La crise sociopolitique et sécuritaire est venue exacerber les difficultés d’accès des ruraux aux services financiers. Et, compte tenu du caractère particulier du secteur agricole, on constate un faible attrait des institutions financières pour le milieu rural. D’où un taux de bancarisation qui oscille entre 2 et 3 % contre un taux national d’environ 12 %.
Ainsi, dans le cadre de la recherche de pistes de solutions à la problématique de l’accès aux services financiers en milieu rural, l’Association des Professionnelles des Systèmes Financiers Décentralisés (APSFD) en partenariat avec le Programme de Micro finance Rurale (PMR) et l’ambassade du Royaume de Danemark au Mali, a organisé un atelier national. Ledit atelier s’est déroulé du 17 au 18 avril 2013 au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM).
L’ouverture des travaux était placée sous la présidence du ministre de l’économie, des finances et du budget, représenté par Samba Sissoko et celui de son homologue de l’agriculture, représenté par Mamadou Nadio. Il y avait aussi le président de l’APSFD-Mali, Alou Sidibe.
En effet, cette problématique, à savoir l’accès aux services financiers en milieu rural, est commun à plusieurs réseaux de finance de proximité qui se soucient constamment d’améliorer l’offre de services financiers aux populations démunies, lesquelles se trouvent bien souvent en milieu rural. Or, au Mali, l’agriculture constitue un des moteurs de la croissance, mais reçoit peu de financement, d’où l’importance d’une réflexion sur un meilleur accès au financement agricole.
« En dépit de ces difficultés, les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) du Mali jouent un rôle important dans le financement agricole par la collecte de l’épargne et l’octroi de micro crédit aux populations rurales », a déclaré le président de l’APSFD-Mali, Alou Sidibe. Dans l’exercice de sa mission, ajoute-t-il, le secteur de la micro finance a enregistré en 2011 : 59,14 milliards F CFA en cours de dépôt dont 34,30 milliards F CFA en milieu rural ; 72,98 milliards F CFA en cours de crédits dont 38 milliards F CFA de crédit agricole et 1, 086,058 sociétariat dont 60% en milieu rural.
Pour le représentant du ministre de l’agriculture, Mamadou Nadio, le thème de l’atelier à savoir « problématique de l’accès des services financiers décentralisés en milieu rural » est d’une grande importance pour le Mali dans la mesure où, celui-ci a été une source de préoccupations à cause des facteurs liés à la péjoration du climat, aux difficultés de mobilisation de l’épargne, de l’absence de garantie et de l’absence de ressources suffisantes et adaptées. Selon lui, cette situation a été exacerbée par la récente crise socio-politique et sécuritaire et, de plus en plus on assiste à une migration progressive des SFD, vers le milieu urbain.
« Le financement des filières agricoles est toujours émaillé de gestion courante des risques. Ainsi, nous rencontrons généralement six (6) catégories de risques à savoir risques de production, risques liés aux ressources humaines, risques de mise en marche, risques liés aux politiques, risques juridiques, risques filières, risques financiers », a conclu Mamadou Nadio.