SociétéArrêtés pour complot : le capitaine Mamadou Alassane, l’élève inspecteur Souleymane Doukara, Djénéba Marie Sacko acquittés par la Cour d’assises
Publié le lundi 18 decembre 2017 | L’Indicateur Renouveau
La Cour d’assises a acquitté le capitaine Mamadou Alassane Maïga, l’inspecteur Souleymane Doukara, son épouse Djénéba Marie Sacko, accusés pour complot contre le gouvernement en son audience du vendredi 15 décembre 2017. Cette tentative de coup d’Etat avait défrayé l’actualité en janvier 2015.
Elégamment vêtus d’un Bazin marron, le capitaine Mamadou Alassane, très affaibli, Souleymane Tounkara en Bazin blanc et Djénéba Marie Sacko vêtue d’un tissu Wax ont comparu devant la Cour d’assises pour répondre de l’infraction complot contre le gouvernement.
Les accusés ont été fixés chacun sur son sort. Le président de l’audience a reproché à Mamadou Alassane Maïga d’avoir planifié sur un papier les différentes options pour fomenter un coup d’Etat contre le régime en place.
La première option consistait à intercepter le président de la République sur le chemin du conseil des ministres. La deuxième visait à l’arrêter sur la route de la mosquée. La troisième option était celle de l’élimination du président de la République.
Quant à Souleymane Doukara, il comptait lui seul arrêter le président, et avait promis avoir la capacité d’obtenir son arrestation. Djénéba Marie Sacko, épouse de Maïga, avait promis d’héberger le président de la République une fois l’opération réussie.
Les accusés, à commencer par le capitaine Mahamane Alassane Maïga, qui a eu la parole en premier, ont nié en bloc le fait à eux reproché.
La libération d’Amadou Haya Sanogo
“Monsieur le président, ce dossier est complexe. Ce n’est pas tous les jours qu’ont fait face à ce genre de dossier, il s’agit de l’Etat et de l’équilibre de l’Etat”, a introduit le procureur dans ce procès.
Et un avocat de répliquer “Monsieur le président ce dossier est simple, mais la seule conviction qui l’anime ce qu’il est vide et bâclé, car il n’y a pas d’éléments qui vous permettent d’entrer en voie de condamnation contre nos clients”.
Pour le procureur, Mamadou Alassane Maïga est redevable au général Amadou Haya Sanogo, c’est la raison pour laquelle il voulait faire un coup d’Etat pour le libérer. Tout comme l’inspecteur Doukara, parent proche de l’ancien putschiste.
Les avocats ont souligné que les visites chez Amadou Haya Sanogo sont publiques et le procureur le sait. “Il s’est rendu chez lui dans le cadre professionnel plusieurs fois. Un coup d’Etat n’est pas un coup d’éclat ni un coup de gueule”, a entonné Me Rokiatou Makadji.
Interrogé sur les motivations de sa visite chez Amadou Aya Sanogo à Sélingué, le capitaine Mahamane Alassane Maïga a répondu par cette phrase d’une voix affective : “Haya c’est plus qu’un ami, c’est un frère. C’est un devoir moral pour moi de rendre visite à Haya”, a-t-il poursuivi.
Le représentant du ministère public a réaffirmé que ce procès n’est pas celui de la Sécurité d’Etat. Et pourtant les quatre avocats des accusés ont mentionné dans leurs plaidoiries avec insistance les traitements inhumains et dégradants et les sévices, les menaces dont leurs clients ont été victimes à la SE.
Selon Me Fané, ils étaient enchainés 52 jours et détenus arbitrairement 7 mois sans être présentés à un juge. Mais aussi lorsqu’ils se sont présentés devant le juge d’instruction ; ils étaient menottés en présence d’un élément de la Sécurité d’Etat en violation de la procédure pénale, enchaînera-t-il.
Un procès marathon au cours duquel le public a eu droit à des envolées lyriques et à des démonstrations juridiques de la part des avocats de la défense et du représentant du parquet. Au finish, la Cour a déclaré les accusés non coupables de l’infraction “complot contre le régime”.