La 13è Journée africaine de lutte contre le paludisme qui coïncide avec la 6è Journée mondiale consacrée à cette maladie sera célébrée demain. Le thème retenu cette année est « Investir dans l’avenir-Vaincre le paludisme ». En prélude à la journée, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), en collaboration avec ses partenaires (OMS et Save The Children), a organisé une conférence de presse sur la maladie qui fait tant de victimes sur notre continent. La conférence de presse s’est déroulée au siège de la représentation de l’OMS. Elle était animée par Cheick Oumar Coulibaly, conseiller chargé du paludisme à l’OMS, Klénon Traoré, directeur général du PNLP, et Ichiaka Sagara, chercheur au MRTC (un centre de recherche et de formation sur le paludisme).
Les autres conférenciers étaient Massambou Sacko, conseiller maladie à l’OMS, Mamoutou Diabaté de la Direction nationale de la santé, et Diaby Gassama, le président directeur général des établissements Bee Sago qui fournissent en moustiquaires imprégnées.
Dans une intervention liminaire, Massambou Sacko a donné quelques statistiques sur la situation épidémiologique du paludisme qui est une endémie majeure en Afrique. Selon l’OMS, le nombre de cas de paludisme dans le monde est passé de 233 millions en 2000 à 219 millions en 2011. Cette tendance au recul se confirme dans le nombre de décès liés à la maladie qui a aussi baissé de 985 000 à 660 000 décès pour la même période. Même si ces chiffres attestent des avancées enregistrées dans la lutte contre le fléau, il faut redoubler d’efforts pour maintenir le cap. Pour cela, les deux voies à suivre sont la prévention et la prise en charge efficace des malades.
Cheick Oumar Coulibaly a présenté la journée comme un rappel que la prévention et la lutte contre le paludisme nécessitent un investissement sur la durée et un engagement politique sans cesse renouvelé. Un autre conférencier, le Dr Klénon Traoré, a rappelé que le paludisme demeure un des motifs de consultation les plus fréquents dans nos établissements de santé. Ainsi en 2011, notre pays a recensé 1 961 070 cas suspects de paludisme. 2 128 décès étaient imputables au paludisme au cours de la même année.
Et s’il est difficile d’évaluer l’impact économique du paludisme sur les économies familiales, des estimations faites par des spécialistes de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) assurent que les pertes économiques se chiffrent à 72 milliards de Fcfa par an.
Les conférenciers ont entretenu les journalistes des différents aspects de la lutte contre le paludisme dont les stratégies efficaces de prévention. A propos justement de la prévention, l’une des nouvelles stratégies est la chimio prévention chez l’enfant. Cette stratégie est recommandée par l’OMS depuis plus d’un an maintenant. Le Dr Ichiaka Sagara du MRTC a expliqué que cette approche consiste à administrer des doses thérapeutiques de sulfadoxine pyrimethamine (SP) associées à l’amodiaquine (AQ) en période de haute transmission. Lorsqu’elle bien appliquée, cette stratégie peut réduire de 80% les indicateurs de paludisme (morbidité et mortalité).