La gestion des industries extractives est confrontée à certaines problématiques, à savoir la traçabilité des revenus issus de l’exploitation des ressources, le respect des cadres légaux et réglementaires, les politiques et directives régissant le secteur, la prise en compte des intérêts liés à la protection de l’environnement, du respect du genre et à l’impact socio-économique de ces activités. Pour remédier à la situation, un atelier de renforcement des capacités des parties prenantes à la surveillance de l’industrie extractive se tient depuis hier à l’hôtel Onomo sur le thème: «Encadrement légal et conventions minières».
L’ouverture des travaux était présidée par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. On notait la présence du ministre des Mines et du Pétrole, le professeur Tiémoko Sangaré, du ministre de l’Environnement , de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keita Aida M’Bo, du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Traoré, du contrôleur général des services publics, Mme Konaté Salimata Diakité et du responsable de l’Unité de gestion du Projet d’amélioration de la surveillance de l’industrie extractive en Afrique francophone subsaharienne (PASIE), Célestin Ankamtsene. Pendant 5 jours, les participants vont aborder avec les experts des thèmes très variés comme la politique minière, la loi minière et les codes miniers, les conventions minières et les normes fiscales internationales. L’atelier regroupe non seulement les contrôleurs des services publics, mais également les membres de la commission des mines de l’Assemblée nationale, les représentants des ministères en charge des Mines, de l’Économie et des Finances, de l’Environnement et de la Promotion de la femme, de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite et des organisations de la société civile évoluant, notamment, dans le secteur des mines.
Dans son allocution, le contrôleur général des services publics a déclaré que le présent atelier consacre une des étapes importantes dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs et parties prenantes à l’amélioration de la gouvernance, du contrôle, de la transparence et de la reddition en général des comptes dans le domaine de l’industrie extractive en général et du secteur minier en particulier. Mme Konaté Salimata Diakité a saisi l’occasion pour remercier les experts formateurs canadiens pour leur engagement dans le renforcement des capacités des institutions de contrôle bénéficiaires du PASIE.
Pour sa part, le responsable de l’Unité de gestion du PASIE a indiqué que ce projet est une initiative régionale mise en œuvre par le Conseil régional pour la formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de l’Afrique francophone subsaharienne (CREFIAF). Le projet, ajoutera Célestin Ankamtsene, est financé par le gouvernement du Canada sur une période de 5 ans pour un montant global estimé à environ 8 milliards de FCFA. «La mise en place du projet découle de la volonté de combler le déficit de gouvernance des industries extractives dans les pays riches en ressources naturelles de l’Afrique francophone subsaharienne. La mise en œuvre du projet PASIE a commencé à susciter l’émergence, dans les pays cibles, d’un environnement favorisant une croissance économique durable et inclusive pour toutes les parties prenantes, par le biais de l’amélioration du contrôle et de la surveillance des activités extractives», a-t-il souligné.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre a, au nom du gouvernement, adressé ses remerciements au gouvernement canadien et à la firme canadienne «Cowater international» pour leur appui financier et technique à la mise en place du projet PASIE. Soumeylou Boubèye Maïga a rappelé que les objectifs de ce projet cadrent parfaitement avec la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, d’améliorer la gouvernance dans le secteur minier de notre pays afin qu’il contribue à une croissance économique durable et au bien-être de nos populations.«L’importance de ce projet pour notre pays est évidente eu égard à la part du secteur minier dans l’économie nationale. Le secteur minier contribue pour 70% aux exportations, 25% aux revenus de l’Etat et 8% au produit intérieur brut. Cependant, ces statistiques macroéconomiques ne doivent pas masquer la réalité du déficit de gouvernance au niveau du secteur minier», a-t-il indiqué. Selon le chef du gouvernement, il est loisible de constater que les mécanismes de surveillance du secteur minier n’ont pas suivi le rythme de croissance. «En conséquence, chaque année, des parts importantes de revenus issus des activités extractives font l’objet de déperditions. De même, les lois et les réglementations du secteur ne prennent pas suffisamment en compte les intérêts de la nation. Aussi, ces lois et réglementations sont-elles souvent ignorées tandis que les communautés et les individus encourent d’importants risques liés aux impacts environnementaux et socio-économiques associés au secteur extractif. C’est pourquoi le gouvernement ne ménagera aucun effort pour la réussite du projet PASIE», a-t-il soutenu. Par ailleurs, Soumeylou Boubèye dira que le lancement officiel dudit projet, le 18 avril 2017, par le ministre des Mines et du Pétrole et sa présence aujourd’hui avec quatre autres membres du gouvernement à cette cérémonie, constituent une parfaite illustration de cet engagement. Enfin, il a exhorté les participants à des échanges fructueux pour l’accomplissement correct de leurs missions respectives. En cela, notre pays et nos populations tireront le meilleur profit du secteur minier.
Mamadou SY
Primature : L’AMBASSADEUR DE FRANCE MARQUE SON SOUTIEN AU NOUVEAU CHEF DU GOUVERNEMENT
Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a reçu en audience, hier en fin de matinée, l’ambassadeur de France dans notre pays, Mme Evelyne Decorps. Après l’entretien, la diplomate a déclaré qu’il s’agissait d’une « rencontre de courtoisie » au cours de laquelle les deux personnalités ont évoqué «les priorités qui ont été fixées par le président de la République au nouveau chef du gouvernement».
La diplomate française a promis de travailler à l’accroissement de l’appui de son pays et des États de l’Union européenne ainsi que la communauté internationale pour, dit-elle, une bonne organisation des élections à venir.
Parlant du processus de paix en cours, Evelyne Decorps s’est dit pleinement engagée auprès des autorités maliennes et des groupes armés signataires. «Certains membres de la communauté internationale essayent de faire avancer les choses, en prenant dans l’Accord d’Alger ce qui semble crucial pour arriver à des consensus afin que ces élections puissent se dérouler sur l’ensemble du territoire», a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, Mme Decorps a indiqué que la France a clairement marqué son soutien à la Force conjointe du G5 Sahel non seulement en termes de financement mais aussi sur le plan opérationnel. « Il y a un calendrier qui a été mis en place et nous espérons que ce calendrier sera respecté pour que les pays du G5 Sahel puissent organiser des opérations sur le terrain et montrer que cette force peut être pleinement opérationnelle par la volonté de tous les États qui la composent», a-t-elle conclu.