Bamako - La ministre française des Armées Florence Parly est arrivée dimanche au Mali pour célébrer le Nouvel An avec des soldats de l'opération antijihadiste Barkhane, et elle s'entretiendra auparavant avec le président malien, dont le pays contribue à la force conjointe du G5 Sahel.
"Nous allons à la rencontre de nos soldats pour partager un moment de convivialité", a commenté Mme Parly, qui célèbrera le passage à la nouvelle année dans un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité. Quelque 4.000 soldats français sont déployés dans le cadre de Barkhane.
La ministre française discutera d'abord à Bamako avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) de la montée en puissance de la force conjointe du G5 Sahel, composée de soldats de cinq pays de la région (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), qui doit atteindre 5.000 hommes d'ici mi-2018.
"Nous avons un certain nombre de questions opérationnelles à régler", avant la tenue le 15 janvier à Paris d'une nouvelle réunion entre membres de la force conjointe et pays donateurs, a-t-elle déclaré à quelques journalistes voyageant avec elle.
"Il faut qu'on ressorte de la réunion du 15 janvier avec une feuille de route très précise", a-t-elle insisté, en évoquant notamment le calendrier des prochaines opérations au premier semestre 2018.
Un sommet se tiendra également le 23 février à Bruxelles afin d'augmenter le nombre de donateurs. Avant cette date, "il n'est pas impossible que l'Arabie Saoudite organise une réunion pour essayer d'obtenir des financements complémentaires", selon Mme Parly.
Jusqu'ici, Ryad a promis d'apporter 100 millions d'euros à la force conjointe du G5 Sahel, les Émirats arabes unis 30 millions, l'Union européenne 50 millions et des États-Unis 60 millions de dollars (sous forme d'aide bilatérale). Les besoins initiaux de la force ont été évalués à 250 millions d'euros. S'y ajoutent des coûts récurrents évalués à 60 millions d'euros par an.
La visite de Mme Parly intervient au lendemain de la nomination d'un nouveau Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maiga, après la démission surprise de l'ensemble du précédent gouvernement, à sept mois de l'élection présidentielle.
"Ce changement de gouvernement a vocation à permettre l'ouverture d'un dialogue plus large, c'est ce que le président IBK sait qu'il doit faire car c'est une condition sine qua non du retour progressif à une situation stable au sein du Mali. Aujourd'hui ce n'est pas le cas", a commenté la ministre française des Armées.