A la veille du retour d’exil de l’ancien président Amadou Toumani Touré, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita avait souhaité de tout son cœur réserver un accueil digne et triomphal à son jeune frère.
Certainement ce souhait présidentiel a été exprimé sans compter sur la réticence de certains de ses collaborateurs qui ne souhaiteraient pas voir ATT fouler le sol malien après les événements du 22 mars. Malheureusement, au constat, ce vœu présidentiel n’a pas produit l’effet escompté.
En tout cas, ce dimanche à l’Aéroport international-Président Modibo Kéita/Sénou, après l’atterrissage de l’appareil qui ramenait ATT du pays de la Teranga, la mobilisation sur le tarmac ressemblait beaucoup plus à une activité de l’Association des élèves étudiants qu’au retour d’un ancien président de la République au bercail.
A peine, une cinquantaine d’éléments des forces de l’ordre et de sécurité réquisitionnés pour contenir une foule de dignitaires et d’admirateurs impatiente et parfois surexcitée. Il a fallu de véritables tractations entre le protocole de la République et la foule pour voir sortir le président ATT de l’avion après une vingtaine de minutes d’immobilisation.
Dès l’apparition du président ATT sur la passerelle, le tohu-bohu a pris le relais de l’encadrement de la foule. Conséquence : la foule a dicté sa loi à la ligne protocolaire prévue.
Sur place certains n’ont pas caché leur indignation. C’est le cas de ce membre influent du Parti du développement économique et de la solidarité (PDES) qui parle d’une organisation sabotée au plus haut sommet de l’Etat.
Le président du Parena, Tiébilé Dramé, a qualifié l’encadrement d’accueil du désordre. “Rien de sérieux, c’était de la pagaille tout simplement”, s’est-il indigné.