Trop de légende autour de cet homme dont le seul nom fait peur. Il aura occupés tous les postes au sein du gouvernement. Restait que celui de Premier ministre. Il l’a eu. Saura-t-il relever le défi ?
On peut dire qu’il l’a cherché et il l’a eu. Soumeylou Boubèye Maïga dont le seul nom fait peur est aussi surnommé le « James Bond » malien tant ses pratiques (responsable politique, il a occupés pendant longtemps les services de renseignement) tranchent parfois, selon ses adversaires, avec l’orthodoxie politique.
Personnage politique controversé, « SBM » est un acteur clé du Mouvement démocratique. Membre fondateur du parti ADEMA PASJ, il finira par claquer la porte pour créer son propre parti appelé ASMA. En 2013, il a appelé ses partisans à soutenir le candidat Ibrahim Boubacar Kéita arrivé premier au second de l’élection présidentielle devant Soumaïla Cissé, un « ami » commun des deux hommes.
Propulsé à la tête du grand département de la Défense, SBM sera contrait, plus tard, à la démission. Le dossier dit des « surfacturations de l’équipement militaire », est passé par là. Mais, il se défend d’être responsable d’une fausse facturation liée à un quelconque marché d’équipement militaire. Il fera son comeback au sein du gouvernement et occupera les fonctions de Secrétaire général de la présidence, jusqu’à sa récente nomination.
Homme d’ombre, Soumeylou Boubèye Maïga est avant tout un journaliste. Très respecté dans la profession même si la politique l’a souvent emporté sur le métier, « SBM » devra relever le défi de ses nouvelles fonctions pour confirmer tout le bien que ses partisans pensent de lui. Défis que le Chef de l’Etat a relus lors du tout premier conseil de ministres et qui se résument ainsi : la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, l’énergie, l’eau, le désenclavement, l’éducation, l’agriculture et la santé ; la poursuite de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation ; l’endiguement de l’insécurité grandissante ; la satisfaction de la demande sociale et surtout l’organisation d’élections libres, transparentes et apaisées.
En un mot, il s’agit pour Soumeylou Boubèye Maïga et son équipe d’entretenir la flamme d’espoir née de l’élection du président « IBK » en 2013. Cela ne saurait se réaliser sans la satisfaction de la demande sociale. Il s’agit aussi et surtout de corriger l’image sombre toujours présentée par l’opposition du régime en informant et communiquant sur les grandes réalisations et les perspectives de développement. A ce titre, « SBM » peut compter sur ses confrères dont la plupart lui voue un grand respect. Si la communication aura été le grand défaut de la politique d’IBK, il appartient désormais au chef de l’exécutif, en grand connaisseur, de corriger ce tir.
Comme dirait l’autre, l’échec n’est pas permis pour « SBM » qui joue également son avenir politique. Classé parmi les derniers dinosaures politiques, une réussite de sa mission, lui permettrait de rebondir. En cas d’échec, il devra fermer sa longue et riche carrière politique et se contenter d’être un futur consultant pour les jeunes qui se lancent ou qui voudront se lancer en politique. Homme de la situation le nouveau PM, selon notre confrère Mamadou Kouyaté Alias « Jagger », « de tous les premiers ministres d’IBK, Soumeylou Boubèye en est ,sans doute le plus achevé ou le mieux préparé, si l’on veut. »
Une nouvelle page s’ouvre à notre confrère qui doit avoir à l’esprit que l’épreuve du terrain est désormais lancée. Félicitations et encouragements monsieur le PM.