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Abdoulaye Pona lors de la 5e session de l’assemblée consulaire de la chambre des mines du Mali : “Nous serons intraitables pour défendre la continuité, la survie et le rayonnement de notre institution consulaire”
Publié le samedi 23 decembre 2017  |  Aujourd`hui
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La Chambre des mines du Mali a tenu la 5e session de l’Assemblée consulaire le mercredi 20 décembre 2017. Venus des 8 régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal), les délégués étaient appelés à plancher sur le rapport financier de l’année 2017 et le budget de 2018. La cérémonie d’ouverture de la session était présidée par le Secrétaire général du ministère des Mines, Lamine Alexis Dembélé.

Rencontre statutaire, la 5e session de l’Assemblée consulaire a été une occasion pour le Président de la Chambre des mines, Abdoulaye Pona, de relater les difficultés durant 2017, qui, à ses dires, ont été meurtrières sur les sites d’orpaillage dans les trois régions minières du Mali. Il a regretté l’assassinat le 25 Novembre 2017 de leur collègue, élu délégué consulaire dans le cercle Kangaba, Mamadou Kanda Diawara, victime d’une lâche agression dans le village de Niawoulenin, à la frontière guinéenne. A Alamoutala, dans la région de Kayes, il y a eu trois éboulements en l’espace d’une semaine, avec un lourd bilan humain. Ces éboulements sont dus à l’activité en période d’hivernage, qui, selon un arrêté interministériel en date du 6 juin 2014, est interdite en cette saison.



Pour Abdoulaye Pona, le bilan de cette interdiction sur terrain reste mitigé. “Parce qu’en effet le tout coercitif, le tout répressif, a des limites. Et c’est pourquoi, à la Chambre des Mines, nous avons toujours privilégié le dialogue, la sensibilisation, la persuasion. Cette fois-ci, nous irons plus loin, en proposant un Programme de formation des orpailleurs maliens à des techniques modernes et / ou traditionnelles d’exploitation artisanale à moindres risques pour l’homme et pour l’environnement “, a-t-il prôné.

Des défis à relever

Parlant des défis à relever, le Président de la Chambre des mines dit qu’ils sont nombreux dans le secteur minier malien. Il a espéré que les sociétés d’orpailleurs et les sociétés minières arrivent à les gagner. “Parce, simplement, nous parlons tous les jours de ces défis entre nous, et aussi parce que cette année il y a eu deux fora majeurs auxquels la Chambre des mines du Mali a activement participé. Il s’agit des Etats généraux des secteurs minier et pétrolier du 27 au 30 juin 2017 et des JMP (Journées minières et pétrolières du Mali) du 21 au 23 Novembre 2017. A la Chambre des Mines du Mali, nous nous sommes appropriés toutes les résolutions et recommandations issues de ces deux fora et je vous invite, chers élus de la Chambre des Mines du Mali, à travailler d’arrache-pied à la mise en œuvre effective de ces résolutions et recommandations”, a-t-il souligné.

Il a assuré les délégués que la vigilance de la Chambre des Mines ne fera jamais défaut sur les questions et décisions qui engagent le secteur. ” C’est avec un œil critique et avec une détermination sans faille que nous participons à la relecture en cours des textes organiques et fondamentaux régissant la Chambre des Mines du Mali (Loi de création, Décret d’application et Arrêté). Au cours de cette relecture, nous serons intraitables pour défendre la continuité, la survie et le rayonnement de notre institution consulaire, à un moment où certains veulent se l’accaparer au détriment de ses acteurs, notamment nationaux. Parce que, simplement, je ne connais pas de pays qui se soit développé sans une forte implication et sans la promotion de ses propres citoyens. C’est pour cette unique raison, et vous comprendrez, que d’aucuns nous qualifient injustement aujourd’hui de Chambre frondeuse. Mais bon ! “, a-t-il regretté.

