LA HAYE (Pays-Bas) - Les citoyens européens partis combattre au Mali pourraient être animés d'intentions terroristes une fois revenus dans l'Union Européenne, a averti jeudi le directeur de l'Office européen de coopération policière Europol.
"Nous nous préoccupons de la menace posée par ces gens au vu de la possibilité de leur retour dans l'Union européenne avec l'intention de commettre des actes de terrorisme", a assuré le directeur d'Europol Rob Wainwright, cité dans un communiqué à l'occasion de la publication d'un rapport annuel sur le terrorisme.
"A cet égard, les développements dans la région du Sahel sont particulièrement intéressants pour la situation sécuritaire en Europe", a ajouté M. Wainwright dans le rapport.
Un "petit nombre" d'Européens a rejoint des groupes terroristes dans le cadre du conflit au Mali, mais "l'intervention militaire internationale au Mali ayant commencé début 2013 pourrait attirer d'autres combattants potentiels issus de l'UE", a précisé Europol dans son rapport.
"Un certain nombre de citoyens français d'origine africaine ont été interpellés soit dans des territoires contrôlés par le gouvernement malien, soit dans des États voisins", selon la même source.
L'organisation européenne a en outre évoqué le départ, "ces dernières années", d'individus vers l'Afghanistan, le Pakistan, le Yémen et la Somalie, notamment, avant de se pencher plus spécifiquement sur la situation en Syrie.
"En 2012, il y a eu une claire augmentation du nombre de citoyens de l'UE qui se sont rendus en Syrie, et qui dans un certain nombre de cas combattent aux côtés de groupes associés au terrorisme d'inspiration religieuse", a indiqué Europol, selon lequel la Syrie était "la destination de choix pour les combattants étrangers en 2012".
Le Centre international des études de la radicalisation (ICSR) du King's
College de Londres avait estimé le 3 avril qu'entre 140 et 600 Européens
avaient rejoint la rébellion syrienne.
"Les troubles en Syrie et au Yémen, ainsi que le futur incertain des
paysages politiques égyptien et libyen ont eu un effet significatif sur la
manière dont les groupes terroristes présentent leur lutte et justifient leurs
actions violentes", a souligné Europol.
