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IBK et Soumi : fenêtre sur des millions qui font tant jaser !
Publié le mardi 19 decembre 2017  |  le Figaro du Mali
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© aBamako.com par A S
Le Président IBK a reçu le chef de file de l`opposition Soumaila Cissé à Koulouba
Le Président de la République, BK a reçu le chef de file de l`opposition Soumaila Cissé à Koulouba, le 3 Mars 2017.
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Le climat politique au Mali s’est subitement animé après les interviews exclusives qu’ont accordées le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta à ‘’Jeune Afrique’’ et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé à ‘’Ouverture Media.’’ On ne s’en lasse pas de vivre à distance, par supports interposés, les flèches que se jettent un ex-premier ministre et celui qui occupait son département des Finances.
Bien sûr il s’agit de fonds de souveraineté qui s’ajoutent au salaire, aux indemnités, aux autres prises en charge telles que le logement, l’électricité, voyages, les frais d’hôtel et d’intendance à Koulouba, les véhicules et le carburant etc. Ceux qui font l’amalgame, nous glisse une source au sein du cabinet de l’opposition, n’auront qu’à écouter l’enregistrement audio vidéo sur «  SANS TABOU ». Soumaïla Cissé, dans la vidéo qui a été diffusée, insistait sur les affirmations : « : « Le président de la République touche 1,8 milliard de F CFA par an, soit 150 millions de F CFA par mois comme fonds de souveraineté. Le président de l’Assemblée nationale dispose de 360 millions de F CFA par an, soit 30 millions de F CFA par mois. Le Premier ministre empoche 900 millions de F CFA par an, soit 75 millions de F CFA par mois. Dites que c’est moi qui vous l’ai dit »
Le président dans Jeûne Afrique fait croire qu’on verse dans les poches du chef de file 500 millions et qu’il en dispose tranquillement. Ce sont des salaires et des cotisations qui se payent à l’INPS, aux impôts. Des loyers, des frais d’électricité et d’eau,  du carburant, des meubles pour équiper les bureaux, un cabinet comptable des entreprises pour le nettoyage et l’entretien. Aussi, il utilise son véhicule personnel comme véhicule de fonction alors que par la loi, il a rang de ministre.
Peut-être, disent beaucoup de maliens que la polémique intéresse, la stratégie n’a pas fonctionné. Les 500 millions devaient servir à museler celui qui est vu, par le régime surtout, comme principal adversaire du président. Ces deux qui ont montré à la face du Mali et du monde leur volonté de dépasser les clivages personnels, optent déjà pour des tirs à balles réelles. Le virage de 2013 qui vu les deux amis s’embrasser, est oublié depuis longtemps. Cette fois-ci, c’est candidat contre candidat, attaques et ripostes pour le bonheur d’un peuple qui voit les barrières et les confusions se lever à jamais.

Pourquoi une telle polémique?
Le budget du chef de file est légal ce n’est pas un cadeau du pouvoir. Même légalité concernant celui du chef de l’Etat. En comparaison du budget de la présidence, qui est de 12 milliards et celui de la primature estimé au même montant, on se rend compte que des fonds sont mobilisés. Evidemment IBK fait de la charité, il intervient socialement, mais il fait également de la dilapidation. Toutes ces structures sont au cœur des actions sociales que soumettent des compatriotes quotidiennement à ces responsables politiques. Un appui, une contribution ou une corruption, toujours est-il que ces gestes proviennent de ces fonds de la République à tous les niveaux. Ce n’est pas la première fois que le président de l’URD évoque ces chiffres. En septembre 2016 il déclarait la même chose 

Dans nos investigations, il ressort qu’IBK, de 1993 à 2000, a fait passer ses fonds de souveraineté de 100 à 600 millions par an pendant que le Président Alpha Oumar Konaré n’avait  que 400 millions pour toute la période. C’est un montant qu’il n’a légalement aucune obligation de justifier. Ces montants avancés par un ancien ministre des finances, un ancien président de l’Uemoa, un potentiel président de la République doivent trouver l’interlocuteur approprié afin que les maliens soient convaincus ou non.

