dans leur application des difficultés ne manqueraient certes pas, compte tenu de notre appartenance à un ensemble sous régional, voire régional, mais c’est ce qui doit les pousser à redoubler d’efforts pour mieux nous faire tirer profit de ces grands ensembles.

C’est en signant les accords et conventions que nos autorités doivent tenir compte de la continentalité de notre pays car comme ne cesse de le dire si bien le président de l’Opi, avec l’application de beaucoup de ces dispositions communautaires qui nous défavorisent, nous industriels des pays de l’Hinterland, nous sommes alors comme des boxeurs de 50 kg devant affronter sur le même ring des boxeurs de 100 kg. Ce qui n’est pas normal. Mais nous avons confiance en l’avenir car la volonté des autorités étant manifeste, nous pensons que les objectifs seront atteints. De toute façon, notre soutien à leurs initiatives en ce sens, lorsque ce sera nécessaire, ne fera pas défaut.

Et que dites-vous aux Maliens ?

Je leur demande d’avoir confiance en leurs unités industrielles implantées par des fils du pays pour contribuer au développement économique de notre nation. Il faut que les Maliennes et les Maliens parviennent à comprendre qu’en achetant des produits venus de l’Extérieur alors qu’ils sont fabriqués sur place, ils contribuent à appauvrir leur pays pour enrichir des industriels de l’Etranger. C’est donc un acte citoyen que de consommer le Made in Mali car c’est une sorte de contribution à l’œuvre d’édification d’une économie nationale prospère et performante. Là également, je demanderai à vous, professionnels des médias, de jouer votre partition en termes d’information, d’éducation et de communication, pour que les gens comprennent que le changement de comportement est nécessaire afin que nous puissions compter sur nous-mêmes et aller ensuite de l’avant.

Réalisé par Amadou Bamba NIANG

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