Le projet de révision constitutionnelle décidé par le président Ibrahim Boubacar Keita qu’il a finalement suspendu par « souci de paix et de concorde nationale », a été le principal sujet qui a dominé l’actualité politique au Mali en 2017.
Img : Rétrospective Mali 2017 : Le projet la révision constitutionnelle, l’actualité politique phare
Prévue par l’accord de paix pour créer notamment le Sénat, la seconde chambre du parlement, la révision constitutionnelle a été adoptée en début juin à l’Assemblée nationale. Mais l’opposition et une partie de la société civile ont opposé une résistance au référendum qui devrait valider la nouvelle constitution en juillet.
Des marches géantes ont été organisées dans un contexte très tendu. Les manifestants, qui se comptaient par milliers à chaque marche, regroupés dans la plateforme ‘’Antè A Banna’’, qui signifie « nous opposons un refus catégorique », sont allés jusqu’à donner un délai au président de la République pour retirer ledit projet de révision constitutionnelle sous peine d’appeler à la ‘’désobéissance civile.’’
Les opposants au projet lui reprochaient notamment de « contribuer à faire du Mali une monarchie ».
Certes ce délai a expiré, mais avant, et dans ce contexte très tendu, les chefs religieux et coutumiers sont allés demander au président d’écouter le peuple et de trouver une solution à la pomme de discorde qu’était devenu le projet de révision constitutionnelle.
Mais contre toute attente, le 18 août, dans un discours à la Nation, le président Ibrahim Boubacar Keita a annoncé qu’il sursoyait à son projet de révision constitutionnelle. Ce qui permit de décrisper l’atmosphère. Il motivait sa démarche par un « souci de paix et de concorde nationale. »
En 2017 donc, le Mali a échoué pour la troisième fois, après les tentatives avortées de 2000 et 2010, à réviser sa constitution du 25 février 1995 issue d’un référendum après la chute de la dictature et l’avènement de la démocratie dans le pays comme dans beaucoup d’autres pays africains à la même période.