L’administration américaine avait fait preuve d’un certain scepticisme à propos de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien contre les rebelles. Elle est sortie de sa réserve, ce jeudi 25 avril, rejoignant ainsi l’opinion d’Israël, de la France et de la Grande-Bretagne.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Sortant de sa prudence d’il y a 48 heures, la Maison Blanche est maintenant prête à concéder que la Syrie a utilisé « à petite échelle » des armes chimiques. Dans une lettre adressée à trois sénateurs, l’administration américaine écrit que « la communauté du renseignement a conclu avec différents degrés de certitude que la régime de Bachar el-Assad avait eu recours à de telles armes », à base notamment de sarin.
La « ligne rouge » est-elle passée ?
Mais la Maison Blanche veut corroborer les preuves dont elle dispose pour le moment, avant de dire que la « ligne rouge » tracée par Barack Obama a été franchie par Damas.
Pour John McCain et nombre de républicains, cette « ligne » a été franchie et ils demandent à l’administration d’agir. Pas par le biais d'un envoi de troupes, bien sûr, mais par une aide renforcée aux rebelles, avec fourniture d’armes et l’imposition d’une zone d’interdiction de vol.
Ne pas réitérer les erreurs du passé
La Maison Blanche n’a toutefois aucune intention de prendre des mesures précipitées. Un haut responsable a certes déclaré - sous le couvert de l’anonymat - que toutes les options étaient sur la table, et donc l’option militaire également. Il a également noté, tout comme l’a fait la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qu’il fallait avant d’agir « être absolument certain » que la Syrie avait utilisé des armes chimiques, et ce « afin d’éviter les erreurs commises dans le passé ».