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12ème Edition de la Migrance 2017: Quel modèle économique pour l’Afrique pour l’emploi des jeunes ?
Publié le mercredi 20 decembre 2017  |  Le Républicain
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© Autre presse par DR
Madame Aminata Dramane Traoré , ex ministre malienne de la Culture
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« Quel modèle économique pour le maximum d’emplois pour nos jeunes pour qu’ils soient plus obligés d’émigrer dans ces conditions et qu’ils ne se sentent pas obliger de se radicaliser. » tel est le thème de la 12ème édition de la Migrance 2017.

Organisé, le lundi 18 décembre 2017, par Mme Aminata Dramane Traoré dans le cadre de la célébration de la journée internationale sur la migration, cet espace d’échanges entre les intellectuelles, les artistes et la société civile se fixe comme objectif d’éveiller les consciences des africains sur les enjeux de la question migratoire. Selon l’initiatrice, Aminata D. Traoré, c’est la volonté de domination économique de l’Europe qui pousse l’Afrique dans cette situation : « Aujourd’hui, le racisme anti-noire prend de l’ampleur avec la montée des extrêmes droites. Il y a énormément de risques à voyager dans certaines conditions même si la mobilité est un droit. »

La présente rencontre a regroupé des artistes maliennes de renom, des intellectuelles dont l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko et des participants venus d’Afrique notamment du Sénégal, du Maroc et d’Europe dont l’Italie et la France. A l’entame de ses propos, l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré et non moins ancien ministre de la Culture a rappelé que ce cadre de réflexion est né, depuis plus d’une décennie, à la suite des refoulements des migrants africains de l’Europe. « Il y a 12 ans nous avons reçu les jeunes migrants refoulés du CMT Miria.

Depuis lors chaque année des artistes, des intellectuelles et des membres de la Société Civile se rencontrent pour faire le point de cette question migratoire. Cette question migratoire constitue un grand défi de l’époque dont notre pays est au cœur de cette problématique», a-t-elle indiqué. Et d’ajouter qu’en raison du poids des maliens de l’extérieur dans l’économie, de leur poids politique mais aussi du fait que le racisme anti-noire est en train de prendre de l’ampleur avec la montée des extrêmes droites.

Donc, fera-t-elle savoir, l’immigration a changé de nature car il y a énormément de risque à voyager dans certaines conditions même si la mobilité est un droit. « Aujourd’hui, la logique du système actuel voudrait que les marchandises voyages, que les capitaux circulent mais que les êtres humains ne circulent pas à moins qu’on les sélectionne ou l’on triche. Il y a les bons et des mauvais migrants. Malheureusement, il se trouve que les subsahariens constituent l’immense majorité des migrants qui ne doivent pas partir», a-t-elle regretté.

« L’Afrique est victime de sa richesse »
Pour Aminata D. Traoré, cet espace d’échanges a été créé pour transmettre un message d’espoir disant qu’en réalité les pays d’origine de ces migrants qui sont malmenés aujourd’hui sont immensément riches. En fait, a martelé l’altermondialiste, l’Afrique est victime de sa propre richesse : « nous sommes victimes de nos richesses. Nous ne voulons pas mendier notre place en Europe mais nous voulons des relations franco-euro-africaines plus juste.

C’est pourquoi nous avons au centre de la migrance 2017 des thématiques à savoir : Quel modèle économique ? Quel modèle de consommation que nous voulons créer des emplois ici en Afrique ? »

Selon elle, ce qui se passe actuellement est une défiance à l’endroit de nous-mêmes africains. Aujourd’hui, dira-t-elle, les jeunes et les femmes constituant la majorité de la population doivent changer leur regard sur leurs propres produits. « Si nous changeons notre regard sur nos propres produits, si nous nous efforçons pour avoir des produits de qualité au marché malien, au marché sous régional et au marché africain je vous assure que même ceux qui sont partis reviendront.

Mais nous nous sommes trompés de modèle économique. Même s’il y a une volonté politique mais tant que la population ne comprenne pas ces enjeux l’on ne s’en sortira pas», a-t-elle dit. Avant de signaler la nécessité pour les intellectuelles de cette question migratoire d’assumer leur rôle et leur responsabilité dans l’analyse de la situation. Il s’agit, selon elle, à travers cet espace d’adresser aux jeunes et aux femmes des messages pour leur faire comprendre que le monde à changer et que ce changement intervient suite à la volonté de domination économique de l’Europe.

Moussa Dagnoko
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