Appel du Président pour l’achat des cartes de membres

Le Président Abdoulaye Pona a rappelé aux délégués l’importance de la nouvelle carte d’adhésion mise en vente par la Chambre des Mines du Mali, conformément à ses textes de création (Loi, Décret, Arrêté). La cérémonie de lancement officiel de la campagne nationale de vente de ces cartes a eu lieu à Kangaba le 30 octobre 2017. “En tant qu’élus, je vous engage à tout faire pour la réussite de cette campagne. Est-il besoin de rappeler que, selon la loi malienne, les détenteurs de carte de membre sont électeurs et éligibles à la Chambre des Mines. Toute blague mise à part, s’il y en a donc parmi vous qui souhaiteraient venir ici à ma place, encore faudrait-il qu’ils aient acheté leur carte de membre de la Chambre des mines du Mali et qu’ils soient à jour de leurs cotisations annuelles”, a-t-il plaisanté. Il s’est déterminé pour la mise œuvre effective de la feuille de route de la Chambre des mines, surtout dans ses aspects relatifs à la création d’un plus grand nombre des couloirs d’orpaillage au Mali ; la mise en place de comptoirs d’achat d’or auprès de chaque couloir et la promotion d’une production aurifère dans le respect absolu des normes environnementales.

L’engagement de la Chambre des mines dans la protection de l’environnement

Le Président Pona a informé les délégués de l’initiative de la Chambre des mines en matière de protection de l’Environnement. En effet, la Chambre et ses partenaires ont décidé de mutualiser leurs efforts en vue de minimiser les impacts de la pratique de l’orpaillage sur les écosystèmes, ce conformément au contenu de la Feuille de Route de la Chambre des Mines du Mali. Et de telles initiatives seront partagées avec les deux autres régions minières que sont Kayes et Koulikoro.

Désenclavement des zones minières

Ambitieux de faire du secteur des mines un secteur de développement, le Président Abdoulaye Pona ambitionne de désenclaver les zones minières du Mali, qui restent, à ses dires, des déserts en termes d’infrastructures routières et ferroviaires. “Plus grave encore, il n’y a ni énergie ni eau, nécessaires à une exploitation optimale de nos ressources minières, nombreuses et diverses. Il faut que cela change ! Aussi, la Chambre des Mines du Mali, en accord avec l’Etat et ses partenaires, poursuivra la réalisation de ses projets de désenclavement des zones minières, à travers la construction de lignes de chemin de fer devant relier les zones de production aux zones de transformation et / ou de consommation”, a-t-il ambitionné, car, pour lui, ces projets ne sont pas au-dessus des moyens de la Chambre des mines. “Il suffit d’y croire. Nous, nous y croyons, et nous travaillons à un secteur minier malien encore plus bénéfique pour ses acteurs, pour l’Etat et pour les communautés”, a-t-il ajouté. Il a avoué qu’il été tombé sous le charme du Soudan, qui a déboulonné le Mali de sa 3e place de pays producteur d’or en Afrique et dont l’expérience l’a beaucoup inspiré. Il a informé les délégués du choix de la Chambre des Mines du Mali comme point focal pour l’organisation des “Journées du Mali au Soudan”, courant 2018, sous le thème : “Mines, Agriculture et Culture : enjeux et perspectives de coopération entre le Mali et le Soudan”.

Avant d’ouvrir la session, le Secrétaire général du ministère des Mines, Lamine Alexis Dembélé, démentira l’information selon laquelle il y a du pétrole au Mali. Il affirmera qu’il n’est pas sûr qu’il y en ait du pétrole. Mais, a-t-il précisé, il y a des bassins susceptibles d’avoir du pétrole. “Il y a des possibilités qu’il y ait du pétrole. Mais il faut une recherche approfondie pour le découvrir”, a-t-il dit, avant de regretter l’événement de Niawoulenin. Il a déclaré que le ministère des Mines a le devoir de réorganiser l’orpaillage au Mali pour sauvegarder l’environnement, menacé par le mercure et le cyanure.

Siaka Doumbia

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