BAMAKO - Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré vendredi qu’"il ne peut pas y avoir deux armées maliennes" et que le "dialogue" doit permettre de régler le cas de Kidal, ville du Nord-Est contrôlée par la rébellion touareg qui refuse la présence de soldats maliens.
"Il est évident qu’il ne peut pas y avoir deux armées maliennes. Mais, dans le cas précis, pour recouvrer l’intégrité territoriale de Kidal - si on peut utiliser ce terme - il faut le dialogue. Il n’y aura pas de partition" du Mali, a déclaré M. Le Drian lors d’une conférence de presse à Gao, plus grande ville du nord du Mali.
"Il faut donc que le dialogue reprenne, le dialogue qui permet au Mali de recouvrer sa souveraineté dans le respect des uns et des autres", a-t-il affirmé.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui réclame une large autonomie du Nord malien qu’il nomme "Azawad", contrôle la ville de Kidal et refuse toute présence de l’armée malienne. Les troupes françaises et tchadiennes assurent la sécurité de la ville.
"C’est une visite d’abord à Gao pour féliciter les troupes françaises, pour leur engagement, leur professionnalisme, leur faire part de la fierté de la nation. Je suis venu aussi dire que la mission se poursuit et que la France restera le temps qu’il faudra" au Mali, où elle opère contre les groupes islamistes, a dit le ministre français, arrivé jeudi à Bamako.
Il s’est ensuite rendu au Niger, l’un des pays les plus engagés dans la force africaine au Mali, la Misma, où il s’est entretenu avec le président Mahamadou Issoufou.
M. Le Drian a de nouveau insisté sur la nécessité d’une élection présidentielle au Mali en juillet, un calendrier qui inspire cependant des doutes à de nombreux observateurs et même à des responsables maliens des élections.
"Il faut qu’il y ait des élections au Mali au mois de juillet, c’est une question de crédibilité. Un pays qui retrouve sa souveraineté ne peut pas continuer à avoir des instances dirigeantes qui ne soient pas légitimes", a-t-il lancé.
"C’est incontournable, le président Issoufou partage mon sentiment et le président (malien par intérim) Dioncounda Traoré l’a redit hier (jeudi). La France est très attachée à cela et il faut tout faire pour que ça se déroule ainsi", a-t-il ajouté.
Sa visite intervient alors que l’armée française a commencé à se désengager après trois mois d’intervention pour démanteler les islamistes armés qui avaient pris le contrôle du nord du pays. La France compte sur la Misma et l’ONU pour prendre le relais.
Le Conseil de sécurité a autorisé jeudi la création d’une force de maintien de la paix de 12.600 Casques bleus pour le nord du Mali, qui doit incorporer les troupes de la Misma, notamment les soldats nigériens qui ont été, après les Tchadiens, les plus engagés aux côtés de l’armée française.
Le ministre français de la Défense est arrivé vendredi soir au Tchad, dernière étape de sa visite.