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Traités de voleurs, les chauffeurs routiers réagissent : « …les frais de dédouanement de 6 citernes disparaissent chaque semaine à Diboli »
Publié le mercredi 20 decembre 2017  |  Le Combat
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Les conducteurs routiers du Mali, regroupés au sein du Syndicat national des chauffeurs et routiers du Mali (SYNACOR), observent une grève illimitée depuis 48 heures. Ils exigent l’amélioration de leurs conditions de travail, l’arrêt des tracasseries routières et surtout le prélèvement illégal sur leurs salaires du prix des quantités de carburants qui s’évaporent au cours du transport.



À l’entrée de Bamako, Sénou, les camions en provenance de la Côte-d’Ivoire sont garés en file indienne. Les autres chauffeurs ont rejoint leurs collègues au siège du Syndicat national des chauffeurs et routiers du Mali pour appliquer la grève illimitée décrétée par le Syndicat. Dans son préavis de grève, déposé le 4 décembre dernier, le Syndicat revendique l’augmentation du salaire des chauffeurs routiers et l’arrêt des tracasseries policières et des prélèvements illégaux des frais de carburant évaporés sur leur paye.

«Nous, les chauffeurs routiers, avons trop de problèmes. Le premier est lié au salaire. Nous transportons vers le Mali tous les produits des ports des pays voisins. Mais, au Sénégal, par exemple, le salaire du chauffeur est de 200.000 francs CFA au même moment nous au Mali n’avons que 25.000 ou 50.000 tout au plus. Nous sommes aussi victimes de trop de tracasseries routières. Ce que nous regrettons aujourd’hui et que nous décrions c’est le manque d’application et de respect de la Lettre circulaire du Gouvernement sur le taux d’évaporation en ce qui concerne les produits pétroliers. Avec ces Experts, le Gouvernement a évalué ce taux d’évaporation sur le trajet Abidjan-Bamako à 600 litres et à 800 litres sur le trajet Dakar- Bamako. Le prix de ces 600 litres est remboursé aux pétroliers maliens par les raffineries. Mais, aujourd’hui, en plus du non-respect de la circulaire, les propriétaires de camions font payer ce taux de produits évaporés aux chauffeurs, ce qui est inconcevable », s’insurge Sékouba Diallo, Secrétaire Administratif du SYNACOR.

Pour ceux qui accusent les chauffeurs de « voler » le carburant, Sékouba Diallo, tout en verve, s’en défend : «Nous ne sommes pas des voleurs de carburants. C’est vrai que nous n’avons pas de gros salaire, mais nous arrivons à gérer nos familles avec les frais de routes que nous percevons, ce qui revient à nous priver nous-même tout le long de nos trajets. Un Douanier nous a une fois traités de voleurs. Je l’ai renvoyé au dernier Rapport du Vérificateur Général qui dit que, chaque jour, il y a six citernes de plus de 40.000 litres qui disparaissent sans laisser de traces de dédouanement à Diboli».



Le soutien des routiers du Sénégal

Pays continental, presque tous les produits acheminés au Mali le sont par la route. Présent au Mali au moment du déclenchement de la grève, le Secrétaire Général des Routiers du Sénégal est venu témoigner la solidarité de son organisation à la cause de leurs camarades maliens.

«Notre organisation qui est le Syndicat des routiers du Sénégal est solidaire du SYNACOR. Nous partageons les mêmes problèmes. Nous allons ensemble continuer à lutter pour trouver des solutions ; car, il faut le dire, les chauffeurs routiers ne sont pas des esclaves. Si ce ne sont pas eux, le Mali, un pays continental, ne vivra pas. Il faut, donc, les écouter», a conseillé Gora Khouma, Secrétaire Général des Routiers du Sénégal.

Débutés depuis le 22 décembre 2015, les pourparlers entre les chauffeurs routiers et le Gouvernement n’ont enregistré aucune note de satisfaction sur les 10 points de l’Accord convenu. Avec une capacité de stockage de 55.000 m3, les Maliens manqueront très bientôt de carburant si une solution n’est pas vite trouvée à cette grève illimitée.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT
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