A la très longue liste de prétendants au fauteuil présidentiel en 2018, vient de s’ajouter un homme d’une carrure exceptionnelle : Dr Hamadoun Touré. Une Alliance dénommée « KAYIRA » vient d’officialiser ses intentions pour le palais présidentiel. C’était la semaine dernière à Bamako.
Si sa date de déclaration officielle de candidature n’a rien à voir ni avec le retour de l’ex chef d’Etat ATT, ni avec la nomination de Soumeilou Boubeye Maiga comme premier ministre, le Dr Hamadoun Touré, vient tout de même enrichir le récurrent débat politique autour de la succession du président Ibrahim Boubacar Kéita dont la gestion semble faire l’objet de commentaires divers.
D’ailleurs, à peine arrivé, le nouveau prétendant, donne un signal fort et déclare solennellement que sa « candidature se justifie par l’échec du président IBK qui dit avoir soutenu en 2013. Sur les plateaux de la chaine « Africable » ce Dimanche, le Dr Hamadoun Touré a démontré sa maitrise des sujets brulants au Mali. De l’école à la question sécuritaire, le Dr Touré a apparemment choisi les mots qu’il faut pour faire commerce facile avec l’électorat.
Dénonçant la politisation de l’espace scolaire et universitaire et la perversion des acteurs, le candidat Touré estime qu’il est impératif de faire une adéquation entre la formation et l’emploi. Pour lui, il n’est pas trop tard pour redresser l’éducation au Mali et partir à l’assaut des Nations émergentes comme le Rwanda.
Par rapport à l’emploi et à la lutte contre le chômage, Dr Touré croit dur comme fer que l’industrialisation est une très bonne et même la meilleure arme contre ces fléaux qui minent la société malienne.
« Il ne faut pas perdre espoir. Nous avons un potentiel inestimable qu’il faut simplement mettre en valeur. Nous avons des ressources nécessaires pour faire de ce pays une Nation où il fait bon vivre » a-t-il ajouté. Sur un ton sec et d’un regard foudroyant, il aborde la fameuse question de justice sociale : « Comment comprendre que des gens qui n’ont jamais travaillé circule dans des grosses cylindrées et deviennent arrogants ? C’est pas possible ». Nous serons intransigeants envers des gens qui profitent de la faiblesse de l’Etat. Il promet d’inscrire dans ses priorités la lutte contre la corruption et envisage de traquer la mauvaise gouvernance par tous les moyens.
Par rapport à la question sécuritaire, le Dr Touré est apparu très amer. « Comment comprendre que nos généraux soient en train de boire du champagne dans d’autres pays dont les ressortissants viennent mourir pour eux ici, dans leurs pays? C’est simplement inadmissible et révoltant » c’est presqu’en ces termes que le candidat s’est exprimé visiblement déçu de la gestion des ressources humaines des forces armées et de sécurité du Mali.
Avec des arguments aussi abondants et une densité intellectuelle exceptionnelle, le Dr Touré pourrait bien marquer et séduire les maliens en 2018.
N’ayant jamais servi dans l’administration publique malienne, donc à l’abri des incriminations de magouille ou de corruption, il apparait aujourd’hui comme un homme nouveau, une nouvelle tête, ce dont a besoin aujourd’hui le Mali pour créer la rupture.
A quelques mois des échéances électorales, il traine un seul handicap majeur qu’il va falloir surmonter très vite : Il n’est pas bien connu des Maliens.