Après la polémique suscitée par les 150 hectares octroyés au guide d’Ançar Dine, Chérif Ousmane Madani Haidara, par le Président de la République, les regards sont tournés vers l’ancien chef d’Etat ATT. Son retour est d’autant plus attendu qu’il donnera, à coup sûr, une occasion à l’opposition ou à la majorité d’en tirer un profit en vue des élections générales de 2018.
A la veille de l’élection présidentielle, les prétendants au fauteuil ne se privent plus d’occasion pour séduire l’électorat. En la matière, le président sortant, IBK, est passé maître. Il multiplie ces derniers temps des actes de bienfaisance, voire de générosité. Comme le père Noël, il s’apprête à accueillir son « jeune frère et ami » ATT, et offrir cet événement en cadeau de fête aux partisans de ce dernier. Ce serait le 24 décembre, si l’on en croit l’information donnée par Nouhoum Togo, le secrétaire à l’information du parti pro-ATT, le PDES.
Selon les proches d’IBK, c’est en grand rassembleur et en infatigable réconciliateur qu’il multiplie ces gestes de magnanimité. Mais pour ses adversaires, ces actes, qu’il s’agisse du don de 150 hectares à Haidara, de l’accord pour le retour d’ATT, des garanties données pour un traitement apaisé et digne de son rang d’ancien chef d’Etat, le pouvoir vise un seul objectif. Il cherche de façon effrénée des soutiens pour 2018. Même si Ousmane Chérif Madani Haidara a levé toute équivoque sur son intention de donner une consigne de vote.
Ce dernier a affirmé clairement qu’il n’a jamais donné une consigne de vote et qu’il ne le fera pas, soucieux qu’il est de rester neutre et d’avoir sa liberté de parole après. Quant à ATT, il est attendu par tous les deux camps. La majorité autour d’IBK pense, à tort ou raison, que sans son accord, ATT resterait en exil autant que durera le pouvoir d’IBK et, par conséquent, elle attend du vieux général le retour de l’ascenseur, c’est-à-dire l’appel à voter en faveur de IBK.
Quant à l’opposition, elle estime que si le retour d’ATT a été rendu possible, c’est grâce à son inlassable combat ; elle rappelle n’avoir jamais cessé de réclamer, au cours de ses manifestations, le retour d’ATT. Par ailleurs, des formations en son sein revendiquent clairement l’héritage d’ATT, comme entre autres, l’URD, le PDES, le FCD. Pour les partis politiques de l’opposition, toute autre option que celle d’un soutien ferme et sans ambages à l’opposition en 2018, pourrait être considérée comme une trahison, en tout cas comme une attitude incompréhensible.
En somme, le geste magnanime d’IBK pour le retour d’ATT est interprété par ses adversaires et une partie de l’opinion comme un signal fort de sa détermination à tout entreprendre pour rempiler en 2018.