Cela signifierait qu’Ibrahim Boubacar Kéïta avait plus que l’ancien Président Alpha Oumar Konaré en fonds de souveraineté quand il quittait la primature. Rares sont les ministres qui ont renoncé à tout ce que leur département leur doit comme faveurs. Les factures, les frais de logements et autres rations alimentaires seraient assumés sur leurs fonds propres. C’est un exemple de bonne gestion et de gouvernance.

Que voulez-vous que la cellule de communication présidentielle vous réponde ? Ils ne sont au courant de rien, loin de ce qui se dit et qui se propage, qu’il soit vrai ou non.  Plus loin, nous sommes partis fouiner, comme d’habitude, à l’assemblée nationale. Aly Nouhoum Diallo avait ZÉRO FRANC comme fonds de souveraineté selon des sources très bien informées et crédibles.
Le premier président de l’ère démocratique au sein du parlement nous le confirme : « Mohamed Sacko dit Baby, est un malien intègre qui résistait aux tentations et aux influences des députés. Il me complétait vraiment », nous a confié Aly Nouhoum Diallo. Il nous a révélé que c’est après avoir quitté l’hémicycle qu’il a découvert l’existence d’un fonds destiné au président : « c’est un épicier de la politique, je ne me suis jamais mêlé des finances. Il existe encore de ces témoins qui peuvent mieux vous édifier, citant  Mamoutou Touré Bavieux, Ouali Diawara et Drissa Dembélé qui sont des financiers rigoureux », ajoute-t-il.

L’instauration d’une caisse noire à l’assemblée, selon un vestige de la démocratie, était venue d’une insistance d’IBK auprès d’Amadou Toumani Touré. Ce dernier avait favorablement répondu. C’etait la première fois au Mali que des fonds de souveraineté sont alloués à un président de l’assemblée nationale d’un montant de 25 millions par mois, ce qui faisait 300 millions par an. Aujourd’hui ces fonds de souveraineté s’élèvent à 30 millions par mois d’où les 360 millions par an. Personne parmi nos interlocuteurs n’a pu nous défendre le contraire. Un élu de la majorité s’est même emporté en ces termes : « Dites à    Soumaïla Cissé que si demain il est président de l’Assemblée, le même montant lui sera alloué. Je ne veux pas trop insister sur ces détails qui ne nous avancent pas. L’opposition a reçu 500 millions, c’est une première non Monsieur le journaliste ?»

Entre ces deux faux-ennemis (IBK et Soumi), les rivalités ne sont pas d’ordre financier car il se pourrait qu’ils aient forcement contresigné des chèques de la République.   Leurs antagonismes résident dans l’historique de morcellement d’une ADEMA encore au trône.
Ces assommantes révélations n’ont été contestées par aucune structure. Sur les réseaux sociaux, partisans des deux camps se vilipendent et se spécialisent dans des questions complexes de finances. Le fonctionnement du cabinet du chef de file est à l’actif du pouvoir en place, malgré l’énorme retard qui ne remet pas en cause la nécessité de ramener l’opposition hors de la rue. Certains mêmes avaient estimé qu’il s’agissait de bâillonner le patron des « Petits Messieurs ». Mais les maliens connaissent la sonorité de la trompette qui permet à Soumaïla Cissé de crier plus fort dans les oreilles de Koulouba.

C’est désormais un duel dans le jeu.  Entre IBK qui compte poursuivre son voyage et son frère Soumaïla  Cissé qui est convaincu de la passivité et de l’extrême faiblesse du Mandé Massa, le peuple sera le finisseur idéal d’une guerre démocratique où les uns et les autres mettent déjà en avant, les hypothèses de fraudes que les maliens sont décidés à combattre. Le chef de l’Etat même soupçonne ses éventuels d’organiser magistralement la tricherie.
ABC
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