La Charte de la renaissance culturelle africaine est un document de 7 pages approuvé lors de la première conférence des ministres africains de la Culture de l’Union africaine (UA), les 13 et 14 décembre 2005 à Nairobi (Kenya). Elle vise à affirmer la dignité des Africains, le fondement populaire de leur culture, promouvoir la liberté d’expression, la démocratie culturelle, un environnement propice permettant aux peuples africains de maintenir et renforcer le sens et leur volonté de progrès et de développement.
La Charte en question entend aussi préserver et promouvoir le patrimoine culturel africain, combattre et éliminer toutes les formes d’aliénation, d’exclusion et d’oppression culturelle, partout sur notre continent. Le texte encourage la coopération culturelle entre les États africains membres en vue de renforcer l’unité africaine, à travers l’usage des langues africaines, la promotion du dialogue des cultures et valorise la culture africaine.
Premier pays à ratifier la Charte, le Mali a été suivi en 2006 de 11 Etats africains que sont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Bénin, le Burkina, le Cameroun, le Congo, l’Éthiopie, le Niger, Nigeria, le Sénégal et le Tchad.
Dans la perspective de sa mise en œuvre, le Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (RAPEC), en collaboration avec l’UNESCO, a organisé en 2011 au Togo, le premier Congrès panafricain sur le rôle de la culture dans le développement de l’Afrique.
Ces assises avaient fortement recommandé de dédier le 24 janvier de chaque année à la célébration de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA).
En prélude à ce grand rendez-vous culturel, programmé pour les 23 et 24 janvier prochains, la Commission nationale d’organisation de la JMCA et le RAPEC ont co-animé une conférence, jeudi à la Maison de la presse, pour expliquer les grandes lignes et le déroulement de la manifestation.
Le président de la Commission nationale d’organisation de la JMCA, Adama Samassékou, ancien ministre de l’Éducation de base, et fondateur du RAPEC, et John Dossavi, étaient les principaux conférenciers
La Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, a expliqué Adama Samassékou, est un concept militant pour une forme nouvelle, juste et réaffirmée du panafricanisme défendu par le Mali. Ce concept qui est une initiative du RAPEC, regroupe les ministres africains en charge de la Culture, les acteurs culturels et scientifiques, la société civile, et les institutions culturelles et de langues et la diaspora africaine.
L’évènement ambitionne le rayonnement de la riche culture africaine, sa créativité et son apport aux autres cultures. Outre les promoteurs et les entrepreneurs culturels africains, la JMCA permettra d’accompagner et valoriser la diaspora et les initiatives de divers talents, a précisé l’ancien ministre.
Il a rappelé que le Mali fut le premier à ratifier la Charte et que notre pays tient à jouer un rôle dans le processus de sa mise en œuvre. Notre pays entend faire de l’évènement un levier pour une véritable campagne de plaidoyer et de sensibilisation des autres États membres de l’UA qui tardent à ratifier le document.
Ouverture du Village panafricain, conférence inaugurale, panels thématiques sur la Charte dans les écoles et universités, diffusion de messages des personnalités du « monde de la culture », visite de stands et de sites touristiques, musique, cinéma, théâtre, mode, danse, humour et gastronomie sont programmés. Les thématiques qui seront développées ont trait à la diversité culturelle et linguistique, la culture comme levier du développement économique, la contribution de la culture, la construction du citoyen panafricain mais aussi la construction d’une passerelle dynamique entre les afro-descendants et la diaspora.
John Dossavi pense que l’Afrique doit découvrir davantage sa culture. Tout en qualifiant la Charte de signal fort pour les Africains, M. Dossavi et expliqué que l’Afrique trouvera sa respectabilité à travers la culture. Il a enfin soutenu que le bonheur et l’espoir de la jeunesse africaine passaient forcément par la culture.
Un représentant de l’UNESCO dans notre pays, Pierre Saye, a pour sa part relevé que la culture est au centre de toute existence humaine avant de s’appesantir sur la nécessité de préserver nos langues nationales et locales qui font le socle de notre culture.