Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à l’origine de tous les malheurs qui frappent notre pays depuis plus d’un an et le groupe dissident d’Ançar Eddine du fuyard Iyad Ag Ghaly, pompeusement appelé Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), seraient actuellement en pourparlers très avancés pour une fusion.
Du moins si l’on en croit les responsables du MNLA, il s’agit ni plus ni moins que d’une absorption du MIA par le MNLA à travers une fusion totale. Du côté MIA, on ne semble pas avoir la même compréhension des démarches en cours. Car, pour eux il ne s’agit que d’un rapprochement. Fusion ou rapprochement, MNLA ou MIA pour le citoyen malien c’est bonnet blanc-blanc bonnet.
En effet, comme aux premières heures du déclenchement des hostilités contre l’armée malienne dans le Nord du pays en janvier 2012, ces groupes ne constituent en réalité qu’un et un seul. Pour des raisons d’humeurs et à la faveur de circonstances jalonnant toutes les rébellions, certains peuvent s’habiller aujourd’hui sous le couvert de MNLA pendant qu’hier ils étaient tous Ançar Eddine, Mujao et Aqmi.
Cependant, les deux mouvements sont d’accord sur un fait : plus de 300 combattants issus du Mouvement islamique de l’Azawad participent désormais à la sécurisation de la ville de Kidal, dans le Nord du Mali, avec les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad.
Pour le reste, les analyses divergent : selon le MNLA, il s’agit d’un ralliement sans condition des jeunes en armes du MIA, sous la pression de la population et de l’amenokal (chef traditionnel) de Kidal. Ils auraient rejoint le MNLA par vagues successives depuis plus d’un mois, après le retour au sein du MNLA de deux colonels de la rébellion. Mais le MNLA affirme qu’il n’accueillera pas tous les dirigeants du MIA dans la mesure où certains seraient restés proches des islamistes.
Les chefs du MIA eux, ne parlent pas de ralliement, mais de travail en commun, avec un commandement militaire conjoint. Un rapprochement dans l’intérêt de Kidal, pour être unis lors des négociations avec le gouvernement malien, dit-on au MIA. D’ailleurs, toujours selon le MIA, les deux mouvements prépareraient un congrès commun. Une affirmation totalement rejetée par le MNLA.
Dans tout ça c’est le sort réservé aux pauvres populations de Kidal prises en otages par ces bandits qu’il faut déplorer. D’où l’urgence, pour les autorités de la transition, de mettre fin sans délai à cette récréation qui n’a que trop duré.
En effet, selon le président de la République lors d’une de ses nombreuses sorties médiatiques pour ne pas dire grand-chose, il rappelait à ce sujet que « dans l’ordre de progression normale préalablement établi par l’état-major des forces armées maliennes, nos soldats ne devraient être à Kidal qu’aux environs du 26 février dernier, n’eut été l’intervention de l’armée française à travers l’opération Serval ». Plus de 2 mois après cette déclaration, Kidal échappe toujours au contrôle de l’armée malienne. La ville et une bonne partie de la région sont abandonnées aux mains des criminels du MNLA et leurs acolytes du MIA et autres.
La semaine dernière, au cours de la conférence de presse hebdomadaire, le directeur de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa), le colonel Souleymane Maïga, promettait à son tour le déploiement des soldats maliens en appui aux forces de la Misma à Kidal au plus tard le 15 mai prochain. Pour se faire, l’Etat-major serait en train d’installer une base logistique à Gao en vue d’un assaut imminent sur la localité.
Faut-il croire à cette autre profession de foi après celle du président de la République par intérim ? En tout cas, le plus tôt serait le mieux. Le peuple est fatigué des multiples provocations et de l’irrévérencieuse arrogance du MNLA. Il faut vite débarrasser le Mali de ces apatrides renégats afin que notre pays retrouve pour de bon la quiétude, la stabilité et la paix en vue de consacrer tous les efforts possibles à son développement harmonieux.