En octobre 2017, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, avait mis à la disposition de l’AEEM un véhicule flambant neuf. De cet acte, ce que nous avions prédit vient d’être confirmé. En effet, dans notre édito intitulé « IBK/AEEM : Un véhicule pour tous les étudiants au lieu d’un étudiant, un ordinateur », nous avons écrit que cette donation risquerait de contribuer à la recrudescence de la violence en milieu scolaire et universitaire.
Dans l’après-midi du jeudi 12 octobre 2017, les membres de l’Association des Élèves et Etudiants du Mali (AEEM) ont été reçu par le Président Ibrahim Boubacar Keita. L’objectif était de mettre l’accent sur les maux dont souffre notre système éducatif. À l’issue de la rencontre, l’AEEM s’en ira avec un véhicule flambant neuf offert par le chef de l’Etat.
Suite à cela, la rédaction du journal ‘’Le Confident’’ avait manifesté ses inquiétudes, car craignait que cette situation ne va entraîner les étudiants à faire l’irréparable. Pourtant, juste deux mois après, l’histoire vient de nous donner raison. Un étudiant de la faculté des sciences et des techniques vient d’être froidement abattu par un autre pour des raisons dit-on de leadership.
Dans notre publication d’octobre dernier, nous avons attiré l’attention sur le fait que l’école malienne va de mal en pire. Que l’espace universitaire est devenu un champ de bataille entre les membres l’AEEM… Qui peut dire qu’on avait tort ?
En tout cas, l’assassinat du jeune étudiant de la FST, les dizaine d’étudiants blessés gravement, les nombreuses armes à feux, de coupe-coupe et d’autres armes saisies par la police sur la colline de Badalabougou sont autant de preuves pour dire que nos inquiétudes méritaient d’être prises en compte. Mais hélas, le mal est déjà fait.
Selon un internaute, l’arsenal de guerre retrouvée avec les étudiants, ne doit pas être une surprise quand on sait les dividendes que gagnent les membres du bureau de l’association des élèves et étudiants du Mali. ‘’Chaque étudiant rêve d’en faire partie pour s’en faire la poche. Qui n’a pas suivi la rencontre accordée par le Président Malien IBK au bureau avec à la sortie un véhicule. Les dessous de table que distribuent les politiciens et autres ministres sont exorbitants. Alors chers dirigeants maliens ne viennent pas verser des larmes de crocodiles car vous êtes les premiers responsables des agissements de l’AEEM’’, a-t-il écrit. Et ajoute que, quand on sème le vent on récolte la tempête. ‘’Nous sommes tous coupables de ce qui est advenu notre école. L’école malienne comme toutes les autres composantes méritent d’être repensées. Ce travail reviendrait aux professionnels de l’éducation’’ selon lui.
Plusieurs autres internautes se sont prononcés sur la question. Pour certains, l’AEEM doit tout simplement être dissout. Mais pour d’autres, c’est l’urgence d’un recadrage qui s’impose. En tout cas, au vu des enjeux économiques, il convient de rappeler que si rien n’est fait, le sang continuera de couler dans nos structures scolaires et universitaires. Qu’Allah nous préserve.