Le président « IBK » fait ce qu’il peut mais il appartient au RPM de prendre son destin en main. Et, cela passe par un engagement , loyal, par l’arrêt des querelles de clochers en vue d’un large succès aux prochaines élections. Le BPN RPM doit se réveiller à présent, si elle ne veut pas être la risée des autres partis à l’heure du bilan.
« L’histoire appartient à la jeune génération », dit-on. Aussi, on dit : « Si vieillesse pouvait et si jeunesse savait ». Au RPM, la relève est-elle assurée ? Permettez-nous d’en douter. Celui qui incarne ou qui devrait incarner cette jeune génération, s’appelle Bocari Tréta, l’actuel patron du parti des Tisserands qui a ainsi succédé à Ibrahim Boubacar Kéita. Aux côtés des « vieux » depuis sa jeunesse, Tréta aurait dû jouer ce rôle de rassembleur. Sa maturité politique pourrait être discutée tant l’homme multiplie les erreurs et les maladresses en politique. Ce n’est pourtant pas par manque d’encadrement.
Après l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du pays, après une longue traversée du désert, il revenait à Bocari Tréta, N°2 jusqu’à sa nomination à la tête de son parti, d’œuvrer à consolider le RPM et les acquis du président « Kéita ».
Tréta oublie ce qui devrait être son rôle dans un RPM en pleine reconstruction et qui doit en même temps aider le président élu à relever les défis du pays. Car, si la majorité des électeurs a porté son choix sur le candidat du RPM, en la personne d’IBK, c’est qu’elle est convaincue qu’il est l’homme de la situation du pays. Un honneur pour l’homme mais un défi pour lui et tout son parti.
IBK qui a le sens de l’honneur, ne veut aucunement échoué dans cette mission à lui confiée par le peuple malien. Mais, peut-il réussir sans le concours de ses proches ?
Trop de temps perdu
Un quinquennat, c’est cinq ans. Mais Tréta et ses « amis » auront mis plus de la moitié de ce quinquennat à se diviser plutôt qu’à rassembler autour des idéaux du parti et du projet de société du président « IBK ». Si bien que les efforts déployés par le président « IBK » pour faire avancer le pays, ont été noyés dans les critiques de l’opposition.
La guerre de positionnement au sein du RPM, a privé le président IBK d’un soutien sur lequel il aurait pu compter. La conséquence directe de cet état de fait, est le boycott du projet de réforme constitutionnelle qui aurait pu, s’il était parvenu à bout, être l’aboutissement de la politique du président IBK.
L’autre grand échec aura été l’incapacité à souder la grande famille qu’est la Majorité présidentielle. Pourtant constituée d’une soixantaine de partis politiques, la convention de la majorité présidentielle (CMP) est restée la « grande muette » du quinquennat du président IBK.
Pire, la cohésion et la solidarité, n’ont jamais été les mots clé de cette coalition dont certains ont préféré quitté le navire arguant un « manque de considération » à leur égard. Or, il revenait d’œuvrer à maintenir la cohésion au sein de cette majorité. A-t-il échoué ?
Si l’heure n’est pas encore grave, elle est quand même préoccupante. Dans quel état le RPM va-t-il arriver aux prochaines élections dont le principal enjeu est la réélection du président Ibrahim Boubacar Kéita ? A Sikasso, un vivier électoral très convoité, le RPM peine à s’unir et cette situation est connue des grands responsables du parti. Que fait le BPN pour coller les morceaux dans la plus grande circonscription électorale ? Ou n’en sait guère. Le président de la fédération régionale travaille à rassembler autour de lui les militants. Il est grand temps que le BPN s’intéresse à ce qui se passe à Sikasso où des tisserands sabordent les efforts des tisserands soucieux de la cohésion et de la réélection d’IBK. Dr Nango Dembélé mouille le maillot, cela est connu. Cependant Sikasso est une zone convoitée par d’autres formations politiques. Le RPM peut-il se permettre de perdre Sikasso ? Si tel était le cas, autant mettre croix sur la réélection du président IBK quand on sait que Sikasso est réputée faiseuse de « roi ».
L’arbre ne doit plus cacher la forêt. Au RPM, les problèmes sont connus. Ne dit-on pas qu’il est plus facile de soigner un mal s’il est diagnostiqué ? Un seul remède : ressouder les rangs et s’ouvrir aux autres afin de fédérer les énergies positives. Ne pas être surtout (trop) gourmand à l’heure des grandes coalitions. Cette stratégie doit être impérativement adoptée par Tréta et son équipe s’ils veulent écrire une nouvelle page de l’histoire malienne.